Vendredi dernier, je suis entrée dans mon magasin de vins préféré à Atlanta, à la recherche de vins albariño et vinho verde à servir lors d’une soirée tapas sur le thème de l’Espagne que nous organisions pour des amis ce soir-là. Ce type de vin, adapté aux fruits de mer, était parfait pour le menu à petits plats, centré sur les crevettes et le thon, que nous avions en tête.
Je suis repartie avec quelques bouteilles d’Espagne et du Portugal que nous avions l’intention, comme la grande majorité des achats de vin effectués aux États-Unis, d’ouvrir et de consommer quelques heures après les avoir ramenées du magasin. C’est exactement ce qui s’est passé.
Ce à quoi je ne m’attendais pas dans le magasin, cependant, c’était d’être transportée très soudainement et avec nostalgie vers une expérience qui a été, pour moi, un chapitre important de mon « histoire d’origine » personnelle avec le vin. C’était un peu un coup de fouet chronologique, entre les vins du moment que je venais acheter et le souvenir vieux d’une douzaine d’années de la dégustation du vin du tonneau dans la cave avec Pierre-Yves Colin-Morey, l’un des vignerons les plus emblématiques de Bourgogne (et du monde du vin).
Le magasin venait de recevoir sa précieuse allocation de bouteilles de « PYCM ». Lorsque j’ai vu les étiquettes et le nom sur les bouteilles, je me suis retrouvée à la fois ravie et consternée. Consternée parce que j’avais devant moi une gamme enviable de vins de Pierre-Yves Colin-Morey, et je savais que je pourrais très facilement casser ma tirelire en un temps record. Les vins de PYCM ne sont pas bon marché. Mais j’ai aussi été ravie par les souvenirs sensoriels qui me sont revenus si facilement, du froid qu’il faisait ce jour de janvier où nous avons visité Colin-Morey, aux arômes de levure et de chêne dans la cave. Nous avons goûté les échantillons de chardonnay et d’aligoté dans nos verres, et nous avons reconnu que ces vins et la personne qui se cachait derrière eux changeaient la donne dans notre vie viticole.
Ce qui m’amène au vin vedette d’aujourd’hui : le Bourgogne Aligoté 2019 de Pierre-Yves Colin-Morey, et le qui-quoi-où-quand-pourquoi derrière lui.
Qui l’a fait ?
Pierre-Yves Colin et son épouse Caroline Morey appartiennent tous deux à des lignées importantes de la Bourgogne, Marc Colin de son côté et Jean-Marc Morey du côté de son épouse. Ils incarnent physiquement la tradition et l’ascendance de la Bourgogne en tant que « point zéro » d’une grande partie de ce que nous reconnaissons comme le patrimoine de la France en matière de vin et de terroir.
Quels sont les raisins qui composent ce vin ?
Un seul, en fait. Aligoté, à cent pour cent. La « Bourgogne blanche » est presque toujours synonyme de chardonnay et la « Bourgogne rouge » presque toujours synonyme de pinot noir. J’aime donc personnellement goûter les « bourgogne outsiders » (si tant est que cela puisse exister) que sont l’aligoté et le gamay.
Où ce vin a-t-il été produit ?
Pour replacer les choses dans leur contexte, permettez-moi de dire que si un amateur de vin (consommateur ou professionnel) accroche une carte des vins sur son mur, il est fort probable que ce soit une carte de la Bourgogne. Les vignobles et le terroir de cette partie du monde viticole ont un impact historique et commercial bien supérieur à leur taille. Plus précisément, pour ce vin particulier, les trois quarts des vignes sont situées dans les Hautes Côtes de Beaune et le quart restant à Chassagne-Montrachet. Ce sont notamment des sites plus froids, avec des sols calcaires et argileux.
Quand ce vin a-t-il été élaboré ?
Le millésime est 2019, mais je suis obligée pour ce vin de noter que les vignes ont au moins 45 ans. Le « quand » pour des vins comme celui-ci englobe non seulement la saison de croissance particulière de leur millésime, mais aussi la lignée de saisons de croissance bien avant la cueillette des raisins d’une récolte spécifique. L’Aligoté 2019 a été fermenté et vieilli dans des fûts plus anciens pendant 14 mois, plus trois mois supplémentaires en acier inoxydable.
Pourquoi ce vin a-t-il été élaboré ?
« La tradition » saute aux yeux comme raison, tout comme la « responsabilité » – envers la terre et envers les deux familles Colin-Morey. Pour certains vignerons, « parce qu’ils le peuvent » est une raison suffisante, mais pour Pierre-Yves Colin, c’est aussi « parce qu’il le doit ».
Article traduit de Forbes US – Auteure : Cathy Huyghe
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