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Les mini-réacteurs nucléaires, une solution pour décarboner l’industrie ?

Le design de mini-réacteur nucléaire insufflé par Jimmy Energy (Jimmy Energy)

Le plan France 2030 du gouvernement inspire les acteurs de l’industrie à décarboner. Parmi les innovations mises sur le devant de la scène, celle du mini-réacteur nucléaire gagne en popularité en 2024. Si sa mise en place est autorisée, elle pourrait bouleverser l’industrie.

 

Est-ce la révolution énergétique à venir ? Pas si sûr… Les mini-réacteurs nucléaires ou petits réacteurs modulaires (SMR) visent à produire de l’électricité, de l’hydrogène ou encore de la chaleur, selon les modèles. À travers l’Hexagone, plusieurs start-up ont commencé à exploiter le potentiel de cette nouvelle filière industrielle. Parmi celles-ci, Jimmy avait déposé fin avril auprès du gouvernement la première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur. La start-up étudie un petit modèle destiné à alimenter en chaleur une usine du groupe sucrier Cristal Union, dans la Marne.

 

Une nouvelle filière industrielle d’ici trois ans

Si le dossier passe toutes les étapes d’instruction et d’autorisation, le mini-réacteur d’une puissance de 10 mégawatts, conçu « pour fournir de la chaleur décarbonée » à l’industrie « en remplaçant les brûleurs à gaz », pourrait être implanté sur le complexe industriel du groupe sucrier, selon l’AFP. Ce réacteur est une sorte de chaudière à combustible nucléaire dont l’objectif est de « fournir de la chaleur décarbonée » (vapeur) à l’industrie « en remplaçant les brûleurs à gaz », qui rejettent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, a expliqué Jimmy Energy dans un communiqué. « Les générateurs conçus par Jimmy, d’une durée de vie de 20 ans, s’inscrivent dans un mix énergétique complémentaire aux réacteurs nucléaires de grande et moyenne puissance et aux sources d’énergie renouvelables », a ajouté la start-up. Ce projet est le premier à faire l’objet d’un « dossier de demande d’autorisation de création », parmi les dix projets de petits réacteurs modulaires (PRM, ou SMR en anglais) actuellement suivis par le gendarme du nucléaire en France, l’ASN, selon cette autorité.

La phase d’instruction peut prendre au moins trois ans. Au total, plus de 80 projets de mini-réacteurs sont recensés dans le monde, à maturités diverses, dont une première mise en service en Russie et en Chine. A côté de Jimmy, d’autres projets visent fin 2026 pour leur demande, comme la chaudière de Calogena. Le SMR porté par une filiale d’EDF, Nuward, qui espérait lancer le « premier béton » de la tête de série en 2030, a finalement connu un changement de plan.

Un revers pour le mini-réacteur d’EDF

Ce lundi, EDF a annoncé revoir les plans de ses petits réacteurs nucléaires. Les SMR développés par EDF, portant le nom de Nuward, mesure 15 mètres de hauteur avec une technologie dernier cri du type générateur de vapeur intégré. Des réacteurs de taille et de puissance 10% inférieures à celles du parc actuel et présentés comme solution pour décarboner sur site des industries lourdes et gourmandes en énergies fossiles. Mais l’industrialisation de ces mini-réacteurs n’est pas encore prête. Un certain nombre de composants manquent à l’appel et les ingénieurs sont obligés de se replier sur ce que l’on appelle des solutions sur « étagères », c’est-à-dire qui existent déjà.

Le géant de l’électrique a confirmé travailler sur un autre design pour son mini-réacteur, confirmant une information de l’Informé. « Le groupe EDF a décidé de faire évoluer le design de son SMR », mais « reste mobilisé pour offrir » un engin de cette même 3e génération, avec « de meilleures conditions de réussite et facilitant la faisabilité technique », indique-t-il, sans fournir de détail sur le calendrier notamment. Le futur design sera fondé sur « des briques technologiquement éprouvées », assure l’électricien. Le futur SMR d’EDF « capitalisera sur les enseignements techniques, industriels et commerciaux accumulés par Nuward jusque-là et s’appuiera sur l’expérience d’EDF dans le nucléaire et la technologie REP », assurait le groupe ce lundi.

Neuf projets de réacteurs innovants ont fait l’objet en 2023 du programme d’investissements « France 2030 », et particulièrement Nuward. Affaire à suivre…

 


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