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L’impact négatif du ghosting dans le milieu professionnel

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L'impact négatif du ghosting dans le milieu professionnel. Getty Images

Le ghosting, caractérisé par une disparition soudaine et sans explication, est un phénomène courant dans le milieu professionnel. En tant que thérapeute expérimentée, j’admets avoir moi-même eu ce type de comportement par le passé. Cependant, avec le temps, j’ai pris conscience de son inefficacité. Fort d’une vingtaine d’années d’expérience, j’analyse chaque conflit pour mieux appréhender mon rôle et améliorer mes interactions à l’avenir.

Un article de Maya Richard-Craven pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

Note de la rédaction : Dans cet article, l’auteure partage les leçons qu’elle a tirées de son expérience personnelle ainsi que son entretien avec le Dr Shané P. Teran, experte en bien-être organisationnel. 

 

En tant qu’ancienne alcoolique, je suis convaincue qu’il est crucial de reconnaître le caractère interactif des relations. Le livre Alcoholics Anonymous, également connu sous le nom de Big Book, exhorte à une profonde introspection. Il enseigne que « l’acceptation est la réponse à tous nos problèmes », une leçon qui résonne également dans le phénomène du ghosting. Lorsqu’un contact professionnel vous ignore, cela ne reflète pas uniquement votre personne. Il est possible que cette personne ne soit pas en mesure d’exprimer ses émotions avec maturité. Personnellement, mettre fin brusquement à une relation est une manière de préserver mon rétablissement. À une époque, quand j’étais alcoolique, je pouvais terminer une bouteille de vodka en moins de 24 heures. Ainsi, couper les ponts avec quelqu’un peut littéralement être une affaire de vie ou de mort pour moi.

Appuyer sur le bouton « bloquer » ou « restreindre » sur Instagram ou sur d’autres réseaux sociaux est tellement facile que nous sous-estimons l’impact émotionnel que cela peut avoir sur la personne concernée. Je me suis donc entretenue avec le Dr Shané P. Teran, experte en bien-être organisationnel. En tant que PDG de SP Consulting Group, LLC et professionnelle de la santé mentale depuis près de deux décennies, cette native de l’Ohio partage ses réflexions précieuses sur les conséquences néfastes du ghosting dans le milieu professionnel.

« Le manque de communication est flagrant. À notre époque, la clarté dans les échanges est cruciale, ainsi que le professionnalisme, qui implique la capacité à avoir des conversations difficiles, même si elles sont délicates », a-t-elle affirmé. Selon elle, les individus profondément traumatisés sont enclins à rompre brusquement le contact. « Les personnes confrontées à des problèmes de santé mentale, des difficultés ou des traumatismes ont tendance à opter pour le ghosting, surtout si elles ne suivent pas activement un traitement pour ces problèmes », a-t-elle souligné.

 

Le risque pour les personnes concernées

Cesser tout contact avec quelqu’un sans explication ni discussion peut avoir un réel impact négatif. Je dois admettre que j’ai moi-même agi ainsi par le passé, mais avec le temps et ma propre croissance personnelle, je prends conscience du rôle que je joue dans ce processus, tant du côté de celui qui ghoste que de celui qui est ghosté. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale, l’estime de soi et la perspective d’une personne. Ayant été moi-même dans cette situation, j’ai appris à comprendre que les raisons du ghosting ne sont pas toujours liées à ma personne ; les gens ont des engagements professionnels, familiaux et diverses autres responsabilités qui peuvent influencer leurs actions.

Un jour, un éditeur a arrêté de répondre à mes messages après avoir eu son premier enfant. Dans ce cas de figure, il ne s’agit pas de ghosting selon moi. Il avait besoin de temps pour s’adapter à cette nouvelle situation et m’a finalement recontacté. Son silence initial n’était pas intentionnel et n’a pas eu d’effet négatif sur moi. Cependant, lorsque quelqu’un avec qui vous avez une relation, que ce soit professionnelle ou personnelle, décide de mettre fin à la communication de manière abrupte, cela ne favorise ni la transparence, ni la résolution des conflits.

À l’époque où je buvais, si quelqu’un faisait quelque chose que je jugeais irrespectueux, je prenais immédiatement mes distances. Maintenant que j’ai acquis une certaine sobriété émotionnelle, je réfléchis longuement avant de rompre tout contact avec quelqu’un. N’oubliez pas que même si quelqu’un vous a blessé, vous a manqué de respect d’une manière ou d’une autre ou vous a provoqué, la meilleure approche est d’en parler avant de prendre une décision. 

 

Manque de professionnalisme

Le ghosting révèle un manque de caractère et de maturité émotionnelle. Les individus matures exprimeront leurs émotions avant de prendre leurs distances. Au lieu d’éviter les confrontations, envisagez de communiquer ouvertement avec les personnes qui vous contrarient. Bloquer quelqu’un brusquement n’est pas bénéfique pour vous ni pour eux. J’ai moi-même bloqué des personnes par le passé, mais j’ai réalisé qu’une discussion franche aurait été plus constructive.

Il est important de reconnaître que les relations avec vos amis ou vos contacts professionnels ont une valeur. Les individus ne sont pas des objets que l’on utilise et que l’on jette selon ses convenances. Si vous suivez une thérapie et que vous adoptez ce comportement, il est peut-être temps de vous remettre en question. Personnellement, j’ai pris conscience de mes actions et j’ai expliqué pourquoi j’avais agi de cette manière. Avec le recul, je regrette profondément d’avoir pris des décisions impulsives basées sur mes émotions ou mes déceptions.

Le Dr. Teran estime que le ghosting est un comportement non professionnel. Elle souligne que le professionnalisme implique une prise de conscience de ces aspects, indispensables pour établir et maintenir des relations professionnelles saines. Selon elle, ne pas aborder les problèmes de manière directe peut indiquer un manque de capacité ou de compétences pour une communication constructive.


À lire également : Emploi : comment faire face au « ghosting » de la part des recruteurs ?

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