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Patrice Louvet, Ce Patron Français Qui Œuvre Au Redressement De Ralph Lauren

Présidant aux destinées de la célèbre griffe Ralph Lauren depuis le mois de juillet dernier, Patrice Louvet a effectué son « baptême du feu » avec la publication des résultats du deuxième trimestre ce jeudi. Une entrée en matière prometteuse.

Cocorico ! Beaucoup de gens l’ignorent mais la marque américaine Ralph Lauren – notamment célèbre pour ses polos – est présidée, depuis le mois de juillet dernier, par un patron français, Patrice Louvet. Personnalité en effet peu connue du grand public, le dirigeant a notamment fourbi ses armes chez Procter & Gamble, et sa filiale Gillette, et même dirigé le pôle « Global Beauty » du groupe. Une « division » qui pèse tout de même 11,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Mais il est un novice dans l’industrie du luxe et de la mode. Ce qui n’empêchera pas l’omnipotent et toujours très impliqué président-fondateur de la marque éponyme, Ralph Lauren, 77 ans, d’accorder sa confiance au Français après avoir débarqué sans ménagement son prédécesseur, le Suédois Stefan Larsson, à la tête du groupe depuis 2015.

Pourtant l’idylle entre le septuagénaire et le jeune patron venu du Nord – il est seulement âgé de 41 ans – avait débuté sous les meilleurs auspices, chacun jouant à merveille sa partition. Mais cette entente a volé en éclats le jour où le jeune loup a fait montre d’un zèle excessif en voulant, comme le raconte Le Monde, se mêler du volet création pourtant chasse-gardée du fondateur. S’en suivra une publication de résultats décevante qui donnera prétexte au patriarche pour mettre un terme aux fonctions de l’impétueux Larsson au printemps dernier, et ainsi nommer à sa place Patrice Louvet qui affrontait ce jeudi sa première salve de résultats trimestriels. « Un baptême du feu » particulièrement scruté et décortiqué par les analystes de toute obédience.   

Résultats supérieurs au consensus

Et ces résultats sont plutôt de bonne facture, alors que le groupe doit faire face à de nombreuses difficultés. Mais si le bout du tunnel est encore lointain, cette première étape de « l’opération reconquête » est néanmoins à saluer, avec notamment un bénéfice par action et un chiffre d’affaires ayant surpassé les attentes du marché. Dans le détail, la griffe New-Yorkaise a fait état d’un bénéfice net de 143,8 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,75 dollar par action, la référence à Wall Street, au deuxième trimestre clos le 30 septembre, contre 45,7 millions (55 cents par action) un an auparavant. Avant charges, le bénéfice par titre était de 1,99 dollars, soit 10 cents de plus que le consensus de Wall Street.

Du côté des ventes, si celles-ci se sont érodées de 9% à 1,67 milliard de dollars sur la période – conséquence immédiate de la décision de se retirer de certains points de vente -, elles demeurent également supérieures aux attentes du marché qui ne tablait « que » sur un chiffres d’affaires n’excédant pas 1,65 milliard. Concernant maintenant ses perspectives, la griffe américaine a relevé par le bas sa prévision de marge d’exploitation pour 2018 à 9,5% – 10,5% contre 9-10,5% précédemment. En Bourse, ces résultats ont été accueillis avec bienveillance, l’action Ralph Lauren gagnant rapidement du terrain dès l’ouverture avant de progressivement rentrer dans le rang, ne progressant plus que de 0,3% en fin d’après-midi (heure française).

S’adapter aux nouveaux modes de consommation

En dépit de ces résultats, la voie du redressement reste encore semée d’embûches. Ralph Lauren, à l’instar de la concurrence, a pris de plein fouet les changements de goût d’un consommateur qui préfère désormais acheter en ligne plutôt que se déplacer dans les galeries marchandes. Pour tenter de remédier à cela, la marque a décidé de réduire les voilures sur une période de deux ans. Un plan de réduction des coûts qui prévoit notamment de retirer les stocks de certains points de vente (qui ont comme susmentionné impacté le chiffre d’affaires ce trimestre), de supprimer des emplois et de rationaliser son organigramme pour réduire les charges administratives. Un programme « chargé » pour Patrice Louvet mais pas impossible surtout s’il dispose de toute latitude pour mener à bien sa mission. Et ainsi ne pas connaître le même destin que son prédécesseur.

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