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PORTRAIT | Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la communication chez Bpifrance

BPI France

Pour fêter ses 10 ans d’existence, Bpifrance a célébré la fierté entrepreneuriale lors de son rendez-vous annuel BIG (Bpifrance Inno Génération). Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la communication de Bpifrance, nous en dit plus sur les enjeux de cette 9e édition organisée à l’Accor Arena de Paris ce 5 octobre.

 

 

Qu’attendez-vous de cette 9e édition du BIG ?

JULIEN NORONHA : L’événement BIG, c’est le rassemblement de toutes les communautés de l’entrepreneuriat en France, quel que soit leur niveau de maturité, afin d’échanger et assister à plus de 500 ateliers et conférences. C’est un événement à la fois national et international avec la présence de délégations venues d’Afrique, d’Asie et d’outre- Atlantique. L’an dernier, plus de 65 000 participants étaient présents et nous affichons cette année 6 000 inscrits supplémentaires pour un total attendu de 70 000 entrepreneurs.

 

Pourquoi avoir choisi la fierté comme thème de cet événement ?

J.N. : Nous souhaitons fêter la fierté entrepreneuriale pour les 10 ans de Bpifrance. La fierté, c’est la force intime qui vient du sens de l’honneur et du défi relevé. La fierté française, la fierté d’entreprendre, de s’exporter et de porter l’écosystème de la french tech à l’international. Mais c’est aussi plus concrètement la fierté de soutenir son équipe pour relever les défis de demain.

L’édition de l’année dernière était placée sous le signe de la métamorphose et il est temps aujourd’hui pour les dirigeants d’être fiers d’avoir surmonté des périodes compliquées et d’embarquer leur entreprise vers de grandes transitions technologiques, mais aussi énergétiques et écologiques.

 

Le top 20 entrepreneurs de Forbes France / Insightquest / Norstat de cette année a révélé que malgré une vision très positive à l’égard des entrepreneurs en baisse, les Français s’attendent à ce que ces derniers puissent faire rayonner leur pays à l’international… quelles conclusions en tirez-vous ?

J.N. : Je ne suis pas surpris de ces résultats et pour cause : un tiers des entrepreneurs présents à BIG s’inscrivent dans une démarche internationale. C’est pour nous aussi un moyen de montrer que si une entreprise souhaite adopter la même stratégie, elle n’est pas seule. La Team France Export, le rassemblement de toutes les solutions publiques proposées par les régions, les services de l’État, Business France, les Chambres de commerce et d’industrie et Bpifrance est par ailleurs là pour faire gagner les entreprises françaises à l’international. Il ne faut pas oublier que la majorité des PME qui deviennent ETI font un tiers de leur chiffre d’affaires à l’export. Et en dehors de ces opportunités de développement, l’enjeu est aussi de faire rayonner la culture française à l’international.

 

Dans le même temps, il y a l’enjeu de convaincre ces entreprises de rester sur le territoire français, n’est-ce pas ?

J.N. : Oui, il faut rappeler que nous avons un terrain magnifique pour entreprendre en France, des réseaux de financement régionaux très dynamiques et des dispositifs publics très robustes. Nous disposons d’un écosystème fertile pour l’entrepreneuriat, notamment pour les start- up industrielles et les deep tech. C’est important que nos talents restent en France pour mener cette nouvelle ère de ré industrialisation innovante et durable.

Mais entreprendre c’est avant tout une histoire de vie et beaucoup d’entrepreneurs, qui ont été séduits par des berceaux de l’innovation technologique telle que la Silicon Valley, reviennent en France car c’est tout simplement un pays où il fait bon vivre. Nos territoires sont très accueillants et mettent à disposition un solide réseau de soutien et d’accompagnement. Il y a évidemment toujours plus de capitaux disponibles aux États-Unis mais le financement de la french tech continue de se consolider. Il faut aussi de la pédagogie pour faire émerger des entrepreneurs qui font de la braise et non pas du feu, qui comprennent que le plus important est de se développer de manière saine et pérenne.

Notre objectif est de doubler le nombre d’entrepreneurs en France, faire en sorte que les 200 000 accompagnés à ce jour passent à 400 000. En France, sur le million de structures créées qui passent par nos réseaux d’accompagnement, 80 % d’entre elles ont des chances de réussir. Nous souhaitons donc que davantage de profils aient connaissance de ces réseaux afin de mieux vaincre la solitude de l’entrepreneur.

 

Quels sont les secteurs prometteurs que vous suivez de près ?

J.N. : Il y a déjà le secteur de l’industrie qui fait face à de grands enjeux de souveraineté et de transformation. La technologie occupe un rôle prépondérant notamment pour mieux optimiser les process et aider nos industries à basculer vers la transition environnementale. Le sujet de la santé monte aussi en puissance à mesure que le vieillissement global de la population s’accentue. Et là encore, la France a, par son histoire, une expertise pointue dans le domaine et elle peut compter sur son écosystème deep tech pour s’imposer.

Autre enjeu fondamental : la transition écologique et énergétique grâce à la technologie, l’intelligence artificielle, la décarbonation et la sobriété. À ce titre, Bpifrance a investi 40 milliards d’euros sur cinq ans avec le Plan Climat pour accompagner les PME et les ETI françaises dans leur transformation. BIG sera l’occasion de sensibiliser des milliers d’entreprises sur le sujet et nous pouvons compter sur notre communauté d’éclaireurs qui réunit plus de 200 PME et ETI qui ont déjà entamé leur transition. Enfin, il y a les entreprises culturelles et créatives qui contribuent aussi à notre fierté française : la French touch, mouvement de la création française reconnu dans le monde entier, qui regroupe des secteurs de premier plan tels que la mode, le design, la gastronomie, les jeux vidéo…, est une des priorités stratégiques de Bpifrance.

 

Le contexte géopolitique et inflationniste persiste et peut engendrer certaines inquiétudes chez les entrepreneurs… Quels conseils leur donneriez-vous pour faire preuve de résilience ?

J.N. : Il faut croire en l’avenir des entrepreneurs : depuis la crise sanitaire, je n’ai d’ailleurs jamais entendu de leur part qu’ils souhaitaient abandonner ou bien qu’ils avaient peur d’aller au bout de leurs ambitions. Mon conseil reste de bien s’entourer et nous avons la chance en France d’avoir un écosystème très riche pour trouver de l’aide. Il faut oser taper aux portes, continuer d’avoir la volonté d’être fier et garder cette envie d’aller plus loin à tout prix. Il faut aussi maintenir cet intérêt pour le collectif et faire preuve d’implication au service de la réussite des territoires.

 

Cet article a été écrit par : Pierre Berthoux 

 

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