Orange Renoue Avec La Croissance

L’opérateur historique a fait état, pour la première fois depuis 2008, d’une progression de ses ventes annuelles, même si le marché domestique, sur fond de consolidation avortée, peine à sortir de l’ornière.

S’il y a bien un chiffre à retenir de la publication annuelle de l’ex-France Telecom, c’est bien celui-ci : [+0,6%]. Une donnée chiffrée qui correspond à la progression des ventes annuelles de l’opérateur historique, une première depuis près de 10 ans et l’année 2008. Dans le détail, le chiffre d’affaires du groupe dirigé par Stéphane Richard s’est apprécié de 0,6% à 40,92 milliards d’euros, ratant de peu le consensus (40,93 milliards) mais contribuant de manière prépondérante à la hausse (+1,3%) de l’Ebitda ajusté à 12,68 milliards, qui lui dépasse les espérances du marché (12,64 milliards). Une solide performance imputable à l’Espagne où les ventes ont grimpé de 6% sur l’ensemble de l’exercice 2016.

Autre bonne nouvelle, ayant particulièrement réjoui les opérateurs, le relèvement du dividende décidé par Orange après trois années de stabilité. Ainsi, le groupe proposera le versement d’un dividende de 65 centimes d’euros au titre de l’exercice en cours, contre 60 centimes pour 2016. En revanche, sans surprise, le marché français a abandonné 0,9%, la consolidation peinant à véritablement se matérialisée avec un quatuor (Orange, Free, SFR, Bouygues) se regardant en chiens de faïence, les dernières tentatives de rapprochement (Orange-Bouygues ou encore SFR-Bouygues) s’étant soldées par autant d’échecs cinglants.  

« La consolidation ? Elle est dans l’esprit de tout le monde »

« Il n’y a pas de discussions ouvertes aujourd’hui sur cette consolidation mais je suppose qu’elle est dans l’esprit de tout le monde », a déclaré le directeur financier d’Orange Ramon Fernandez », évoquant, de manière subliminale la baisse de près de 7% du titre Orange à la Bourse de Paris en 2016, les investisseurs espérant-en vain- la consolidation. En effet, selon les analystes, l’ex-France Telecom serait le grand bénéficiaire d’une consolidation dans les télécoms.

Concernant ses perspectives, le groupe a mis un terme aux spéculations autour d’un rapprochement capitalistique avec Canal + mais a ouvert la porte, par la voix de son PDG, à une alliance avec la chaîne cryptée pour les droits de retransmissions de certaines compétitions sportives, Canal + étant débordée par l’irruption massive d’acteurs d’envergure – SFR Sport ou encore BeIn Sports- sur ce marché.

Pas de rachat de Canal + en vue

 Il n’y a pas de discussion capitalistique. Nous parlons seulement de partenariats industriels et commerciaux qui sont déjà forts », a-t-il ajouté, rappelant qu’Orange était le premier distributeur des chaînes Canal+. Largement échaudé par l’échec retentissant de sa propre chaîne sportive, Orange Sport-, l’opérateur historique a, en revanche, exclu de revenir « sur ce terrain-là » après cette expérience catastrophique qui se soldera par l’arrêt de ladite chaîne après quatre petites années d’existence (entre août 2008 et septembre 2012).