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Menace de Donald Trump sur les droits de douane : quels secteurs courent le plus grand risque en France ?

Donald Trump (Getty)

Après avoir imposé des droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine pour ensuite les suspendre, Donald Trump se tourne à présent vers l’Europe. La Commission européenne est inquiète, et la France aussi. Quels secteurs sont les plus susceptibles d’être impactés dans l’Hexagone ?

 

Le nouveau président américain a déjà promis qu’il mettrait à exécution ses mesures de rétorsion commerciale contre l’Union européenne, qui, selon lui, s’est très mal comportée avec son pays. Il accuse notamment les pays européens de profiter du marché américain, pointant du doigt un déficit commercial qu’il estime à 300 milliards de dollars en défaveur des États-Unis. Les inquiétudes sont bien présentes en France, puisque les échanges commerciaux sont nombreux avec les États-Unis, troisième exportateur de l’Hexagone. En 2023, l’économie française a encaissé près de 90 milliards d’euros grâce à ses exportations outre-Atlantique.

 


Les avions en ligne de mire

Parmi les secteurs qui pourraient être sévèrement touchés par la mise en place d’un droit de douane, l’aéronautique est en première ligne. En 2023, le montant des exportations liées au secteur s’élevait à 7,9 milliards d’euros, soit 17,6 % des exportations vers les États-Unis. La France importe, elle aussi, des produits de la construction aéronautique depuis les États-Unis à hauteur de 9,4 milliards d’euros. Les droits de douane proposés, ainsi que les droits de douane réciproques potentiels, pourraient avoir un impact énorme et de nombreuses conséquences imprévues sur l’industrie aéronautique. Durant son premier mandat, Donald Trump avait déjà visé directement l’Union européenne, et les importations d’avion Airbus avaient été surtaxées de 15%. Airbus, Safran, Thalès… Autant de groupes français du secteur qui pourraient décider de produire plus sur leurs sites existants aux États-Unis pour contourner les droits de douane.

 

Les médicaments, un secteur stratégique en danger

En deuxième position, le secteur pharmaceutique pourrait également subir de plein fouet les droits de douane. Ses importations représentent 4,1 milliards d’euros. Donald Trump entend également rapatrier la production de médicaments aux États-Unis. Une menace réelle pour les laboratoires européens, qui exportent massivement outre-Atlantique. En 2023, l’UE a exporté 503,8 milliards d’euros de biens vers les États-Unis, contre 347,1 milliards d’importations, selon Eurostat. La France est particulièrement concernée puisque les États-Unis sont son troisième partenaire commercial, après l’Allemagne et l’Italie, et représentent 10 % de ses exportations totales. Des droits de douane accrus sur ce secteur stratégique pourraient peser lourdement sur l’économie tricolore.

 

Luxe, vins et spiritueux, les groupes français sous la menace

Sans surprise, le secteur du luxe est également très représenté dans les exportations de la France vers les États-Unis. La Bourse de Paris a terminé en forte baisse ce lundi, sous le coup de l’annonce des nouveaux droits de douane. Le secteur du luxe n’est pas en reste. Le groupe Kering a clôturé en baisse de 3,75% à 243,95 euros et LVMH de 1,90% à 690,10 euros. Mais avec beaucoup de production locale, le secteur devrait mieux absorber le phénomène que d’autres secteurs.

Les menaces de Donald Trump inquiètent aussi les viticulteurs, déjà confrontés aux aléas climatiques. Le marché américain est un marché très important pour les vins français. L’élection de Donald Trump a instantanément réveillé de mauvais souvenirs pour cette industrie. Les taxes du président américain de 25% appliquées aux exportations tricolores aux États-Unis, d’octobre 2019 à juin 2021, avait fait mal au secteur. Le manque à gagner lié à la chute des exportations pour le secteur des vins français avait atteint 450 millions d’euros. De quoi inquiéter l’industrie du vin français. La filière du cognac, qui représente 72 500 emplois en France, est ultradépendante des exportations, qui représentent 98% de ses ventes, pour un montant de 3,35 milliards d’euros, avec comme premier client les États-Unis (38% des expéditions en volume), devant la Chine (25%).

 


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