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Luxe : Comment Gucci A Hissé Kering Au Sommet

Le plus beau joyau de Kering, la griffe Gucci, a publié des résultats 2017 stratosphériques permettant ainsi à sa maison mère de signer un exercice record. Et d’adresser un sérieux avertissement à la concurrence.

Trimestre après trimestre. Résultats après résultats. Une seule question agite les observateurs et analystes rompus au secteur du luxe : jusqu’où ira Gucci ? Les résultats hors normes de la griffe italienne ont en effet permis, une fois n’est pas coutume,  à Kering de clôturer une année 2017 de haute voltige, menée tambour battant de janvier à décembre et surtout sans la moindre fausse note. Dans le détail, l’ex-PPR a vu ses ventes s’envoler de 27,2% à taux de change constants sur l’ensemble de l’exercice 2017 et également de 27,2% sur le seul quatrième trimestre.  Le résultat opérationnel est également révélateur de l’insolente santé du groupe de François-Henri Pinault puisque celui-ci s’est envolé de 56,3% pour s’offrir un nouveau record à 2,95 milliards d’euros. Les prévisions les plus optimistes des analystes tablaient sur « seulement » 2,87 milliards. Le tout avec une marge en progression de 380 points de base à 19%. Mais ces résultats n’auraient pas été possible sans la contribution de Gucci qui aujourd’hui pèse pour près de 70% des profits globaux de Kering.

Mieux, la griffe italienne, qui revient de loin après une année 2015 chaotique, a franchi pour la première fois de son histoire la barre des 6 milliards d’euros de ventes (6,2 milliards plus précisément), soit une envolée de 44,6% à taux de change constants sur l’ensemble de l’année 2017 (+42,6% sur le seul quatrième trimestre, loin des 39% attendus par le marché).  Une performance XXL qui permet à Gucci de laisser sur le bord de la route la concurrence, dont les « meilleurs élèves » du secteur à savoir Louis Vuitton, propriété de LVMH, mais dont les ventes ne sont appréciées « que » de 13% ou Hermès, certes dans un autre style davantage régulier que spectaculaire, mais qui a enregistré une croissance bien plus modeste à 8,6%. Gucci apparaît clairement sans rival et renforce ces positions.  Son résultat opérationnel est également sans équivoque puisqu’il a grimpé de 69% pour une marge record de 34,2%, en hausse de 550 points de base.

Gucci sans rival

Quel est la clé de la réussite insolente de Gucci ? Dans un premier temps, l’enrichissement de son offre à l’endroit des « Millennials », cette catégorie de plus en plus courtisée par les marques de luxe. La griffe s’est évertuée à proposer à cette clientèle prisée des produits plus accessibles et a également étoffé sa gamme pour hommes et celles de ses accessoires, au premier rang desquels les lunettes et les bijoux.  Evidemment, difficile d’évoquer la montée en puissance du luxe pour ce cru 2017 sans mentionner  l’explosion des ventes auprès de la clientèle chinoise mais également des ventes en ligne qui, elles aussi, ont crevé le plafond, s’envolant de 80%.  Et ce n’est visiblement pas terminé puisque le succès des collections d’Alessandro Michele ne se dément pas et les tendances de janvier sont « en ligne avec celles du 4e trimestre », a précisé François-Henri Pinault. Prometteur.

Toutefois, avec de telles bases de comparaison, l’année 2018 fera véritablement office de juge de paix,  les analystes s’interrogeant sur la capacité de Gucci à continuer à susciter un tel engouement à moyen terme. Pour rappel, le titre Kering a touché un plus haut historique de 417,40 euros en janvier et gagné 84% l’an dernier, soit la progression la plus significative du CAC 40. Le risque de lassitude, la fidélisation de la masse de ses nouveaux clients ou l’évolution de sa ligne créatrice sont autant de défis pour la marque à moyen terme. En cas de « tassement », Kering pourra néanmoins compter sur d’autres « pépites » de son giron comme Saint-Laurent qui déploie son réseau de magasins, ou encore sur le redressement en cours de Bottega Veneta, mais également sur Balenciaga,  qui fait office d’étoile montante du groupe Kering. En effet, la marque créée par Cristobal Balenciaga en 1917 a vu ses ventes s’envoler de 40% sur l’ensemble de l’année 2017. Encore une fois, les créations avant-gardistes du designer Demna Gvasalia ont fait mouche auprès des « Millennials » et pourraient même atteindre le milliard d’euros de ventes à moyen terme, selon Reuters. De quoi permettre à Kering d’aborder l’avenir en toute sérénité.

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