Le récent vaudeville diplomatique entre la France et l’Italie aura au moins eu l’heureuse conséquence d’exposer au grand public les relations économiques entre les « sœurs latines » et leurs intérêts communs.
On ne le dit jamais assez : la France et l’Italie représentent à elles seules deux tiers du Produit National Brut européen ! Une donnée de la plus haute importance, apte à apporter des bénéfices considérables tant sur le plan économique que sur le plan politique en Europe. En s’alliant sur un plan économique, les deux pays ont tout à y gagner en matière d’influence sur la scène européenne.
En 2018, malgré la crise diplomatique et les difficultés auxquelles se heurtaient chacune de leur côté la France et l’Italie, le bilan des échanges commerciaux culmine à 79,156 milliards d’euros (soit 195 millions d’échanges par jour). Plus précisément 36,163 milliards d’euros d’exportations françaises en Italie et 42,994 milliards d’euros d’importations italiennes en France, avec une balance commerciale en faveur de l’Italie à 6,832 milliards d’euros.
La France est le deuxième client de l’Italie avec une part de marché de 10,5% et son deuxième fournisseur avec une part de marché de 8,9%, derrière l’Allemagne en première position avec 16,2%.
L’Italie est le deuxième client de la France avec 7,2% des exportations françaises. L’Italie est également son quatrième fournisseur avec une part de marché de 7,8%, derrière l’Allemagne (17,2%).
Une forte coopération à valoriser
L’Italie est à la huitième place parmi les plus gros investisseurs étrangers en France, avec 1600 filiales implantées dans l’Hexagone et employant 85 000 personnes.
Quant à la France, elle détient la médaille de bronze des investissements en Italie et y dédie 18% de ses investissements internationaux, environ 64 milliards d’euros.
Les sociétés françaises sont fortement représentées en Italie dans les services, la grande distribution, l’énergie (près de 12% des investissements français) et dans l’industrie, notamment dans les biens d’équipement, les produits intermédiaires.
C’est aussi en matière de transports que la relation franco-italienne émerge comme privilégiée. La France est la première destination étrangère des Italiens, et l’Italie est la seconde destination étrangère favorite des Français. Ces flux humains suffiraient d’ailleurs entièrement à eux seuls à justifier le rôle primordial de l’axe ferroviaire Lyon-Turin, projet défendu par le président français Emmanuel Macron lors de son interview sur la RAI, la télévision publique italienne, le 3 mars dernier, et sur lequel la coalition gouvernementale italienne se déchire depuis des mois.
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