Le groupe dirigé par Nicolas de Tavernost a annoncé, hier soir, l’entrée en négociations exclusives, pour s’offrir le pôle radio français de RTL Group, actionnaire de référence du groupe de télévision français, pour un montant estimé à 216 millions d’euros.
Nextradio et Lagardère n’ont qu’à bien se tenir. Désireuse de se diversifier et de se mêler à la bataille, « la petite chaîne qui monte » a organisé la riposte ce mardi soir avec l’annonce de négociations exclusives pour faire tomber dans son escarcelle RTL Group France, qui abrite en son sein outre RTL, première radio de France, RTL2 ou encore Fun Radio. Dans le détail, l’opération prévoit donc l’acquisition, pour un montant total de 216 millions d’euros, de 100% des entités susnommées ainsi que leur régie publicitaire (IP France et Régions) et leurs activités internet.
Pour rappel, les deux groupes sont des filiales du luxembourgeois RTL Group, lui-même détenu par l’Allemand Bertelsmann. Ce rapprochement était souhaité depuis plusieurs années, par les deux parties, mais s’est davantage matérialisée ces derniers mois dans une logique de concentration, au sein d’une même structure, de divers supports médias.
De hautes ambitions
D’un point de vue financier, le groupe de télévision souligne qu’il envisage de financer l’opération à 100% par de l’endettement, avec une dette nette du groupe estimée post-opération inférieure à 1x Ebita (bénéfice d’exploitation avant intérêts et amortissements) 2015. M6 voit grand et vise également, à l’horizon 2020, un Ebita de 40 millions d’euros pour RTL Group France, contre 25 millions d’euros en 2015.
Avec la locomotive RTL (11,9% de part d’audience sur la vague septembre-octobre), première radio de France comme évoqué en préambule, l’ensemble du pôle a enregistré des revenus légèrement supérieurs à 168 millions d’euros ainsi qu’une part de marché publicitaire brute frisant les 22%.
La Bourse apprécie
Objectif affiché par RTL Group : « obtenir une combinaison de ses activités TV et radio pour créer des synergies dans la publicité et les investissements technologiques ». La transaction, qui doit encore être approuvée par le CSA comme de coutume, installera à la tête du nouvel ensemble qui devrait peser 1,4 milliard de chiffre d’affaires annuel, Nicolas de Tavernost. Le président de RTL Radio en France, Christophe Baldelli devrait, quant à lui, occupé la fonction de vice-président de vice-président du directoire en charge de la radio et de l’information.
Sur les marchés, le « deal » a reçu l’onction des investisseurs, le titre Métropole M6 s’appréciant de 4% dès les premiers échanges avant de ralentir sa progression et se stabiliser aux alentours de 2% en fin de matinée. Une opération également saluée par un analyste parisien qui met en exergue le « prix raisonnable » déboursé par M6 qui s’offre ainsi, à moindre frais, un authentique profil plurimédias.
De plus, ce « rapprochement » profite également à la concurrence puisque l’action Lagardère grimpe de 4% en fin de matinée. Outre la couverture à l’Achat, initiée par le broker Liberum, le mouvement de consolidation du secteur incarnée par le rapprochement M6 / RTL et la volonté affichée de Vivendi de « grignoter » Mediaset fait également office de catalyseur pour le groupe multimédias (Europe 1, Paris Match, JDD et les chaînes de télévision MCM, Gulli) dirigé par Arnaud Lagardère.
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