Nathalie Dionne, la maroquinerie luxe et éco-responsable

Portrait | Fondatrice et CEO de Thalie Paris, Nathalie Dionne veut repenser les codes du luxe en y imposant des biomatériaux à faible impact carbone et des cuirs upcyclés.  

C’est entre plusieurs rendez-vous téléphoniques que Nathalie Dionne s’est confiée à Forbes France. Sur le point de lancer sa nouvelle campagne de communication, générée par l’IA, la créatrice de Thalie Paris – va lever 3 millions d’euros courant 2024 et expose régulièrement dans les grands magasins parisiens comme le Printemps  – est particulièrement sensible aux nouvelles innovations.  Son but :  que Thalie soit « en accord avec son temps », comme elle le dit elle-même. En 2020 déjà, l’entreprise était lauréate French Fab et soutenue par le pôle innovation avenir de la BPI.

La passion de la mode et la fibre artistique, elle les a toujours eu. Enfant elle drappait avec ses serviettes de bain des tenues rappelant les silhouettes grecs. « J’ai ce souvenir d’avoir toujours adoré la mode. C’est un univers qui m’a fasciné dès l’enfance. Les jolies matières, les beaux tissus, c’est ma mère qui m’a transmis l’amour des belles choses. » Certainement un présage de sa future vie, car en 2020 – en pleine pandémie -, Nathalie Dionne crée Thalie Paris, une marque haut de gamme de maroquinerie éco responsable et made in France. Le terme « Thalie » est à l’origine une muse, du Grec Ancien Thaleia, signifiant « la florissante ». Cette volupté et ce glamour, c’est ce qu’elle cherche à transmettre dans sa marque de maroquinerie verte. 

Animée par l’amour du textile, elle sort diplômée de l’Ecole de haute couture châtelaine en 1995 et fait par une formation au prestigieux Institut Français de la mode en 2011. Elle commence sa carrière professionnelle en tant que styliste, puis directrice du style pour des groupes de prêt-à-porter tels que CA et New Look. Plus tard, l’année 2019 marque un tournant dans son travail. Après s’être expatriée à Shanghai et Rio de Janeiro, elle décide de rentrer définitivement à Paris, où elle accompagne un groupe sur la création de collections éco-responsables. Cette nouvelle expérience lui permet de réaliser qu’il y a peu d’offres sur le marché premium proposant ce type de produits. L’idée d’une marque de maroquinerie haut de gamme alliant féminité, minimalisme et écoresponsabilité née à ce moment-là. « J’ai pris conscience du manque crucial de ces valeurs dans le secteur premium. Il y avait pourtant beaucoup de demandes de la part des clientes, d’avoir des produits végans, écoresponsables et de bonnes qualités. Il y avait quelque chose à creuser. » Pour trouver sa clientèle, la marque doit rester « abordable » à l’achat. Les sacs Thalie Paris sont au prix de 500 euros et montent jusqu’à 850 euros, un bon compromis entre qualité et éco responsabilité selon sa créatrice, tout en reconnaissant que cela représente un coût. 

L’innovation c’est le mot d’ordre chez Thalie Paris. C’est la première marque de maroquinerie française à utiliser du cuir de saumon – une des collections porte même le nom de « Sushi Collection ». Elle est en cuir marin et est fabriquée dans un atelier d’artisan près de Paris. « Cette collection au nom un peu drôle, je le reconnais, est en peaux de saumon issues de recyclage agro-alimentaire, traité par la tannerie de cuir marin d’avenir Ictyos. » Thalie Paris propose également une gamme de sacs végane, fait en alter-cuir de cactus. « Avec Thalie, nous explorons les matières alternatives durables et à faible impact sur l’environnement. Être une marque mondiale et pionnière de la haute maroquinerie française nous oblige à repenser toute notre chaîne d’approvisionnement ». La prochaine étape pour Nathalie Dionne, c’est d’ouvrir la première boutique Thalie Paris – en plein cœur de la capitale -, car depuis la Fashion Week, la marque est sujette à une forte demande de la part des clientes parisiennes et internationales. 

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