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Le patronat et les syndicats font front commun face à l’incertitude politique

PARIS, FRANCE - 2024/12/04: French Prime Minister Michel Barnier (R), leaves the hemicycle of the National Assembly, after knowing the result of the motion of censure. The French National Assembly has adopted a motion of censure against Prime Minister Michel Barnier, deposing him after just three months in office. The motion was supported by the left-wing Nouveau Front Populaire coalition and the far-right Rassemblement National party, securing 331 votes in favor. This marks a significant political shift as the assembly ousts the head of government. (Photo by Telmo Pinto/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

Les partenaires sociaux ont adressé une déclaration commune aux responsables politiques, appelant au retour de « la stabilité, la visibilité et la sérénité ». Seule la CGT n’a pas signé le texte. 

Il est rare de voir le patronat et les syndicats sur une même longueur d’onde. Trois organisations patronales et quatre des cinq syndicats représentatifs ont publié, ce mardi 17 décembre, une déclaration commune adressée aux responsables politiques, appelant au retour de « la stabilité, la visibilité et la sérénité ». Cette déclaration, transmise à l’AFP, porte la signature du Medef, de la CPME et de l’U2P pour les organisations patronales, ainsi que de la CFDT, de FO, de la CFTC et de la CFE-CGC pour les syndicats. Seule la CGT manque à l’appel. Ce type d’initiative commune est exceptionnel, le précédent remontant à la période du Covid. À cette époque, l’ensemble des organisations patronales et syndicales s’étaient unies pour souligner l’importance de protéger les salariés travaillant sur site malgré les risques.

Les partenaires sociaux estiment que « l’instabilité dans laquelle a basculé notre pays fait peser sur nous le risque d’une crise économique aux conséquences sociales dramatiques ». Et d’ajouter :  « D’ores et déjà, ajoutent les signataires, des projets d’investissements sont gelés, les intentions d’embauches sont révisées, les défaillances d’entreprises de toutes tailles se multiplient au point d’atteindre un niveau inconnu depuis longtemps ». Depuis la rentrée les plans sociaux font leurs retours dans des secteurs comme l’automobile, la distribution, la chimie.  Les doutes sur la robustesse de l’économie française se sont intensifiés depuis la chute du gouvernement de Michel Barnier et le blocage politique qui empêche l’adoption du budget pour 2025.

Prudence du côté des entreprises 

« C’est pourquoi nous appelons, au nom de la confiance que les millions de salariés et chefs d’entreprise que nous représentons placent en nous et de l’esprit de responsabilité qui nous guide, à retrouver au plus vite le chemin de la stabilité, de la visibilité et de la sérénité », ajoutent les signataires du texte. Malgré la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, l’incertitude demeure. Le locataire de Matignon a pour mission de mettre sur pied un gouvernement susceptible de faire adopter les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale sans être renversé. Pour le moment, le Parti socialiste  et le Rassemblement national laissent planer le spectre d’une censure. A contrario de La France Insoumise qui a déjà promis qu’il voteront pour la destitution du nouveau gouvernement. 

Pour rappel, l’instabilité politique est l’un des facteurs qui expliquent les mauvaises performances des indices économiques français. La Banque de France a baissé ce lundi ses prévisions de croissance à 0,9% en 2025 contre 1,2% initialement prévu.  En effet, les entreprises ont tendance à se montrer plus prudentes au niveau des investissements, des nouvelles embauches… « Lorsqu’il y a des chocs d’incertitude, que l’on mesure via les marchés financiers ou en posant la question aux entreprises, on a derrière une baisse de l’activité qui transite essentiellement via l’investissement », observait ce mercredi le chef du département de la conjoncture de l’Insee, Dorian Roucher, sur le plateau de BFM Business.  

Du côté des ménages, l’incertitude freine la consommation. Alors que l’inflation n’est plus qu’à 1,3% sur un an en novembre, loin de son pic de février 2023 (7,3%) et que le pouvoir d’achat progresse, les foyers tardent à relancer la machine. Le contexte les pousse à épargner en attendant des jours plus sereins.


Lire aussi : La Banque de France abaisse sa prévision de croissance pour 2025

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