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Maxime Legardez (Maki) : « Je suis convaincu que la phase de “Grande Démission” que nous traversons actuellement n’est pas simplement un phénomène ponctuel mais bien un sujet sociétal et structurel »

Maki a pour mission de donner aux organisations des moyens pour agrandir leur capital humain mais aussi d’aider les candidats à trouver l’emploi de leurs rêves en mettant en avant leurs compétences. C’est donc un outil qui, en plus, d’aider les entreprises à recruter et les candidats à trouver ce qu’ils veulent, il permet dans le fond de construire des équipes qui seront plus heureuses et efficaces au travail. Une interview de Maxime Legardez, le CEO et cofondateur de Maki.

 

Quel est le principe de Maki ? 

Maxime Legardez : Avec mes deux associés, Paul-Louis Caylar et Benjamin Chino, nous avons fondé Maki en 2021 avec l’idée de simplifier la vie des recruteurs. Maki est un outil qui permet aux entreprises d’évaluer rapidement les compétences (soft et hard skills) des candidats à travers une librairie de 120 tests courts (environ 10 minutes), construite avec des experts du monde entier.  

Pour des recruteurs qui manquent souvent de temps, les tests de compétences sont un réel atout. Les résultats aux tests leur permettent d’effectuer une sélection plus précise des candidats à sélectionner pour la suite du process et de réduire les erreurs. Qu’ils soient dans l’équipe RH ou managers dans d’autres équipes, les recruteurs passent ainsi moins de temps à trier des candidatures et se recentrent sur l’essentiel : les compétences et les aptitudes des candidats en face d’eux. Ils peuvent aussi créer leurs propres tests en personnalisant les questions. 

Côté candidats, le process de candidature devient plus agréable et ludique. Les tests leur permettent aussi de mettre un premier pied dans l’entreprise car l’environnement de tests est personnalisé selon l’identité de la marque, le recruteur peut ajouter des vidéos présentant l’équipe ou détaillant le process de recrutement… L’expérience candidat proposée par les entreprises doit vraiment changer pour engager efficacement les talents, dès la première étape du recrutement. 

 


Maxime Legardez : Nos tests de compétences, disponibles en français et en anglais, peuvent être utilisés dans le monde entier et nous souhaitons accélérer notre expansion


 

Comment est née cette idée ?

L’idée de Maki a deux origines : mon expérience personnelle et des échanges que j’ai mené avec des centaines de DRH sur plusieurs mois. 

Depuis la fin de mes études, j’ai toujours été engagé dans le monde entrepreneurial. J’ai développé plusieurs startups avec Rocket Internet en Russie, en Asie, au Brésil… Revenu en France, j’ai lancé Everoad et je me suis retrouvé face à une problématique que connaissent de nombreux chefs d’entreprise : le recrutement. 

J’ai épluché des centaines de CV, interviewé tout autant de candidats et me suis retrouvé à devoir évaluer des personnes dont le secteur m’était inconnu. J’ai fait des erreurs et j’ai aussi perdu beaucoup de temps à certains moments. J’ai depuis gardé en tête ce problème très structurel dans lequel beaucoup d’entrepreneurs se trouvent. 

Alors après l’acquisition d’Everoad, mes associés et moi-même  avons poussé la réflexion plus loin en échangeant pendant plusieurs mois avec des DRH, de TPE/PME, de startups et de grands groupes. Et tous ont les mêmes problèmes : le recrutement prend trop de temps, les erreurs sont fréquentes, il est difficile de mesurer efficacement les véritables compétences des candidats… 

À tout cela s’ajoute un manque cruel d’outils de data et d’analyse des compétences. Résultat : les entreprises recrutent surtout au “feeling” et non en se basant sur les aptitudes réelles des candidats. Elles passent ainsi souvent à côté de talents qui ont beaucoup de potentiel mais qui ne rentrent pas forcément dans les cases. 

Pour toutes ces raisons, les tests de compétences nous semblent être le meilleur outil de sélection des candidats, s’ils sont utilisés en complément d’autres méthodes. Nous souhaitons démocratiser leur recours et en faire une nouvelle norme de recrutement. 

 

 

Quels sont les objectifs de Maki à court terme ?

Nos tests de compétences, disponibles en français et en anglais, peuvent être utilisés dans le monde entier et nous souhaitons accélérer notre expansion. Nous visons notamment le marché américain, où les tests de compétences font déjà bien partie du paysage RH. 

 


Maxime Legardez :Je suis convaincu que la phase de “grande démission” que nous traversons actuellement n’est pas simplement un phénomène ponctuel mais bien un sujet sociétal et structurel


 

Quel est votre modèle économique ?

Maki est un outil qui s’adapte aux besoins de recrutement de ses utilisateurs. Nous proposons plusieurs offres, à partir de 39€ par mois.

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir entrepreneur à l’origine ?

J’ai toujours voulu travailler dans un environnement qui améliore concrètement le quotidien des gens et qui est utile à la société dans son ensemble. 

J’ai aussi à cœur de travailler avec d’autres personnes, qui n’ont pas les mêmes expériences que moi, et d’en apprendre tous les jours, autant sur moi que sur les autres. 

 

Autres : quels autres sujets / points aimeriez-vous aborder en particulier ? 

Je suis convaincu que la phase de “grande démission” que nous traversons actuellement n’est pas simplement un phénomène ponctuel mais bien un sujet sociétal et structurel. Le nom d’une entreprise n’est plus l’atout phare pour attirer les meilleurs profils. Les candidats d’aujourd’hui ont des attentes différentes des générations précédentes et les entreprises doivent redoubler d’efforts pour les attirer. 

En parallèle, la technologie impacte tous les secteurs, entraînant l’apparition constante de nouveaux métiers. L’idée d’une carrière complète effectuée dans une même entreprise, ou même avec un seul métier, disparaît. On passe progressivement d’une économie de la qualification à une économie de la compétence, où les aptitudes prévalent sur le diplôme ou l’école fréquentée. Tout cela nous pousse à transformer nos méthodes de recrutement. Les soft et hard skills doivent notamment être mis au cœur du processus.

Je pense que la technologie de la blockchain jouera un rôle majeur dans cette nouvelle approche. À terme, les personnes pourront  conserver dans un portefeuille virtuel les certifications des compétences acquises tout au long de leur carrière, pour se voir proposer les offres d’emploi correspondant à leur profil. 

Les compétences deviendront la nouvelle monnaie d’échange sur le marché du travail. L’essor du Web3, c’est l’opportunité d’imaginer une nouvelle forme de recrutement, plus efficace pour les entreprises et plus juste pour les candidats. 

 

Maxime Legardez – CEO et cofondateur de Maki

 

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