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Matthieu Pigasse S’Offre Rock En Seine… Pour Quoi Faire ?

© Getty Images

Le patron de la banque Lazard en France a annoncé, ce matin, le rachat du festival « Rock en Seine » via sa holding personnelle, Les Nouvelles Editions Indépendantes (LNEI).

Copropriétaire du Monde, propriétaire également des Inrocks et de Radio Nova, le banquier Matthieu Pigasse, grand fan de rock, notamment du groupe The Clash, ajoute une nouvelle « prise de guerre » à son « trésor » culturel en mettant la main sur le festival de musique, « Rock en Seine ». Un rachat – dont le montant n’a pas été communiqué – officialisé ce matin par un bref communiqué qui précise juste que celui-ci a été effectué via sa holding personnelle LNEI. Dans la foulée de cette annonce, Matthieu Pigasse a annoncé la création une branche événementielle, « LNEI Live » dont la direction sera confiée à François Missonnier qui restera ainsi le directeur de Rock en Seine. LNEI Live regroupera ainsi le festival des Inrocks et les Nuits Zébrées de Radio Nova.

Spectateur assidu du festival qui a vu le jour en 2003 sous la houlette de François Missonnier, Christophe « Doudou » Davy et Salomon Hazot, le nouveau propriétaire, qui est par ailleurs président des Eurockéennes de Belfort, autre festival très couru, fait donc l’acquisition d’une véritable « institution en devenir » pour tout fan de musique qui se respecte. Se déroulant sur trois jours, Rock en Seine s’est imposé en quinze ans comme l’un des plus grands festivals français de musique, avec 110 000 participants en 2016.

Institution « en devenir »

Dernier gros festival de l’été, il se tient chaque année fin août dans le domaine de Saint-Cloud. Si en termes de fréquentations, le festival est encore derrière d’autres « monuments » du genre comme les Vieilles Charrues (près de 280 000 spectateurs pour l’édition 2016), ou encore Solidays, ce dernier se déroulant sur l’hippodrome de Longchamp voisin (200 000 spectateurs), il demeure au coude-à-coude avec le Main Square Festival, ou encore Garorock.

Pour sa « défense » et comme évoqué en préambule, le festival n’a vu le jour qu’en 2003 comparé à son « cousin » breton des Vieilles Charrues qui a fêté sa première édition plus de dix ans auparavant… soit en 1992. En outre, les Vieilles Charrues se déroule mi-juillet et dispose d’une journée de programmation supplémentaire par rapport à Rock en Seine. Mais d’un point de vue intensité et richesse de la programmation, le festival francilien n’a rien à envie à son homologue breton et peut même se targuer d’avoir été le théâtre de véritables « moments d’histoire », avec une dramaturgie à nulle autre pareille.

Moments mythiques

Le meilleur exemple pour illustrer ce sentiment se déroule lors de l’édition 2009 où, lors du premier soir, les frères Gallagher du groupe Oasis sont attendus sur scène pour interpréter les plus grands classiques de leur répertoire. Fidèles à leur réputation et à leur posture « rock », les deux frères, Noel et Liam se font attendre plus qu’à l’accoutumé. Devant l’impatience d’un public, pourtant rompu aux extravagances du duo, qui commence quelque peu à gronder, la nouvelle tombe comme un couperet. Au terme d’une énième prise de bec – doux euphémisme – entre les deux enfants terribles du rock britannique, le groupe est dissous. Ils ne monteront plus jamais sur scène ensemble.

Autre moments ayant forgé la légende du festival, la prestation remarquée de Radiohead en 2004 – « l’un des meilleurs moments de l’histoire du festival »– dixit François Missonier, ou encore le faux bond « spectaculaire » d’Amy Winehouse en 2011, en passant par le concert de clôture épique des Canadiens d’Arcade Fire en 2010 qui s’achèvera sous des trombes d’eau, donnant encore plus de cachet à leur performance. A Matthieu Pigasse désormais de contribuer à écrire de nouvelles pages de cette légende.  

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