Le chasseur vedette de Dassault Aviation fait figure de grandissime favori pour intégrer l’armée de l’air malaisienne. Un contrat d’équipement juteux estimé, selon diverses sources, à plus de 2 milliards de dollars.
Après avoir (enfin) déployé ses ailes à l’international – depuis 2014 – et avoir volé vers l’Egypte, au Qatar, ou encore aux confins du ciel indien, le Rafale pourrait s’offrir un énième tour de piste sous la mandature de François Hollande en se posant sur le tarmac malaisien. « Hasard » du calendrier, le président de la République est justement attendu ce lundi en Malaisie, dans le cadre d’une tournée qui le conduira également à Singapour ou encore en Indonésie. Il ne devrait pas manquer, à cette occasion, de vanter les mérites du chasseur vedette de Dassault Aviation comme il a pu le faire à maintes reprises aux côtés du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Ce dernier est d’ailleurs considéré comme le « VRP » de luxe d’un appareil qui, comme évoqué en préambule, a longtemps eu du mal à trouver preneur hors des frontières hexagonales. Le locataire de l’hôtel de Brienne a, en effet, réussi là ou moult chefs de gouvernement et autres présidents de la République ont lamentablement échoué avant lui : faire rayonner l’avion de combat vedette de Dassault Aviation au-dessus des nuages hexagonaux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 84 appareils tricolores vendus à l’export depuis 2014 (24 en Egypte, 24 au Qatar et 36 en Inde), la mission du président de la région Bretagne est plus qu’accomplie.
Le pari réussi de Le Drian
Il se murmure d’ailleurs que Jean-Yves Le Drian, résolument apprécié dans les cercles militaires, pourrait rempiler à la Défense en cas de victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Le candidat d’En Marche! ne tarit pas d’éloges sur son ancien collègue du gouvernement qui pourrait d’ailleurs prochainement sortir du bois et le soutenir ouvertement dans sa conquête de l’Elysée. Pour en revenir à « l’objectif malaisien » stricto sensu, la tâche ne s’annonce pas particulièrement aisée pour le gouvernement français qui devra faire face à une concurrence des plus féroces.
Car en effet, les pouvoirs publics malaisiens font face à une cour effrénée de la part des grands groupes étrangers désireux de vendre leurs appareils. L’homologue de Jean-Yves Le Drian à Kuala Lumpur, Hishammuddin Hussein, a indiqué que le choix s’effectuerait donc entre le Rafale et l’Eurofighter Typhoon construit par BAE Systems. En première ligne au début des discussions, le russe Soukhoï et le suédois SAAB, qui produit le Gripen, seraient désormais hors course.
Face à face Rafale / Eurofighter
Les deux « finalistes » ont des « techniques d’approche » différentes. Alors que Dassault Aviation s’efforce de privilégier la discrétion, avançant à pas feutrés sur ce dossier, BAE System a davantage pris le parti de « mener campagne » de façon ostentatoire pour séduire l’Etat malaisien. Une « opération séduction » entamée il y a maintenant plus de six ans. Deux stratégies pour rafler la mise. Reste à savoir laquelle remportera les faveurs des pouvoirs publics locaux.
Mais la décision finale ne devrait pas intervenir avant au moins… deux ans. En effet, selon de multiples sources citées par Reuters, le Premier ministre Malaisien, dans le cadre des prochaines échéances électorales de 2018, voudrait davantage se concentrer sur des thématiques « malaiso-malaisiennes » et une fois sa réélection assurée, finaliser cet épineux dossier. Le Rafale est, en tout cas, paré au décollage.
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