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Le marché automobile en chute libre : quelles perspectives pour les marques ?

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Rear view of young woman walking through outdoor car park in city looking for her car

Une contribution de Soraya Anrar, Directrice des Activités de Guichet Carte Grise

 

Le marché automobile français traverse une période sombre. Après un début d’année encourageant, marqué par une légère reprise post-pandémique, le secteur s’est rapidement installé dans une morosité qui ne fait que s’intensifier. Les chiffres publiés ce mois-ci par la Plateforme automobile sont sans appel : en septembre, les immatriculations de voitures neuves ont chuté de 11,07 % par rapport à l’année précédente. Un recul préoccupant, qui vient s’ajouter à une série de mauvais résultats depuis le printemps.

 

Des disparités selon les marques

Toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne dans cette baisse généralisée. Certaines, notamment les marques premium et électriques, réussissent à mieux résister à la tempête. Mais pour beaucoup de constructeurs traditionnels, le climat économique actuel et les nouvelles exigences en matière de transition écologique représentent des obstacles majeurs.

Les défis sont multiples : coûts de production en hausse, pénuries de composants, inflation galopante, mais aussi un cadre réglementaire de plus en plus exigeant en matière d’émissions de CO2. Si l’objectif de décarbonation est nécessaire et louable, il n’en reste pas moins que la mise en œuvre de ces politiques, parfois inflexible, met à rude épreuve les capacités d’adaptation des constructeurs.

 

Une transition écologique accélérée mais mal maîtrisée ?

L’un des facteurs explicatifs de cette chute du marché réside dans la pression grandissante pour verdir les flottes. Les politiques publiques en faveur des véhicules électriques (VE) et hybrides, bien qu’indispensables pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris, semblent aujourd’hui provoquer une fracture au sein du marché. La montée en puissance des VE n’est pas uniforme, et de nombreuses marques peinent à se conformer aux nouvelles normes écologiques.

Les consommateurs, eux, sont dans l’incertitude. Entre les incitations financières pour acheter des VE, les hausses de prix des carburants et la crainte d’une obsolescence rapide des véhicules thermiques, il devient de plus en plus difficile pour les particuliers comme pour les entreprises de se projeter dans un achat à long terme.

 

Quelles solutions pour sortir de la crise ?

Pour éviter un effondrement prolongé du marché automobile, il devient impératif de revoir certaines politiques afin de permettre une transition plus progressive et mieux adaptée aux réalités économiques. Quelques pistes à explorer :

 

  1. Rééquilibrer les aides: Les aides à l’achat de véhicules électriques doivent être accompagnées de mesures pour soutenir les acteurs qui peinent à suivre ce virage, notamment les marques proposant encore une majorité de véhicules thermiques.
  2. Faciliter l’accès aux matières premières: La pénurie de composants et la hausse des coûts liés à l’importation de matériaux critiques, comme le lithium pour les batteries, sont des obstacles majeurs. Un effort de diversification des chaînes d’approvisionnement doit être engagé.
  3. Adapter les infrastructures: Le développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques est essentiel. Sans un réseau dense et fiable, les consommateurs resteront hésitants à franchir le pas vers l’électrique.

 

En conclusion, le marché automobile français, et plus largement européen, est à la croisée des chemins. Si la transition écologique doit évidemment se poursuivre, elle ne pourra se faire qu’en accompagnant les constructeurs et les consommateurs dans cette mutation. Les marques doivent continuer à innover, mais les pouvoirs publics doivent également s’assurer que les régulations mises en place n’étouffent pas un secteur déjà en difficulté. C’est par une adaptation progressive, et non brutale, que nous pourrons espérer redresser ce marché essentiel à notre économie.

 


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