Mardi 15 juin 2021, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont conclu un accord pour mettre fin au long différend commercial concernant les subventions accordées aux constructeurs d’avions commerciaux, Boeing et Airbus. Cet accord intervient alors que le président des États-Unis, Joe Biden, rencontre les dirigeants du monde entier à Bruxelles et cherche à faire de l’UE une alliée de poids contre la Chine.
La représentante américaine au commerce, Katherine Tai, a annoncé la nouvelle mardi 15 juin 2021, quelques heures avant que Joe Biden participe à un sommet avec l’UE.
L’accord met fin à un différend vieux de 17 ans. Tout a commencé en 2004, lorsque les États-Unis ont accordé des subventions à la société Boeing, basée à Chicago. L’UE a fait de même avec la société française Airbus.
Dans le cadre de cet accord, d’une durée de cinq ans, chaque partie s’engage à suspendre ses droits de douane et publiera une déclaration de « soutien acceptable » aux constructeurs aéronautiques, bien que les détails définitifs de cette déclaration doivent encore être précisés.
Cet accord « permet de résoudre un différend commercial de longue date entre les États-Unis et l’Europe », a déclaré Katherine Tai dans un communiqué. « Au lieu de nous battre avec l’un de nos plus proches alliés, nous nous unissons enfin contre une menace commune. » La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est également félicitée de la conclusion de cet accord : « Cela ouvre vraiment un nouveau chapitre dans nos relations, car nous passons du différend à la coopération en matière d’aéronefs, après 17 années de litige ».
Le différend commercial entre les États-Unis et l’UE s’est intensifié en 2019 lorsque l’ancien président américain, Donald Trump, a imposé des droits de douane, à hauteur de 7,5 milliards de dollars, sur une grande variété de produits européens à la suite des subventions accordées à Airbus. L’UE a riposté en imposant des droits de douane, à hauteur de 4 milliards de dollars, sur des produits américains, notamment le whisky et les motos. En mars dernier, les deux parties ont convenu de suspendre les droits de douane pendant quatre mois afin de parvenir à un accord sur les subventions accordées à Boeing et à Airbus. L’échéance approchait donc à grands pas (le 11 juillet) et Joe Biden a profité de son premier voyage officiel à l’étranger en tant que président pour conclure cet accord.
Le président américain espère ainsi convaincre l’UE de se ranger aux côtés des États-Unis pour former un front commun face à la Chine, tandis que certains pays, comme l’Allemagne, font pression pour renforcer les relations économiques et financières avec Pékin. L’accord Boeing-Airbus est considéré comme un premier pas pour les deux parties afin de renforcer leurs liens après quatre années de relations tumultueuses sous la présidence de Donald Trump. « Il est dans l’intérêt des États-Unis d’entretenir d’excellentes relations avec l’OTAN et l’UE », a déclaré Joe Biden mardi 15 juin. « J’ai un point de vue très différent de celui de mon prédécesseur ». D’autres droits de douane imposés sous l’ère Trump entre les deux parties subsistent encore. Les responsables américains et européens s’efforcent de mettre fin également à ces différends, mais aucun autre accord n’est attendu pendant le séjour de Joe Biden en Europe.
Par ailleurs, les États-Unis et l’UE devraient annoncer la création d’un Conseil technologique conjoint pour contrer la Chine.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Jack Brewster
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