Entreprise | Une étude réalisée par l’observatoire SKEMA souligne que les effectifs féminins ne représentent que 6,25% des 80 postes de Président et/ou Directeur général des entreprises du CAC40.
Il reste encore de la marge pour arriver à l’égalité femme/homme dans les sociétés de l’indice phare de la bourse de Paris. C’est ce que révèle l’étude 2024 de l’observatoire SKEMA sur la féminisation des entreprises, diversité et inclusion au sein du CAC40. Si le pourcentage de femmes siégeant au conseil d’administration est passé de 8,5 % à 44,64 % entre 2009 et 2023, elles continuent d’en être exclues des plus hautes instances de gouvernance.
Les femmes occupent 6,25 % des 80 postes de Président et/ou Directeur général des entreprises du CAC40. En augmentation certes par rapport à 2021 (2,5 %) et 2022 (3,75 %). Aucune n’occupe cependant le poste de PDG (10 hommes). Seules deux sont présidentes du conseil d’administration (28 hommes) et trois sont directrices générales (27 hommes).
Pour ce qui est des comités exécutifs, les femmes ne représentent que 25,75 % de ses membres alors qu’elles représentent 37,09 % de la population cadre, « vivier traditionnel de recrutement des dirigeants », note l’enquête. Bouygues, EssilorLuxottica et Stellantis font figure de mauvais élève avec zéro femme au sein de leur comex. Si la gent féminine ne représente, en moyenne, qu’un quart de celui-ci, ce taux était de 6,3 % pour 28,12 % de la population cadre en 2008. Soit un plafond de verre évalué à 21,82 alors qu’il s’établit aujourd’hui à 11,34. Une minorité d’entreprises présente même un plafond de verre au détriment des hommes. C’est le cas d’Orange, avec 50% de femmes au Comex pour 31,8% de la population cadre.
« Bipolarisation sexuelle »
Si le pourcentage total de femmes dans les plus hautes instances de gouvernance est en augmentation, l’étude souligne la « bipolarisation sexuelle des grandes entreprises avec des entreprises aux effectifs de plus en plus féminins et d’autres de plus en plus masculins ». Ainsi cinq sociétés du CAC 40 – Vivendi, Orange, Schneider Electric, Crédit Agricole, Engie – ont au moins 40 % de femmes dans leur comité exécutif ou comité de direction.
L’étude fait le lien entre la féminisation, bien qu’imparfaite, des instances de gouvernance et l’intervention du législateur. En 2011, la loi Copé-Zimmermann impose un quota minimal de 40 % de femmes dans les conseils d’administrations et de surveillance. Est venue s’ajouter la loi Rixain qui fixe à 30 % le taux de femmes dans les comités exécutifs. Si le premier objectif a été satisfait, il faudrait de nouvelles nominations féminines pour répondre aux attentes du deuxième. D’autant que si le taux de femmes au sein des comex a augmenté, c’est l’effet « ajout de chaises autour de la table » qui a eu lieu et non un « remplacement des hommes par les femmes », pointe l’enquête, le nombre d’hommes étant resté stable.
L’enquête établit que la féminisation des entreprises a des effets positifs sur la rentabilité opérationnelle. Si cette dernière n’est pas corrélée à la féminisation du comex, elle est corrélée à la féminisation de l’encadrement et des effectifs.
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