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Les droits de douane de Donald Trump continuent de peser sur le marché mondial du pétrole

Donald Trump
Le président américain Donald Trump s'adresse aux journalistes et signe des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le lundi 10 février 2025 à Washington, DC. | Source : Getty Images

Depuis sa prise de fonction, le président américain Donald Trump n’a cessé d’influer sur le marché du pétrole en imposant des droits de douane à ses principaux partenaires internationaux, en prenant des sanctions supplémentaires contre l’Iran et en évoquant la possibilité de régler la guerre en Ukraine directement avec Moscou, sans l’intervention de l’Europe.

 

Lundi 17 février, le Brent se négociait entre 74,19 dollars et 75,35 dollars le baril, contre 74,67 dollars à l’ouverture des marchés aux États-Unis, tandis que le West Texas Intermediate se négociait entre 70,12 dollars et 71,40 dollars le baril, après une ouverture à 70,70 dollars.

Les deux indices de référence n’ont pratiquement pas bougé la semaine dernière, les discours et les actions du président américain Donald Trump ayant créé une certaine incertitude, accompagnée d’une certaine prudence dans les échanges tant en Europe qu’en Asie.


Un règlement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, même partiel, aura probablement un effet négatif sur le prix du pétrole brut, car on s’attend à ce que des barils russes supplémentaires arrivent sur le marché dans un contexte d’après-guerre.

De même, une escalade des guerres commerciales internationales en raison des droits de douane imposés par la Maison-Blanche aux principaux partenaires commerciaux mondiaux et des mesures de rétorsion, sera également négative pour les prix du pétrole, avec des perspectives de baisse de la demande en raison d’une activité économique plus faible.

En revanche, les sanctions supplémentaires imposées à l’Iran peuvent être considérées comme positives si elles sont perçues comme nuisant à la capacité de Téhéran d’écouler son pétrole brut sur le marché, la Chine étant le principal acheteur déclaré de pétrole brut de la République islamique.

Le marché est donc à la recherche d’une clarté directionnelle dont il a grand besoin et qui, jusqu’à présent, lui a échappé. Les prix du pétrole ont atteint leur plus haut niveau en trois mois le 10 janvier, le Brent atteignant 80 dollars le baril.

 

Donald Trump et les indicateurs du marché pétrolier

Le rallye s’est avéré de courte durée, car les indicateurs du marché restent faibles, indépendamment de tout ce que Donald Trump peut dire ou faire. Pour commencer, le consensus, y compris parmi les commentateurs chinois, est que la demande de la Chine pourrait plafonner avant la fin de la décennie.

Ce sera probablement un coup dur pour le marché mondial du pétrole brut, car la Chine a représenté 50 % de la croissance de la demande mondiale de pétrole entre 2000 et 2023, selon la revue statistique 2024 sur l’énergie mondiale de l’Energy Institute, avec une augmentation annuelle moyenne de 518 000 barils par jour. Il est peu probable que la Chine répète une telle performance au cours des 12 prochains mois (ou encore à l’avenir).

Parallèlement, l’offre hors OPEP devrait largement augmenter au cours de la période correspondante. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les producteurs hors OPEP+ restent en bonne voie pour augmenter leur production d’environ 1,5 million de bpj en 2025, sous l’impulsion des États-Unis, du Canada, de la Guyane, du Brésil et de l’Argentine.

La pression à la baisse sur les prix du pétrole pourrait également persister en raison d’un dollar relativement plus fort. Le mois dernier, l’indice du dollar a atteint 108,92, son niveau le plus élevé depuis octobre 2022. Il s’est depuis replié à un niveau légèrement supérieur à 106.

Un dollar plus fort rend l’achat de pétrole relativement plus cher pour les importateurs non américains, le billet vert étant la monnaie préférée du marché mondial des matières premières. Cela renforce la tendance à la baisse dont les marchés pétroliers mondiaux ont déjà du mal à se défaire, quelles que soient les mesures prises par Donald Trump au cours des prochaines semaines.

 

Une contribution de Gaurav Sharma pour Forbes US, traduite par Flora Lucas

 


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