Le marché des transferts en France, ou « mercato » pour les puristes, a fermé ses portes ce jeudi 31 août à minuit. La Ligue 1 a véritablement changé de dimension avec l’arrivée de la star brésilienne Neymar au Paris-Saint-Germain pour 222 millions d’euros quand les 20 clubs de Ligue 1 avaient, à eux seuls, dépensé « seulement » 154 millions l’année dernière à pareille époque. Analyse d’un tournant.
Neymar et Mbappé au PSG pour respectivement 222 et 180 millions (un dernière somme payable à l’AS Monaco en 2018), vente des lyonnais Lacazette (53 millions + 7 de bonus éventuels payés par Arsenal) ou Corentin Tolisso (41,5 millions d’euros + 6 de bonus éventuels déboursés par le Bayern Munich), sans oublier les ventes de nombreux joueurs monégasques, artisans du titre de champion de France de l’ASM, pour plus de 186 millions (en attendant la rentrée des 180 millions de Mbappé), c’est peu dire que le championnat de France a changé de dimension d’un point de vue strictement financier avec des sommes dépassant – de loin – ce que nous avions pu connaître jusqu’à présent, que ce soit dans le sens des arrivées mais également des départs.
Exemple le plus marquant à ce sujet, hormis Lyon et l’AS Monaco susnommés, c’est le PSG qui, de coutume peu vendeur, a rompu avec ces habitudes en cédant notamment Blaise Matuidi (20 millions d’euros) à la Juventus de Turin et Serge Aurier ( 25 millions d’euros) au club londonien de Tottenham. Des départs nécessaires et salvateurs afin de « rester dans les clous » selon le vocable consacré du Fair-Play Financier dont le couperet plane au-dessus de la tête du club de la capitale.
Même des clubs « moins huppés » comme Lille ont tiré leur épingle du jeu sur le marché des transferts, après le rachat du club par l’homme d’affaires luxembourgeois Gérard Lopez, avec notamment l’arrivée du charismatique entraîneur Marcelo Bielsa. Devant être le garde-fou d’un nouveau projet consistant à valoriser de jeunes pépites prometteuses, l’entraîneur argentin renoue ainsi avec sa capacité à faire éclore de jeunes joueurs au plus haut niveau comme à ses débuts en Argentine. De « jeunes pousses » au prix déjà conséquent pour un club de la dimension de Lille qui, au cours de ce marché estival, a battu son record en termes de dépenses en s’offrant notamment le Brésilien Thiago Maia pour 14 millions d’euros. Thiago Mendes, Edgar Ié, Luiz Araujo ou Hervé Koffi, ont également rallié le Losc en provenance de l’étranger. Des « stars en puissance » que le LOSC espère ensuite vendre avec une belle plus-value. Une « logique économique » qui ressemble peu ou prou à celle en cours à l’AS Monaco depuis l’arrivée de son propriétaire russe en 2011.
Les deux « Olympiques » à la croisée des chemins
Distancés depuis maintenant de nombreuses années par les locomotives monégasques et parisiennes, l’Olympique Lyonnais – dont le dernier titre de champion remonte à 2008 – et l’Olympique de Marseille, champion de France pour la dernière fois en 2010, ont également remodelé leurs effectifs pour tenter de venir jouer les trouble-fête. Ainsi, le club présidé par Jean-Michel Aulas, après avoir perdu Lacazette et Tolisso qui ont toutefois considérablement garni les caisses du club, a tenté plusieurs paris audacieux en provenance de l’étranger, rompant quelque peu avec sa politique de « jeunes du crus ». Ont ainsi débarqué dans la capitale des Gaules pas moins de huit nouveaux joueurs, comme l’attaquant dominicain Mariano Diaz (en provenance du Real Madrid, 8 millions d’euros), du remuant ailier burkinabé Bertrand Traoré (en provenance de Chelsea pour 10 millions ), ou encore de l’international espoir Tanguy Ndombélé (Amiens, prêt payant de 2 millions d’euros, avec option d’achat de 8 millions d’euros).
De son côté, l’Olympique de Marseille et son fameux « OM Champions Project », feuille de route un peu surannée du nouveau propriétaire américain Frank McCourt, a réalisé, selon moult observateurs, des opérations mi-figue mi-raisin. Si les arrivées des « cadres » Mandanda et Rami doivent permettre de renforcer une arrière-garde phocéenne défaillante la saison dernière et qui a encore affiché ses limites dimanche dernier en prenant 6 buts à Monaco (pour sa défense, Adil Rami était blessé), les dernières recrues en date, hormis Luiz Gustavo et Valère Germain, vraies bonnes pioches, interrogent. Notamment celles arrachées dans les ultimes heures du mercato, en l’occurrence l’attaquant grec Kostas Mitroglou en provenance du Benfica, mais également le défenseur tunisien Aymen Abdennour, en perdition du côté de Valence. Deux acquisitions qui ressemblent à s’y méprendre à des choix par défaut, l’OM ayant particulièrement tardé sur le dossier de l’attaquant. Place désormais au jeu.
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