Après le fiasco Autolib, le service ayant piteusement fermé ses portes au début du mois, la relève s’organise. Ainsi, Renault a officiellement annoncé ce mercredi matin sa volonté de prendre la suite et de proposer une offre alternative, davantage empreinte de modernité. Son grand rival PSA a également l’intention de « sortir du bois » au quatrième trimestre.
Autolib est mort, vive Autolib ! Après le départ précipité du service d’autopartage de la capitale française mis sur orbite par Vincent Bolloré, différents protagonistes de l’automobile hexagonale fourbissent leurs armes pour tenter de relever le défi. Et le premier à dégainer – du moins de manière officielle – n’est autre que Renault qui a annoncé le lancement, dès le mois de septembre prochain, d’une offre de véhicules électriques, toujours en autopartage, qui commencera avec le déploiement de la citadine Zoé, du mini-véhicule Twizy et de la fourgonnette Kangoo. Cette nouvelle offre devrait compter courant 2019 une flotte supérieure à 2 000 véhicules à Paris et en Ile-de-France. En outre, ces véhicules obéissent au fameux sacro-saint principe de « free floating », déjà usité par les scooters en libre-service CityScoot ou encore Coup à Paris. L’utilisateur a ainsi toute latitude de déposer son véhicule là où il le souhaite, sans avoir besoin de tourner parfois indéfiniment à la recherche d’une borne où le garer. Un « principe » qui, s’il a fait ses preuves chez les deux start-up susnommées, a néanmoins joué des tours à Gobee.bike, jeune pousse hongkongaise de vélos en libre-service qui avait vocation à pousser Vélib’ dans ses retranchements et à « briser » le monopole de celui-ci mais qui s’est, depuis, retirée en catimini de la capitale à cause de la dégradation et du vandalisme dont sa flotte a été la victime.
Mais une telle mésaventure ne devrait pas arriver à la nouvelle offre peaufinée et ciselée par les huiles de Renault. Comme elle n’a pas non plus eu cours lors de la « mandature » Autolib « 1ère version ». D’ailleurs, le lourd déficit affiché par Autolib est en partie imputable aux lourds investissements consentis pour la mise en place des infrastructures dédiées, en l’occurrence les bornes. Le « free floating », en plus des aspects pratiques évoqués en préambule, a également des vertus économiques. « Paris a inventé les modèles Velib et Autolib, ces modèles sont en crise pour des raisons différentes, mais Paris a inventé l’autopartage », a souligné la Maire de Paris. Et de poursuivre. « Les infrastructures de transport publiques sont nécessaires pour le bien commun, mais on sait aujourd’hui que la mobilité est facilitée ou accélérée grâce notamment à d’autres formes plus souples ».
Les vertus du « free floating »
Mais en dépit des avantages certains du free floating, alors que la « guerre des places » pour les voitures fait rage dans Paris, comment être certain de pouvoir justement trouver un « emplacement » et éviter les sempiternelles « tournées » dans tout le quartier ? Là aussi la mairie de Paris et Renault semblent avoir trouvé la parade. Les véhicules de la nouvelle offre mise en branle par le constructeur au losange pourront ainsi se garer sur les 3 244 places libérées par les Autolib, mais pas seulement. En effet, ils pourront également être rechargés par les équipes Renault et se passer, du moins dans un premier temps, de l’accès aux bornes de recharge Autolib. Un dispositif « gagnant-gagnant » du moins sur le papier. Autre aspect à mettre en exergue, le fait que Renault ne disposera pas du « monopole » dans la capitale.
En effet, PSA a également l’intention de proposer un service « clé en main » dans la capitale au quatrième trimestre 2018. Une offre, dont les contours ne sont pas encore clairement définis, mais qui devrait comprendre environ 500 véhicules au moment de son lancement. Soit un total – Renault et PSA compilés – de 2 500 véhicules contre 4 000 pour l’Autolib « première mouture ». Ainsi, la présence de deux acteurs d’une telle envergure sur le même segment devrait les inciter à redoubler d’ingéniosité afin de proposer des offres particulièrement attractives aux Parisiens. Concernant maintenant la « grande question » de l’investissement consenti par Renault pour la mise en place de son offre, aucun détail n’a filtré. En revanche, comme souligné par Reuters, Christophe Najdovski, l’adjoint à la mairie en charge des transports, a indiqué que les nouveaux opérateurs en « free floating » proposeront leur service moyennant une participation forfaitaire de 300 euros par an et par véhicule pour occupation de l’espace publique avec les nouveaux véhicules. En espérant tourner rapidement la page du camouflet Autolib.
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