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Les start-up du vélo accélèrent le passage à la mobilité douce

Alors que la France bénéficie d’une position historiquement forte dans le monde du vélo tant au niveau industriel que sportif avec le Tour de France, les enjeux sont nombreux pour  faire face aux nombreux défis sociétaux et comportementaux en lien avec l’essor des nouvelles mobilités douces. Eric Dodin, Président et Co-fondateur de CyclingTech France, la nouvelle association lancée par et pour les entrepreneurs du vélo, répond à nos questions sur l’impact des start-up du vélo sur la mobilité.

Dans la foulée de la crise du covid, les usages et les initiatives autour du vélo ont explosé. Les pouvoirs publics se sont également saisis du sujet et le rapport sur la filière vélo de Guillaume Gouffier-Cha a posé les principaux enjeux pour la France : développement des nouvelles mobilités, dynamisation des territoires, réindustrialisation. Depuis le mois de novembre 2022, le vélo est aussi devenu un axe prioritaire pour le gouvernement avec les Etats Généraux du vélo qui ont réuni 5 ministres, preuve de l’universalité du vélo et de son impact sur l’ensemble de la société : environnement, emploi, réindustrialisation, aménagement du territoire, santé, insertion.
Par ailleurs, les start-up du vélo dans le monde se sont imposées depuis 3 ans parmi les plus dynamiques. Ainsi, Zwift, l’application de home trainer au sein de mondes virtuels, a levé plus de 600 millions de dollars et touche plus de 5 millions d’utilisateurs à travers le monde, Upway le site de revente de vélos à assistance électrique d’occasion vient de boucler un tour de table de 25 millions de dollars. 
Selon le cabinet international Roland Berger, la France n’est pas en reste avec 100 millions d’euros levés entre 2021 et 2022 par des acteurs de la CyclingTech. Dans ce contexte, le récent lancement de Cycling Tech France est une étape supplémentaire dans la représentation des start-up du vélo qui se dote d’un outil collectif équivalent à des secteurs porteurs comme la Fintech ou l’Insurtech.

Eric Dodin, qui êtes-vous et qu’est-ce que la CyclingTech ?

Plusieurs façons de se présenter ! Dirigeant-développeur (un peu senior !) d’entreprises, jusque récemment PDG/CEO d’AssurOne, un distributeur d’assurances très innovant. Passionné de vélo, pratiquant forcené et convaincu du rôle majeur de cette solution “couteau-suisse” dans les enjeux du monde actuel (j’ai 4 filles !). Enfin, je suis très impliqué auprès de plusieurs start-up notamment du cyclisme en tant que (micro) investisseur et support bénévole aux créateurs (advisor). Et puis j’ai participé à la création d’une start-up début 2022 (Sorius).
Bref, quand on mélange tout cela, qu’on rajoute des échanges engagés avec des entrepreneurs, un député, d’autres convaincus… on arrive à la création de CyclingTech France.
CyclingTech France, c’est un collectif de start-up (40 ont rejoint le mouvement le 5 juillet 2022 pour le lancement) qui cherchent à se donner plus de visibilité et de pouvoir d’influence auprès de l’ensemble des parties prenantes : financières, technologiques, industrielles, associatives et les pouvoirs publics.
Et puis pourquoi Tech ? Cela s’imposait car ce mot est aujourd’hui associé à l’innovation, l’entrepreneuriat, et a une résonance mondiale.

Quels sont les enjeux des acteurs membres de CyclingTech France ?

CyclingTech France a un rôle clé à jouer dans l’essor économique des néo-acteurs du vélo, toutes activités confondues.
Au-delà de ce que les membres peuvent trouver dans les écosystèmes déjà présents, CyclingTech France réussira si, collectivement, les membres arrivent à faire valoir les enjeux spécifiques d’un startupper dans le vélo entre visibilité des actions des pouvoirs publics, levées de fonds, rentabilisation des modèles “vélo”, intégration active et positive des enjeux RSE, valorisation active du “Made in France”, etc …
Nous sommes convaincus que l’énergie collective et spécifique que CyclingTech France va créer apportera son originalité, son impact et ses contributions. Tout cela dans un contexte de JO 2024 – être dans la dynamique gagnante de la Sportech – et de la mobilité douce !
Ce type de dynamique existe d’ailleurs dans de nombreux secteurs : éducation, automobile, assurances par exemple.
Enfin, nous devons évidemment penser au-delà des frontières et allons créer des liens avec des organisations similaires dans le monde.

En quoi est-ce un sujet stratégique pour la France ?

La France doit prendre durablement sa place dans le top 3 mondial pour la nouvelle économie du vélo. Les nouveaux métiers et services qui se créent vont soutenir la croissance du pays, créer potentiellement plus de 200 000 emplois en 15-20 ans avec un impact profond de l’aménagement de nos rues, villes et paysages. C’est aussi la possibilité de contribuer à la reindustralisation du tissu industriel français. Et bien évidemment, se rajoute à cela la réussite cruciale des enjeux environnementaux !
C’est une révolution majeure et positive qui est en cours !
Elle touche les loisirs, certes, autant que la sécurité avec le savoir rouler, la logistique (vélo cargo), la technologie (les moteurs, les matériaux de fabrication), les transports (les locations de vélo B2B), les services associés ou l’économie circulaire. Quand on sait que le nombre de VAE vendus par an va doubler d’ici 2028 pour dépasser le million, le potentiel est énorme.
La France a déjà toute sa place, et notamment les start-up qui viennent soutenir, qui sont des ambassadrices hyperactives et déterminées de l’innovation dans tous les domaines.

Il suffit de voir d’ailleurs les nombreux acteurs – historiques ou récents – qui sont engagés dans la réussite de ces challenges autour du vélo et de la mobilité douce, et le renforcement de la filière vélo avec la nomination d’une directrice générale. CyclingTech France sera donc un atout de plus, les enjeux le méritent pleinement !

Pouvez-vous nous résumer en quelques lignes les enjeux et prochains évènements de CyclingTech France ?

Après une phase de lancement très enthousiaste, volontaire… et des moyens limités, 2023 doit permettre d’installer durablement CyclingTech dans l’écosystème. Pour ce faire nous retenons 3 axes :

  • L’hyper implication des membres : networking, gouvernance, prises de paroles, évènements et convivialité
  • Des thèmes de contribution et travail pour l’année : l’innovation, le financement notamment
  • Un travail de fond sur l’innovation avec des appuis et soutiens forts qui débouchera sur une publication-contribution de référence à la fin de l’été.

Nous allons ouvrir plus largement nos portes à celles et ceux qui nous contactent pour contribuer à notre collectif, et depuis notre lancement, ils sont nombreux.
Forte motivation de tous donc, tant du bureau à l’origine que de nombreux membres. L’enthousiasme est là, il convient désormais de répondre aux attentes !

 

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