Elisha et Nathanaël Karmitz, les deux frères à la tête du groupe cinématographique MK2, ont fondé en février 2021 l’hôtel Paradiso, le premier cinéma-hôtel du monde. En plein cœur de l’Est parisien, cet établissement propose un service hôtelier haut de gamme et des expériences cinéma totalement inédites à travers ses 34 chambres, deux suites et son toit-terrasse. Entretien croisé.
Vous dirigez aujourd’hui la société franco-espagnole de production, de distribution et d’exploitation de salles de cinéma, MK2, fondée par votre père, Marin Karmitz. Comment s’est passée cette transmission ?
NATHANAËL KARMITZ : C’était une volonté de notre père de transmettre l’entreprise. Cela s’est fait de manière progressive et organisée. On aime le secteur du cinéma, c’est fondamental pour avoir envie de travailler là-dedans. MK2 est une boîte avant tout d’entrepreneuriat et d’innovation, qui est constamment en mouvement. Et à ce titre, qui permet d’assouvir beaucoup d’envies et de passions. Ça a sonné comme une évidence à partir du moment où on a été jugés aptes à le faire.
ELISHA KARMITZ : MK2 est une magnifique boîte à outils qui permet de faire beaucoup d’activités diversifiées. Ce qui a d’abord été transmis, avant des activités ou des actifs, ce sont des valeurs. Des valeurs sur les thèmes de la sélection, de la défense de l’altérité. Ces valeurs, on les retrouve dans l’ensemble de nos activités et notamment dans l’hôtel Paradiso qui est un projet extrêmement singulier, très innovant et unique au monde.
C’est-à-dire ?
E.K. : On peut voir les films en exclusivité dans chaque chambre de l’hôtel, à travers des grands écrans. Cet hôtel-cinéma offre un choix de plusieurs milliers de films chaque jour. C’est une proposition que l’on retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Pour nous, le concept de l’hôtel Paradiso permet d’être comme chez soi, pas chez soi, mais bien mieux que chez soi grâce à toute une série de services. C’est un temple pour les cinéphiles et les passionnés d’audiovisuel.
Qu’est-ce qui vous a animés dans ce projet et comment l’avez-vous concrétisé ?
E.K. : Que ce soit dans la carrière de Nathanaël ou la mienne, on a toujours essayé d’innover dans le secteur du cinéma et de le faire vivre autrement. Nous avons eu une opportunité foncière et immobilière à Nation. On retrouve la valeur de la sélection dans l’hôtel Paradiso, car dans sa conception, nous avons choisi nos collaborateurs, notre directeur artistique, nos artistes comme JR et Christian Boltanski. Ces personnes sont choisies soigneusement pour créer cette expérience unique. La sélection est aussi présente dans le contenu. On a cette envie de proposer des choses diff érentes à notre public et de transmettre la passion du cinéma.
N.K. : L’hôtel-cinéma ou le cinéma-hôtel est à la croisée de deux secteurs qui sont en pleine révolution. D’un côté, le cinéma vit l’arrivée des plateformes et de l’autre, l’hôtellerie est en pleine transformation également.
Quelle est la cible de l’hôtel Paradiso et quels ont été les retours de l’année 2021 ?
E.K. : On avait le sentiment qu’il y avait une attente de la part du public aussi bien parisien que national et international pour ce type d’offre d’hébergement, qui n’est ni de l’Airbnb, ni de l’hôtellerie classique. On ne s’est pas trompé puisque le succès fut quasi immédiat. Les salles ont été remplies immédiatement. De grandes entreprises comme BrutX, Netflix ou encore Amazon ont déjà privatisé l’hôtel pour la présentation de leur programme. C’est un lieu de vie culturel et parisien.
N.K. : Les retours sont formidables puisque c’est un concept nouveau qui est très apprécié de notre clientèle locale. C’est un succès immense depuis l’ouverture et maintenant, ça intéresse le monde entier de venir à l’hôtel.
Quelles sont les expériences que l’on retrouve au sein de l’hôtel Paradiso ?
E.K : Pierre Niney en est l’un des parrains. Il a notamment organisé un événement à titre personnel et a utilisé l’ensemble des espaces de l’hôtel. Il est possible de privatiser le lieu. L’hôtel met à disposition le toit-terrasse pour les réceptions, une salle de karaoké ou encore le Lof, que l’on a inauguré dernièrement et qui est une extension de l’hôtel Paradiso, un espace de 120 m2 pour célébrer le cinéma et le divertissement. Enfin, on propose plus d’une trentaine de chambres équipées d’un grand écran et où l’on peut admirer les collages de Charlie Chaplin faits par JR. On peut vivre toutes ces expériences dans l’hôtel, mais aussi d’autres selon le contexte, que l’on soit en famille, avec des amis ou encore dans un cadre professionnel.
Quels sont vos objectifs pour 2023 ?
N.K. : On aimerait maintenir nos 93 % de taux de remplissage et enfin annoncer nos prochaines ouvertures en France.
E.K. : On organise, en juillet, dans la cour Carrée du Louvre, le festival Paradiso. L’objectif 2023 est de pérenniser cet événement, qu’il devienne un moment très identifié par les Parisiens et un véritable rendez-vous. Une communauté s’est créée avec l’hôtel, et cet événement s’est constitué autour de personnalités d’âges divers, d’origines diverses, dont le trait commun est la passion du cinéma et l’ouverture d’esprit.
On se prépare également pour les grandes compétitions sportives qui auront lieu à Paris, notamment la coupe du monde de rugby ou encore les Jeux olympiques. Ce sont des événements très importants pour nous pendant lesquels on va pouvoir accueillir des gens du monde entier. Les clients pourront suivre dans chaque chambre les compétitions dans les meilleures conditions.
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