La crise de la Covid-19 a brisé le plafond de verre du travail tout présentiel pour les activités éligibles et pose la question de la relation au travail plus généralement. La quête de sens, l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et les enjeux écologiques n’ont pas attendu la pandémie de la Covid-19 pour s’exprimer. Les contraintes de confinement ont montré une autre manière de travailler. Les entreprises s’emparent du sujet des nouvelles organisations du travail en tenant compte des attentes du corps social avec un objectif de performance, d’attractivité mais aussi de responsabilité sociale et environnementale.
L’entreprise se trouve être le maillon fort de la chaîne sociétale du fait de sa dimension collective, des moyens qu’elle peut mobiliser et de sa capacité d’action. La loi Pacte de 2019 a inscrit la possibilité pour une entreprise d’être une société à mission. La France s’est dotée d’un secrétariat d’Etat en charge de l’Economie Sociale et Solidaire actuellement dirigé par madame Olivia Grégoire. La communauté des entreprises à mission et son président Emery Jacquillat font un travail de pédagogie et de promotion des entreprises qui se dotent d’une mission dans un objectif d’impact sociétal. Dans le cadre de l’exposition universelle de Dubaï 2021, un carnet faisant mention d’entreprises françaises qui s’inscrivent dans une démarche d’impact sociétal a été rédigé et mis à disposition. La France, avec la notion de mission et de raison d’être, a une posture différente des pays anglo-saxons comme les États-Unis qui mettent en avant des certifications de type B Corp. L’Entreprise Sociale et Sociétale est en mouvement. Cette dynamique qui prend de l’ampleur reste encore le sujet de quelques entreprises pionnières.
Selon l’Insee, la France dispose de 3,9 millions d’entreprises réparties entre 271 grandes entreprises (GE), 5 700 entreprises de taille intermédiaires (ETI), 150 000 PME et 3,8 millions de micro-entreprises. L’entreprise est un lieu de production de valeur mais aussi une entité d’action collective à valoriser et à développer pour réaliser les enjeux sociétaux d’aujourd’hui. Parfois critiquée pour sa dimension capitalistique et sa dominante financière, l’entreprise demeure le lieu et l’institution qui produit les biens et les services au service de toute la société. Les acteurs syndicaux constituent des régulateurs afin d’éviter les éventuelles dérives. Les nouvelles formes d’entreprise du type holacratie ou sociocratie revendiquent des dispositifs de démocratie organisationnelle pour que les différentes parties prenantes soient intégrées dans les processus d’innovation et de décision.
Une entreprise produit des biens et des services de manière performante afin de créer une valeur économique mais aussi sociétale pour le bien de tous. L’entreprise est l’affaire de tous et nous devons développer celles qui existent et en créer de nouvelles. Le mouvement start-up a permis la création de 10 000 structures de ce type. L’auto-entreprise a été un choix politique allant dans le sens de l’entrepreneuriat. Sur 848 000 créations d’entreprises en 2020, 65 % étaient des auto-entreprises et la France compte environ 2 millions d’auto-entrepreneurs.
L’entrepreneuriat doit être diffusé dans toutes les strates de la société avec l’objectif de multiplier les initiatives et les créations d’entreprises. Un programme dédié aux auto-entrepreneurs pour les transformer en entreprise et les faire évoluer dans leur développement constitue une piste à explorer. Les maisons de l’entreprenariat initiées dans les universités en 2004 pourraient être développées et étendues à toute la société. 30 000 entreprises disparaissent chaque année faute de repreneurs. Comment faire en sorte que ces dernières ne disparaissent pas mais perdurent et se développent ?
Plus généralement la culture de l’entrepreneuriat est à développer de manière médiatique amenant les jeunes et toute la population à vouloir être entrepreneur. Cela peut se matérialiser par des actions de communication mais aussi par des actions pédagogiques. De nombreuses entreprises mentionnent leurs difficultés à recruter faute de candidats. L’apprentissage à tous les niveaux et les écoles d’entreprises sont à promouvoir. La notion de mission et de raison d’être constituent des outils pour que les entreprises développent leur impact positif sur la société en œuvrant au bien-être de la collectivité. Développées par quelques pionniers, ces notions doivent se généraliser et chaque entreprise devrait avoir au minima sa raison être sociétale et réaliser des actions concrètes.
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