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Marchés financiers sous tension : faut-il s’inquiéter ou investir ?

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Tensions géopolitiques ou opportunités économiques

Depuis l’annonce de nouveaux droits de douane par les États-Unis, les marchés financiers s’agitent. Pourtant, malgré ce climat de tension, l’économie réelle ne montre pas encore de signes alarmants. Les marchés fonctionnent avant tout sur l’anticipation. Ils intègrent dès aujourd’hui les répercussions possibles d’un contexte tendu — géopolitique, commercial, macroéconomique — même si les impacts concrets restent encore difficiles à mesurer. Dans ce climat d’incertitude, une question revient souvent chez les investisseurs : faut-il rester à l’écart, ou au contraire, y voir une fenêtre d’opportunité ?

Une contribution de Chauncey Schmitt, associé et directeur de la gestion privée chez INGEFII

 

Acheter mieux, sans se précipiter

 


Historiquement, les périodes de tensions sont aussi celles où les valorisations deviennent plus intéressantes. Des entreprises de grande qualité peuvent être temporairement dépréciées. Cela peut représenter une porte d’entrée intéressante, à condition d’avoir une approche sélective et de ne pas confondre baisse de prix et bon placement.

Un exemple souvent cité — et toujours d’actualité — est la maxime de Warren Buffett : “Il vaut mieux acheter une entreprise extraordinaire à un prix ordinaire qu’une entreprise ordinaire à un prix extraordinaire”. Mais acheter “ce qui a le plus baissé” n’est pas non plus forcément la meilleure des stratégies.

Dans le monde de l’investissement, un actif en baisse n’est pas nécessairement une aubaine. En réalité, ce qui baisse le plus est souvent ce qui est le plus structurellement affecté. Prenons le cas d’un équipementier automobile. En apparence, le repli du secteur peut susciter l’intérêt. Mais c’est aussi l’un des segments les plus exposés aux droits de douane, à la hausse des matières premières et aux tensions commerciales. Ce n’est pas là que la reprise est la plus certaine.

 

La diversification : un bouclier toujours d’actualité

 

La clé, dans ce type d’environnement, est la diversification. Ceux qui ont abordé cette séquence avec un portefeuille intelligemment construit — actions, obligations, immobilier, matières premières comme l’or, voire private equity — voient aujourd’hui une seule partie de leur patrimoine soumise au stress. La diversification permet de ne pas dépendre d’un seul moteur de performance. Elle aide à absorber les chocs et à maintenir une trajectoire patrimoniale cohérente, même lorsque les marchés changent de direction.

Dans un monde où le narratif de marché évolue constamment, il est indispensable de garder une poche d’agilité dans son allocation : des liquidités disponibles, une capacité à saisir des opportunités rapidement, à arbitrer sans précipitation.

 

Attention aux certitudes d’hier

 

Nous sommes aujourd’hui dans une configuration de marché baissier — un bear market — que nous n’avions pas connu depuis cinq ans. Cela invite à une relecture des convictions trop bien ancrées. L’idée que les actions américaines surperforment mécaniquement, par exemple, est de plus en plus remise en question dans les analyses récentes. Dans un environnement aussi mouvant, garder une posture d’écoute et de remise en question devient essentiel.

Le cœur de l’investissement n’est pas de battre le marché à court terme. C’est de construire un patrimoine solide, durable, capable de traverser les cycles économiques. C’est dans ces moments de tensions qu’une stratégie bien construite prend tout son sens. Et c’est souvent dans l’incertitude que les meilleures décisions — prudentes, argumentées, diversifiées — sont prises.

 


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