Chez LexisNexis, nous construisons l’avenir en associant les meilleurs contenus rédigés par les meilleurs experts, les données juridiques et judiciaires, et les technologies les plus avancées en particulier l’IA pour aider les professionnels du droit à prendre les meilleures décisions.
Qu’est-ce que LexisNexis ?
Philippe Carillon : LexisNexis est un groupe mondial qui s’est donné pour ambition de contribuer à l’Etat de droit et à la primauté du droit (Rule of Law) partout dans le monde. Nous le faisons en tant qu’entreprise, en concevant des contenus et des solutions technologiques à destination des professionnels du droit et du chiffre. Nous sommes probablement le premier groupe mondial dans le secteur de la legaltech avec des produits comme Lexis 360 intelligence, Lex Machina, Lexis Plus, ou encore, plus récemment, Closd.
En France, LexisNexis propose des solutions d’information et d’analytics juridiques, ainsi que de logiciels métiers en mode Saas, pour les professionnels du droit et du chiffre. Nous consacrons 20 millions d’euros par an à l’innovation et à notre programme de R&D. Pour être concret, je voudrais citer quelques exemples de nos réalisations. Lexis360.fr est le premier site de documentation et d’analytics juridiques en France avec 25 millions de contenus et 100 000 utilisateurs actifs. Avec la nouvelle version, appelée Lexis 360 intelligence, nous avons enrichi l’expérience avec des analytics, notamment sur la jurisprudence. C’est un outil d’aide à la décision complet pour les professionnels du droit, avec l’accès à tout le droit positif, à la doctrine, aux contenus pratiques et aux analytics.
Lexis Poly, pour sa part, est une suite de logiciels en SaaS pour générer des contrats et documents juridiques de façon automatisée en s’appuyant notamment sur notre base de modèles, la plus importante en France. Enfin, Closd.com, acquis en décembre 2021, est une solution bout en bout pour gérer des projets juridiques complexes impliquant de multiples parties et nécessitant des échanges sécurisés, comme en fusions et acquisitions ou dans l’immobilier, par exemple.
Comment est née l’entreprise (son histoire, son développement au fil des ans) ?
Notre activité en France fête cette année ses 115 ans. Et c’est, depuis l’origine, une aventure entrepreneuriale caractérisée par une innovation continue, associant les contenus et la technologie.
L’entreprise est créée en 1907 pour éditer le JurisClasseur, ces encyclopédies juridiques qui ont profondément transformé le quotidien des juristes, en permettant la mise à jour de leur contenu très facilement, avec la reliure électrique et les fascicules interchangeables. Cette mise à jour en continu préfigurait les solutions numériques que nous connaissons aujourd’hui !
Philippe Carillon : Nous ne lésinons pas sur les expertises humaines ! En France, nos équipes sont notamment constituées de plus de 150 ingénieurs et de plus de 200 juristes avec un réseau de plus de 8000 auteurs travaillant sur l’ensemble de nos solutions
En 1927, la maison lance La Semaine juridique, la revue hebdomadaire qui près d’un siècle plus tard reste une référence. En 1972, l’entreprise crée la toute première base de données informatisée de jurisprudence, JurisData, avec le visionnaire Professeur Catala et ses équipes.
En 1993, l’entreprise entre dans le giron du groupe néerlandais Relx (ex-Reed Elsevier) qui est l’un des premiers à avoir investi dans les technologies de pointe en matière d’aide à la décision et d’analytics juridique. Au début des années 2000, nous avons adopté le nom de LexisNexis et lancé nos premières solutions sur Internet, dès 2002 en France.
