L’écosystème de l’investissement connaît aujourd’hui de grands chamboulements. Entre démocratisation des ETF et augmentation du livret A, le tout dans un contexte de hausse des taux directeurs de la BCE, il n’est pas forcément facile de faire les bons choix en matière d’investissement. Un outil semble toutefois se démarquer : les ETF obligataires, qui sont de plus en plus plébiscités par les investisseurs particuliers. Retour sur un investissement qui amorce un retour en faveur des investisseurs.
L’ETF obligataire, un outil encore peu connu
Contrairement à son homologue qu’est l’ETF en action, l’ETF obligataire est nettement moins connu. Il n’en demeure pas moins un produit boursier intéressant. Pour rappel, l’obligation est un titre de créance correspondant à un prêt souscrit par une entreprise ou un État, et les détenteurs d’obligations sont rémunérés grâce aux intérêts produits par ces dettes. Ainsi, l’ETF obligataire est un fonds négocié en bourse composé d’obligations. Il permet donc à l’investisseur particulier de pouvoir facilement entrer sur le marché des obligations (sachant que ce dernier est généralement dominé par les institutionnels en France, contrairement aux États-Unis, du fait de tranches d’investissement très hautes).
Malgré le fait qu’il soit encore peu connu du grand public, l’ETF obligataire semble être un outil de plus en plus plébiscité chez les investisseurs particuliers, conscients des avantages qu’il offre. Ainsi, en avril 2023 (selon TrackinSight), les véhicules obligataires en Europe ont attiré 6,4 milliards d’euros, contre 4,3 milliards pour les ETF en actions – le signe d’une progression intéressante à suivre. Cette tendance s’est confirmée en mai, avec une collecte de près de 5 milliards d’euros de la part de ce type d’ETF. Son succès peut s’expliquer notamment par sa capacité à être peu coûteux et simple à traiter lui conférant ainsi un statut d’allié polyvalent notamment lors des périodes de remontée des taux.
Le contexte actuel, une aide à la démocratisation de l’ETF obligataire
La période que nous vivons actuellement est tumultueuse pour l’épargne des particuliers. Sur toile de fond d’inflation, de réforme des retraites et d’augmentation des taux d’intérêts, les produits d’épargne classique tels que le Livret A ne suffisent pas pour se construire un capital. C’est ainsi que plus que jamais, l’éducation financière doit continuer à se faire auprès des particuliers, afin d’entamer une prise de conscience générale à la manière des États-Unis ou d’autres voisins européens, vers plus d’investissement en bourse de la part de ces derniers.
La hausse des taux directeurs est sans doute le premier facteur expliquant la nouvelle demande des particuliers pour les obligations. L’ETF obligataire permet de s’insérer facilement sur le marché des obligations, en offrant de la transparence et une possibilité de négociation quasi-instantanée en bourse, chose autrefois impossible pour les particuliers. Le classique portefeuille 60:40 composé à 60% d’actions et 40% d’obligations et prisé depuis des décennies pour sa diversification a connu une année 2022 difficile, avec, fait rare, une baisse simultanée de ces deux classes d’actifs. Cela s’est produit pour la dernière fois en 1969 et 1931 et a valu à certains observateurs de déclarer la fin du portefeuille 60:40. Depuis le début de l’année 2023, ce portefeuille connaît une forte performance qui renouvelle et renforce son attrait.
À lui seul, ou en complément d’un portefeuille d’actions, l’ETF obligataire au travers de ses nombreux avantages, semble s’imposer comme un outil d’investissement phare du moment, en permettant notamment aux investisseurs de diversifier leur portefeuille simplement et efficacement. Bien qu’il soit généralement toujours plutôt méconnu du grand public, l’on peut distinguer un attrait de plus en plus prononcé pour ce type d’investissement chez les investisseurs particuliers, qui y trouvent un moyen de faire face au risque et de saisir des opportunités alors que les marchés entrent dans une nouvelle ère.
Une tribune rédigée par: Par Marc Braun, Country Manager France chez Scalable Capital
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