Les Miles, Bonne Affaire Ou Mirage ?

Miles accumulés introuvables, nombre de miles variable en fonction du trajet, site qui coince, vols trop pleins pour utiliser vos miles…

Le programme de fidélité des compagnies aériennes est souvent déroutant et assez opaque, dommage, car il peut rapporter gros. Les passagers sont perdus face aux systèmes d’attribution de points, des statuts et des alliances. L’enjeu pour les compagnies est d’accorder suffisamment de miles pour motiver leurs clients mais le moins possible pour que cela ne pèse pas sur leurs comptes.

Des points cumulés grâce aux cartes de paiement à commencer par American Express qui co-brande plus de cinquante pays à travers le monde. « En 2007, American Airlines a provisionné dans son bilan plus d’1 milliard de $ pour couvrir 2 millions de billets » , explique un banquier spécialisé dans le transport aérien, en rappelant que les miles sont une dette financière, «or le système est très inflationniste.» d’après une estimation réalisée par des analystes du secteur.

En une vingtaine d’années les miles sont devenus une vraie monnaie parallèle comme peut l’être aujourd’hui le Bitcoin.

Dernières nouveautés les compagnies accordent un nombre de miles en fonction du montant dépensé, ce qui risque d’entraîner -on le comprend- un certain nombre de dérives. En clair les voyageurs payant les tarifs «bas» auront beaucoup moins de miles alors que ceux  qui payent aux tarifs les plus élevés en auront…autant qu’avant! Le but étant clairement de réduire le nombre de miles distribué car ils coûtent trop chers aux compagnies aériennes.

C’est ce que les détenteurs de la carte «Executive Club» de British Airways ont pu constater depuis le 15 Avril, cette dernière ayant quand même eu la délicatesse de les prévenir de ce «petit» changement.

Toutes les autres compagnies se mettent à ce système…les compagnies américaines en tête!

Beaucoup de voyageurs «corporate» préférent réserver le plus tard possible, même en payant plus cher, uniquement pour obtenir le plus grand nombre de miles.
Ce qui, pour les directeurs des achats, peut amener à de vraies dérives budgétaires, tant que des stratégies voyages efficaces ne sont pas mises en place en amont.

Au final, « les avantages de ceux qui amassent les points sont financés par tous, y compris les gens qui payent en espèces et par carte débit », affirme Philippe Viel, porte-parole de l’Union des consommateurs.

Le phénomène a pris une telle ampleur qu’il pose un problème fiscal. Le système fiscal français ne comporte pas de règles précises à ce propos. Ce serait au salarié, qui prend l’initiative d’utiliser ses miles à titre privé, et qui seul détient l’information, qu’il incombe de déclarer au fisc cet avantage – sous peine de sanctions.

 Votre voyage sera peut-être « gratuit » mais vous devrez tout de même payer.

Souvent, les miles ne comprennent pas les taxes  aéroportuaires et autres surcharges carburant. Le voyageur est donc obligé de sortir tout de même sa carte de crédit: Exemple sur un aller-retour Paris-Berlin, Air France facture 119 euros de taxes ou surcharges et pour un Paris-Washington, 318 euros, votre voyage n’est donc pas totalement gratuit. 

Les miles sont faciles à cumuler mais moins faciles à dépenser…

Certains de nos lecteurs nous ont informé qu’en période de vacances, ils n’arrivent pas à utiliser leurs miles car les vols sont complets. Les miles sont donc utilisables… A condition d’être sur des dates très flexibles, tant et si bien que Flying Blue (Skyteam), soucieux de faciliter la dépense des miles de ses adhérents a créé 2 barèmes différents:

mini miles  (peu de places) et maxi miles (avec toutes les places disponibles): Exemple sur New York vous pouvez dépenser de 110 000 miles à 220 000 miles pour le même trajet en fonction du remplissage de l’avion et de la date de réservation.

Qu’en pensez vous ? Avez-vous déjà rencontré des problèmes pour utiliser vos miles ?  Si oui, avec quelle compagnie, à quelle période de l’année et sur quels trajets? N’hésitez pas à nous transmettre votre expérience en commentaire.