OPINION // La transition démographique est en marche. Nous vivons de plus en plus longtemps et, une fois les années de labeur passées, nous aspirons légitimement à une retraite paisible. Pourtant, le départ à la retraite et la vie d’« inactif » restent une source d’incertitudes et de stigmates. N’est-il pas temps d’en faire un sujet d’accomplissement ?
En France, le nombre de retraités augmente d’année en année. Ils étaient 12,88 millions en 2010 et déjà 14,75 millions en 2020[1]. En parallèle, la part d’actifs diminue. Alors que l’on comptait 4 actifs par retraité en 1960, le ratio tombait à 1,8 en 2010 et il serait seulement de 1,2 en 2050.
Si le report de l’âge légal de départ à la retraite divise l’opinion publique, il est un débat qui rassemble les Français : comment accompagner cette transition et valoriser la séniorité dans nos entreprises ?…
Mettre l’apparente inactivité au service de la société
Forts de leur expérience sur le plan professionnel et personnel, les seniors sont souvent animés par la volonté de transmettre. Ils constituent un vivier d’une très grande richesse pour les actifs et jeunes générations. Mais rien n’est fait pour encourager cette transmission. Il suffit pourtant d’un peu d’envie et de bon sens pour mettre en place des solutions simples et efficaces. Pourquoi ne pas créer un Pass’Âge ?
En aménagent le temps de travail des salariés 12 à 24 mois avant leur retraite, les entreprises pourraient encourager des missions comme le reverse-mentoring pour former les plus jeunes, le développement d’un projet intrapreneurial avec l’appui du management, la participation à une initiative de solidarité ou de RSE.
Créer un chèque emploi senior
Une fois cette période de transition validée, il s’agit de valoriser et d’encourager les retraités qui souhaitent garder une activité. La mise en place d’un chèque emploi senior, sur le même modèle que le chèque emploi service, apparaît alors comme une évidence. L’objectif : solliciter les retraités, en entreprises et chez les particuliers, pour des missions ponctuelles, qui constitueraient une preuve de reconnaissance mais aussi un complément de revenu pour eux.
Encourager les silver entrepreneurs
Aujourd’hui, 85% du financement de l’entreprenariat français est attribué à des profils jeunes. Les projets portés par les plus de 50 ans sont pourtant moins risqués : ils ont pu mûrir leur idée, ils connaissent le monde du travail, ils ont peut-être déjà essuyé un échec. Leur âge n’est donc pas une limite mais un atout pour démarrer une aventure entrepreneuriale. Avec la mise en place d’une commission interbancaire spécialisée, nous pourrions favoriser le financement des entrepreneurs de plus de 50 ans.
Voici quelques idées pour sortir de cette étrange spirale où les plus expérimentés sont les moins valorisés. Faisons enfin preuve d’Intelligence Senior !
[1] Nombre de retraités en paiement au 31 décembre | Statistiques, recherches et prospective de la Cnav »
Tribune rédigée par Sophie Gaillet, fondatrice du Groupe Intelligence Senior
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