La société californienne Lime, notamment réputée pour ses vélos en libre-service, met à disposition des Parisiens, à partir de ce vendredi, une flotte de trottinettes électriques. Une nouvelle forme de mobilité dans la capitale.
Adieu Autolib’, bonjour Lime ! Après le camouflet du service de voitures en libre-service du groupe Bolloré qui n’a jamais su trouver son modèle dans la capitale, notamment à cause de la pléthore de moyens de locomotion alternatifs, c’est un « nouvel entrant » en provenance de l’étranger qui va tenter de se faire une place au soleil. Ainsi, la société californienne Lime ne va pas proposer des vélos ou des voitures mais… une flotte de trottinettes électriques dans la Ville Lumière. Ces dernières sont disponibles depuis ce vendredi matin. « Paris est notre premier déploiement à grande échelle en Europe, où nous avons de grandes ambitions », a déclaré à nos confrères de Reuters le directeur de Lime France, Arthur-Louis Jacquier. Concernant les « montures » disponibles, ce sont aujourd’hui une centaine de trottinettes qui sont accessibles aux usagers mais l’entreprise espère prochainement atteindre une flotte de « plusieurs milliers », une fois le service « démocratisé ». Fraîchement débarquée dans la capitale, Lime opère déjà à Berlin, Francfort et Zurich et vise, à terme, un contingent de 26 villes sur le Vieux Continent.
Quid du modus operandi et des tarifs pour parcourir la Ville Lumière en trottinette ? Les « véhicules » obéissent au fameux sacro-saint principe de « free-floating », déjà usité par les scooters en libre-service CityScoot ou encore Coup à Paris. L’utilisateur déverrouille la trottinette via une application mobile et a toute latitude de la déposer ensuite là où il le souhaite, sans avoir besoin de tourner parfois indéfiniment à la recherche d’une borne où la garer. Un « principe » qui, s’il a fait ses preuves, chez les deux start-up susnommées, a néanmoins joué des tours à Gobee.bike, jeune pousse hongkongaise de vélos en libre-service qui avait vocation à pousser Vélib’ dans ses retranchements et à « briser » le monopole de celui-ci mais qui s’est, depuis, retirée en catimini de la capitale à cause de la dégradation et du vandalisme dont a été victime sa flotte. En effet, les « Gobee.bike » avaient la fâcheuse tendance de se retrouver n’importe où : renversés en plein milieu du trottoir, sur une place de parking, sur la route et même sur un quai de métro. Visiblement, cette « course à la dégradation » a même fait l’objet de plusieurs articles et vidéos sur les réseaux sociaux où des usagers mettaient en scène toute sorte de « sévices » infligés aux vélos.
1 euro par trajet
La seule ligne directrice était d’aller le plus loin possible dans l’absurde et la dégradation, comme l’avait confirmé la start-up. « Des actes de vol, recel de vol et de détérioration n’ont fait que s’amplifier, devenant le nouveau passe-temps d’individus, le plus souvent mineurs, encouragés par des contenus largement diffusés et partagés sur les réseaux sociaux ». Mais Lime, qui a levé 350 millions de dollars grâce à des investisseurs de la Silicon Valley et qui prévoit de lever plusieurs centaines de millions de dollars supplémentaires pour financer son développement international et aux Etats-Unis, semble avoir trouvé la parade face à d’éventuelles dégradations. La société californienne annonce que les trottinettes seront ramassées tous les soirs vers 21H pour être évidemment rechargées et réparées. « Lime est très différent. En ramassant les trottinettes tous les soirs, nous éviterons les problèmes de casse », assure Arthur-Louis Jacquier, rompu à ce genre d’impondérables puisqu’il travaillait auparavant… pour Gobee.bike.
En ce qui concerne les tarifs, Lime les veut résolument attractifs puisque le trajet coûtera un euro, auquel il conviendra d’ajouter 15 centimes par minute. Les trottinettes disposent d’une autonomie de 50 km et d’une vitesse maximale de 24 km/h. L’entreprise californienne se montre très optimiste sur la réussite du projet dans la capitale française. « Lorsque Lime a lancé ce type de service en Californie, la demande a rapidement été dix fois plus forte que pour les vélos », appuie, toujours auprès de Reuters, Arthur-Louis Jacquier. Un « ballon d’essai » qui a donc pour but d’ouvrir la porte d’autres capitales européennes à Lime qui se veut l’un des ambassadeurs de la « mobilité douce ». Car malgré l’échec d’Autolib’ et le départ de Gobee.bike, la ville de Paris demeure un formidable laboratoire pour de nombreux projets. Et de suivre ainsi les exemples de CityScoot, Coup ou encore Felix en s’établissant de manière durable à Paris. Un « test » grandeur nature avant de songer à la conquête de l’Europe.
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