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PORTRAIT | Interview de Amanda Bradford, CEO de The League

The League

« Vous souhaitez rencontrer quelqu’un qui partage votre ambition ? » C’est le maître mot de The League, une application de dating américaine créée en 2015 qui souhaite aller au-delà des simples critères de beauté qui régissent ses plateformes concurrentes. Il y a tout juste un an, The League a été racheté par Match Group, qui détient Tinder, Match, Hinge, Meetic, marquant une nouvelle étape de son développement.

 

D’où venez-vous et comment vous est venue l’idée de créer The League ?

AMANDA BRADFORD : Quand j’ai lancé The League en 2014, le dating commençait tout juste à se répandre. J’étais en fin d’études et je suis devenue célibataire. J’ai eu l’intuition que les personnes ambitieuses voulaient rencontrer des célibataires qui comprendraient leur mode de vie et partageraient les mêmes centres d’intérêts.

Très vite, j’ai modélisé une idée d’application de matching entre personnes pour qui la carrière est un élément majeur. Au début, j’avais seulement une centaine d’inscrits de San Francisco et l’accès à The League était gratuit pour que je puisse me rendre compte de combien de personnes étaient intéressées par d’autres fonctionnalités premium.

En 2016, l’application s’est étendue à New York, puis à Los Angeles, et je me suis rendu compte que le principal défaut de mes concurrents est de ne pas pouvoir vérifier la véracité des profils. J’ai donc connecté The League via API à LinkedIn. Puis j’ai proposé une offre à 20 $ par mois et levé 2,5 millions de dollars auprès de business angels. Une grande partie des membres étaient prêts à souscrire à un abonnement annuel. Je n’ai donc pas eu besoin de lever plus de fonds car The League est devenu rentable dès 2017.

 


Je ne considère pas qu’être sélectif signifie être élitiste. The League a été pensé pour celles et ceux qui n’ont que très peu de temps, mènent une carrière professionnelle trépidante, et souhaitent rencontrer des personnes comprenant ou partageant leur mode de vie


 

Tinder existait déjà depuis trois ans. Comment avez-vous fait pour vous différencier ?

A.B. : Nous voulons nous distancer du dating occasionnel et proposer un service de niche qui mène à des relations pérennes. L’accès gratuit à The League offre trois propositions de profil par jour et cinq avec l’abonnement. Nous avons aussi lancé la fonctionnalité « Meet in the wild » afin de favoriser la sérendipité des rencontres. Concrètement, une carte interactive permet en temps réel de notifier si une personne répondant à vos critères se trouve proche de vous. Nous avons aussi déployé du speed dating via vidéo, car c’est toujours mieux qu’une image statique. Et il se trouve qu’un match sur trois se fait grâce à ce biais.

 

Que répondez-vous aux critiques persistantes qui vous reprochent d’être trop élitiste ?

A.B. : Je ne considère pas qu’être sélectif signifie être élitiste. The League a été pensé pour celles et ceux qui n’ont que très peu de temps, mènent une carrière professionnelle trépidante, et souhaitent rencontrer des personnes comprenant ou partageant leur mode de vie. Au lieu de se baser uniquement sur des critères physiques ou d’âge, nous voulons que les utilisateurs aient les mêmes. ambitions. Depuis la fin de la crise sanitaire, le phénomène de « dating fatigue » s’est renforcé et mon souhait était de proposer un service faisant la sélection de profils qualifiés pour éviter de passer des heures à chercher la perle rare.

 

Selon vous, pourquoi plus de la moitié de vos utilisateurs sont des femmes ?

A.B. : Je dirais que c’est parce que l’application a été pensée par moi et pour moi. Elle cible particulièrement les femmes qui attachent de l’importance à leur carrière. Il faut évidemment en savoir plus sur la vie privée de la personne mais l’expérience professionnelle donne déjà de précieux indices. Nos utilisatrices savent aussi qu’elles ne pourront jamais croiser leurs collègues de travail. Nous avons bloqué ce type de lien et cela permet de les rassurer.

 

Avez-vous prévu de vous étendre au-delà du continent américain ?

A.B. : Notre acquisition par Match Group a été déterminante pour notre expansion à l’international. Notre déploiement commencera par l’Europe, en particulier la France et le Royaume-Uni. Cela prend du temps car chaque région présente des attentes différentes en matière de dating. En Europe, nous voulons par exemple mettre en valeur les histoires de rencontres de célibataires qui cherchent un partenaire complice pour partager leur mode de vie à 100 à l’heure.

 

 

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