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L’économie circulaire est-elle vraiment plus coûteuse pour le consommateur ? Un appel aux entreprises

L’économie circulaire est souvent perçue comme un luxe que seules les entreprises bien établies peuvent se permettre. On pense généralement qu’adopter un modèle d’affaires circulaire signifie des coûts supplémentaires qui se répercutent sur les consommateurs. Est-ce vraiment le cas ?

 

Qu’est-ce que l’Économie Circulaire ?

Avant de plonger dans les chiffres, il est crucial de comprendre ce qu’est l’économie circulaire. Il s’agit d’un modèle économique qui vise à maximiser l’efficacité de l’utilisation des ressources en les gardant en circulation aussi longtemps que possible. Ainsi, l’économie circulaire cherche à minimiser le gaspillage et à augmenter la durabilité.

Traditionnellement, le modèle de la durabilité est souvent réduit à trois actions clés : Réduire, Réutiliser, Recycler (les 3R). Ce sont des principes de base qui ont servi de pierre angulaire à la plupart des initiatives environnementales. Cependant, le concept d’économie circulaire est bien plus riche et s’étend aux 9R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Réparer, Renouveler, Réhabiliter, Recycler, Récupérer et Refabrication.

Chaque « R » représente une étape différente où l’efficacité peut être améliorée et le gaspillage réduit. Par exemple, « Réparer » peut prolonger la durée de vie d’un produit de plusieurs années, alors que « Refuser » pourrait signifier la décision consciente de ne pas participer à un système qui encourage le gaspillage, comme refuser d’utiliser des emballages en plastique à usage unique.

Le passage à un modèle circulaire peut avoir un impact environnemental significatif. Selon une étude publiée par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) en France, la mise en œuvre de pratiques circulaires dans les secteurs de la construction, de l’agroalimentaire et du textile pourrait réduire les émissions de CO2 de ces secteurs de 20 à 50% (source : ADEME, 2018).

 

Des coûts supplémentaires, réellement ?

L’adoption d’un modèle d’économie circulaire peut certes entraîner des coûts supplémentaires pour les entreprises, notamment en termes d’investissements initiaux dans de nouvelles technologies ou processus. Par exemple, l’achat d’équipements de recyclage ou la modernisation des chaînes de production pour intégrer des matériaux recyclés peut nécessiter des dépenses substantielles. En outre, les coûts de collecte, de recyclage et de reconditionnement des produits peuvent s’ajouter au budget opérationnel. Il y a également des coûts indirects, comme ceux associés à la formation des employés pour adopter de nouvelles pratiques durables ou à la sensibilisation des consommateurs aux avantages des produits circulaires. Cependant, il est important de considérer ces dépenses comme des investissements à long terme plutôt que des coûts. À long terme, ces investissements peuvent générer des économies substantielles.

Dans son rapport de 2019, la Fondation Ellen Mc Arthur a estimé que le passage à une économie circulaire pourrait débloquer une opportunité économique globale de 4,5 billions de dollars d’ici à 2030. Ce chiffre prend en compte les économies de coûts matériels et la création de nouvelles opportunités de revenus. Dans un monde aux ressources limitées, une utilisation plus efficace de la part des entreprises des matières premières peut aboutir à d’importantes réductions de coûts pour les entreprises. Par exemple, une approche circulaire dans la gestion des matériaux de construction, où près de 10 % des matériaux sont souvent gaspillés avant même leur utilisation, peut engendrer d’énormes économies. Cette efficacité accrue peut également réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs de matières premières et minimiser l’impact des fluctuations de prix sur les marchés mondiaux.

La mise en œuvre de l’économie circulaire peut également permettre de réduire la production de déchets. Moins de déchets signifie des coûts de mise en décharge réduits et une diminution des émissions de gaz à effet de serre, ce qui peut aussi se traduire par des économies indirectes grâce à des régulations environnementales moins strictes ou des crédits carbone.

 

Un Appel aux entrepreneurs

Dans le monde d’aujourd’hui où les consommateurs sont de plus en plus conscients des impacts environnementaux de leurs choix, la transparence est devenue une monnaie d’échange. Si vous êtes un entrepreneur ou une entreprise vendant des produits durables ou circulaires, la clarté sur la structure de vos coûts est non seulement un avantage compétitif mais aussi une responsabilité éthique. Lorsque des matériaux écologiquement responsables ou des conditions de travail équitables entraînent une augmentation du coût des produits, il est crucial de communiquer ouvertement ces raisons à vos clients. Un étiquetage clair, des rapports d’impact social et environnemental, et même des campagnes de sensibilisation peuvent aider à justifier le coût supplémentaire et à renforcer la confiance du consommateur.

D’un autre côté, si votre adoption d’un modèle d’économie circulaire a réussi à réduire les coûts opérationnels ou les coûts des matériaux, ces économies devraient se refléter dans le prix final du produit. Gonfler artificiellement les prix sous le prétexte de la durabilité non seulement dessert vos clients mais nuit également à l’image de l’économie circulaire en général. Une telle stratégie crée une barrière économique qui rend les produits durables inaccessibles pour de nombreux consommateurs. Elle perpétue également le mythe selon lequel la durabilité et l’économie circulaire sont des « luxe », ce qui pourrait être préjudiciable au mouvement global vers une économie plus durable.

Il est temps de dissiper le mythe que l’économie circulaire est nécessairement plus coûteuse. L’information et la transparence sont des outils clés pour y parvenir. Si nous voulons vraiment adopter une économie plus circulaire, les entreprises et les consommateurs doivent collaborer pour définir une stratégie de prix qui soit à la fois équitable et durable.economie circulaire

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