Puis, en 2011, une nouvelle étape est franchie avec la sortie de Lexis 360, qui reprend l’intégralité des contenus LexisNexis (encyclopédies, revues), y ajoute des contenus pratiques exclusifs et utilise pour la première fois l’intelligence artificielle et la sémantique pour son moteur de recherche. Le machine learning, le natural language processing et l’IA en général sont depuis lors devenus omniprésents dans nos développements, et toujours en lien avec l’intelligence humaine qui supervise, contrôle et enrichit le travail de la machine. Preuve de ces travaux, JurisData Analytics lancé en 2016, sur le contentieux indemnitaire et Lexis 360 intelligence et ses analytics dont, par exemple, le profil contentieux des entreprises.
Sur quoi repose la logique opératoire de votre modèle économique ?
Notre modèle économique repose très majoritairement sur l’abonnement, principalement à des solutions numériques. Ce modèle nous permet d’établir des relations de long terme avec nos clients dont la fidélité est notre fierté. Nous devons beaucoup de nos innovations récentes à ce dialogue permanent avec les clients, dans une logique de co-construction selon les principes de la méthode agile.
Par ailleurs, nous ne lésinons pas sur les expertises humaines ! En France, nos équipes sont notamment constituées de plus de 150 ingénieurs et de plus de 200 juristes avec un réseau de plus de 8000 auteurs travaillant sur l’ensemble de nos solutions. Et sur la zone CEMEA ce sont plus de 400 juristes et 300 ingénieurs qui collaborent. Ensemble, ils contribuent chaque année en toute indépendance à notre excellence éditoriale sous l’égide d’un comité scientifique composé d’éminents professeurs et de grandes signatures.
Philippe Carillon : Nous sommes très attachés à l’expertise humaine et nous savons que la machine ne peut absolument pas remplacer l’humain
Pour répondre aux besoins des avocats, notaires, magistrats, juristes des secteurs privé et public ou encore des experts comptables, nous avons besoin de cette union des intelligences humaines et artificielles. Et l’innovation n’est pas que technologique, elle concerne aussi les contenus qui doivent être toujours plus opérationnels et pratiques. Les sources du droit (législation, réglementation, jurisprudence) ne se suffisent pas à elles-mêmes, elles sont enrichies de commentaires, analyses et contenus pratiques qui constituent une doctrine juridique indispensable, pensée pour prendre des décisions.
Nous sommes très attachés à l’expertise humaine et nous savons que la machine ne peut absolument pas remplacer l’humain. Son rôle est de décharger des tâches chronophages, de rédiger plus rapidement, de travailler plus efficacement lors d’une due diligence ou encore d’identifier plus rapidement les informations pertinentes dans une décision. Cette fluidité représente un réel bénéfice pour le client. Le déploiement des Legaltechs est donc une opportunité pour les professions du droit, à condition de s’approprier le changement.
Quels sont vos objectifs de développement à court terme ?
Notre ambition est de promouvoir une intelligence juridique qui associe l’humain et la technologie de façon vertueuse et responsable. Il faut, pour cela, travailler continuellement à comprendre les besoins des juristes, développer les cas d’usage pertinents, créer des données d’entrainement riches et de qualité, et défendre une éthique de la donnée et des algorithmes. Il faut également des compétences et capacités technologiques fortes, pour acquérir et traiter des flux de données toujours plus importants, qu’il s’agisse d’open data (par exemple, la jurisprudence) ou de données privées (par exemple, les contrats), et pour structurer l’information et en extraire de la data. A titre d’exemple, Lexis 360 intelligence, représente plusieurs années de R&D et de co-construction intense avec plus de 1000 professionnels du droit.
LexisNexis a fait en décembre 2020 l’acquisition de Closd, start up française à la pointe en Europe dans la gestion des transactions. Son avantage technologique dans la gestion du workflow juridique, des data rooms et de la signature électronique permet à nos clients de travailler de façon plus efficace. Cette acquisition est en ligne avec notre stratégie de croissance organique, soutenue par des acquisitions de solutions d’analytics et d’automatisation du workflow.
Les Legaltechs comme LexisNexis jouent un rôle essentiel dans l’évolution des métiers du droit. Elles constituent une opportunité de développement pour les professionnels qui sauront en tirer profit.
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