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Le Medef « prêt à discuter » d’une hausse d’impôt des entreprises sous certaines conditions

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Dans une interview accordée au Parisien, Patrick Martin, le président de l’organisation patronale, a déclaré envisager de discuter d’une contribution des entreprises, sans « trop tirer sur la corde ». 

Aux grands maux, les grands remèdes. Alors que la situation budgétaire est jugée « grave » par le Premier ministre, le président du Medef, Patrick Martin a déclaré, lundi 24 septembre, être « prêt à discuter » d’une hausse d’impôt des entreprises mais sous condition. Dans une interview au Parisien. 

«Nous sommes prêts à discuter d’une hausse d’impôts des entreprises à deux conditions, a signalé le patron des patrons. D’abord, si nous avons la démonstration que sur l’excès de dépenses publiques, l’Etat fait des efforts bien supérieurs à ce qu’il demande aux entreprises. Ensuite, que l’effort demandé n’enraye pas la dynamique d’investissement et de création d’emplois dans une conjoncture économique très fragile. »

Cette prise de position survient alors que la question était au centre des négociations pour constituer le nouveau gouvernement. Bien que Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, se soit montré favorable à cette idée, Michel Barnier s’est attiré les foudres d’une partie de la macronie, farouchement opposés à toute augmentation fiscale. Le ministre démissionnaire Gérald Darmanin, alors en liste pour obtenir un autre ministère, avait assuré qu’il ne ferait pas partie d’un gouvernement qui augmenterait les impôts.  « Remettre en cause notre ADN politique et penser qu’on va dire oui… Et Michel Barnier croit qu’on va se laisser faire ? Soit il est idiot, soit il nous teste », assenait un député Ensemble auprès de BFMTV.com.

« Attitude constructive »

Malgré cela, Barnier a réussi à composer son équipe, incluant des membres macronistes, et a donné quelques indications dimanche soir lors de son entretien sur France 2. Il a déclaré ne pas vouloir « alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français […], ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes », tout en évoquant la possibilité de demander un effort aux « personnes les plus fortunées » et à « certaines grandes entreprises ». L’ancien négociateur du Brexit n’a d’ailleurs pas écarté la possibilité d’une hausse de l’impôt sur les sociétés, qui avait été réduit de 33 % à 25 % sous Emmanuel Macron.

Si Patrick Martin assure être dans une « attitude constructive avec le gouvernement » en raison d’une situation des finances publiques « très grave » et d’une «équation politique fragile », il tout de même appelé le nouveau gouvernement à la retenue :  «Les entreprises françaises supportent le niveau de prélèvements obligatoires fiscaux et sociaux le plus élevé au monde, 364 milliards d’euros par an». Il a également soutenu « qu’il y a déjà beaucoup de taxes et impôts qui touchent plus les grandes entreprises » estimant qu’il ne faille « pas trop tirer sur la corde ». 

Patrick Martin concède néanmoins qu’il est possible d’envisager une taxation des rachats d’actions, comme l’envisageait le précédent gouvernement, tout en préférant l’idée de « encourager leurs investissements profitables ». Il a également mis en garde contre le danger que cette mesure pourrait représenter, en risquant de  décourager  les investisseurs étrangers.


Lire aussi : Flat-tax, ISF, TVA, impôt sur le revenu… Quelles sont les hypothèses envisagées par Michel Barnier ?

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