Le géant de la restauration rapide a cédé, ce lundi, 80% de ses actifs en Chine, empochant au passage 2,1 milliards de dollars.
Après des mois de négociations et autres pourparlers à n’en plus finir, McDonald’s a mis ce lundi la dernière main à sa stratégie de « désengagement » en Chine. En effet, le groupe de l’Illinois, en difficulté sur ce marché, a fini par céder 80% de ses actifs en Chine continentale mais également, à Hong Kong, au fonds d’investissement Carlyle et au conglomérat chinois CITIC Group pour un montant estimé à 2,1 milliards de dollars. Laconique, la chaîne de restauration rapide a tenté de sauver la face, déclarant que « des partenaires locaux aideront à doper la croissance sur le marché de la deuxième économie mondiale à travers l’ouverture de nouveaux restaurants, particulièrement dans de plus petites villes qui devraient bénéficier d’une urbanisation croissante et de la hausse des revenus ». Fin de citation.
Une « diplomatie d’entreprise » battue en brèche par de nombreux analystes, comme Shaun Rein, responsable chez China Market Reserch Group, cité par Reuters, qui souligne purement et simplement que « McDonald’s, à la peine au niveau mondial, n’a pas les moyens financiers et les ressources intellectuelles pour se concentrer sur la Chine ».
Participation minoritaire
Comme évoqué en préambule, cette stratégie de relance imprimée par McDonald’s, au-delà de la Chine, consiste à céder les restaurants exploités en direct à ses franchisés afin de retrouver un second souffle, notamment financier. Objectif chiffré pour l’enseigne : se séparer, à l’horizon 2018, de 3 500 restaurants gérés en propre… afin que ces derniers viennent grossir les rangs de son réseau de franchisés, ceux-ci représentant actuellement plus de 80% des restaurants McDonald’s dans le monde.
Outre les éléments de langage inhérents à ce type d’opération, cette transaction donnera donc naissance à une société destinée à administrer la franchise du numéro un mondial de la restauration rapide. Pour rappel, le groupe possède plus de 2 400 restaurants en Chine continentale et quelque 240 restaurants à Hong Kong. Les nouveaux partenaires projettent d’en ouvrir 1 500 supplémentaires à l’horizon sur ces deux marchés.
Histoire contrariée
Dans le détail, CITIC détiendra environ 32% de l’activité, et sa filiale CITIC Capital, qui gère les fonds d’investissement et d’autres actifs alternatifs, en aura 20%. Carlyle possédera 28% de l’actif tandis que McDonald’s en conservera 20%. En effet, l’enseigne incarnée par Ronald McDonald espérait initialement dégager 3 milliards de dollars de cette opération mais a, selon certaines sources, finalement changé son fusil d’épaule, prenant le parti de conserver une participation minoritaire au sein du nouveau dispositif.
Une exposition « mineure » pour le mastodonte de la restauration rapide, dont l’histoire avec la Chine a été parsemée d’embûches. Dernière en date, en 2014, lorsque le groupe n’avait eu d’autre alternative que de suspendre ses ventes de nuggets de poulet et plusieurs autres aliments après avoir admis s’être fourni auprès de la filiale chinoise d’un autre groupe américain au cœur d’un scandale de viande avariée.
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