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Le pouvoir d’achat s’améliore, mais les Français n’y croient pas

Près d’un ménage sur deux estime avoir perdu en pouvoir d’achat alors que les salaires réels ont augmenté en 2024. Plusieurs facteurs expliquent cette perception biaisée. 

Le moral des Français est toujours en berne. Près de la moitié de la population (48%) estime avoir perdu en pouvoir d’achat sur les douze derniers mois rapporte l’Observatoire Cetelem dans une étude sur la consommation en Europe. Cela représente 9 points supplémentaires par rapport à la moyenne de ses voisins européens. 

Sur la dernière année, 84% des Français interrogés ont déclaré avoir déjà ressenti de la frustration qui les a empêchés de pouvoir acheter ce dont ils avaient envie. Pourtant, les indicateurs économiques sont affirmatifs. En 2024, le pouvoir d’achat des ménages s’est amélioré de 2,1 points selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Le tout grâce à un reflux de l’inflation (2% en 2024) et un rattrapage des salaires sur celle-ci . 

Mais alors comment expliquer cette perception biaisée de la part de nos concitoyens ? Les hausses de salaires réels n’ont pas permis de combler les pertes de pouvoir d’achat essuyées durant la période inflationniste qui a suivi la reprise économique post-Covid et la remontée des prix de l’énergie avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Selon une étude du Centre études & data du groupe Alpha portant sur 630 accords salariaux conclus ces derniers mois, les « gains [de pouvoir d’achat] sont pour le moment insuffisants pour compenser les pertes cumulées de pouvoir d’achat » entre fin 2021 et fin 2023.


« Contexte politique incertain »

A cela s’ajoute, une situation politique inédite sur la deuxième partie de l’année avec aucune majorité à l’Assemblée depuis la dissolution début juin. « Au-delà de la tendance historique des Français à être moins optimistes que la moyenne européenne, ce résultat met en avant une cassure nette pouvant s’expliquer par le contexte politique incertain dans lequel le pays a navigué l’an dernier », pointent les auteurs de l’enquête. En effet, instabilité politique et confiance des ménages font rarement bon ménage. D’autant que d’autres facteurs sont venus noircir le tableau. Le nombre de défaillances d’entreprises, la remontée du chômage ou encore l’asthénie de la croissance sont des sources d’inquiétudes pour les foyers, devenant plus enclin à avoir une représentation négative de la situation. 

Dans ce contexte, et alors que les indicateurs pour 2025 ne prêtent pas à l’optimisme, les intentions d’achat des Français progressent néanmoins de 1% par rapport à l’année précédente (41%). Cela reste toutefois inférieur de deux points à la moyenne européenne. Autre motif d’espoir concernant un retour d’appétit du côté du consommateur français, les intentions d’épargne sont douze points plus bas que dans les autres pays européens (43%, en hausse d’un point, contre 55%). Pour rappel, le taux livret A, produit d’épargne préféré de la population, s’est établi à 2,4% contre 3% précédemment en raison du reflux de l’inflation.


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