Le constructeur automobile français Renault a vendu ses actifs en Russie au gouvernement russe. Il s’agit de la première nationalisation majeure d’actifs d’une entreprise occidentale depuis que Moscou a menacé de punir ceux qui quittent le pays en raison de l’invasion en Ukraine.
Le groupe Renault va transférer la totalité de sa participation dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation majoritaire (près de 68 %) dans le constructeur automobile Avtovaz à NAMI, un institut scientifique soutenu par le gouvernement russe.
La vente n’est assortie d’aucune condition et toutes les autorisations ont été obtenues, a déclaré le constructeur automobile français.
L’accord, qui comprend une option selon laquelle Renault a six ans pour racheter sa participation dans Avtovaz, marque effectivement la première nationalisation majeure des actifs russes d’une entreprise occidentale depuis que Moscou a envahi l’Ukraine fin février.
L’accord concerne également la vente d’une importante usine appartenant au constructeur automobile français, dont le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a déclaré qu’elle serait inscrite à l’actif de la ville et reprendrait la production sous la marque Moskvitch de l’ère soviétique.
Luca De Meo, PDG de Renault, a déclaré que cette décision était « difficile, mais nécessaire » et qu’il s’agissait du « choix responsable » envers les 45 000 employés de l’entreprise en Russie.
Le groupe Renault n’a pas divulgué les détails financiers de la vente, dont on pense qu’elle se ferait pour le montant « symbolique » d’un rouble. Fin mars, lorsqu’il a suspendu la production de son usine de Moscou, le groupe Renault avait déjà annoncé une réduction de 2,2 milliards d’euros de la valeur de ses activités en Russie.
Le retrait du groupe Renault de Russie marque un changement majeur dans l’industrie automobile. La Russie était le deuxième marché le plus important pour le constructeur automobile français, en partie détenu par l’État français. En outre, Renault était l’un des constructeurs automobiles occidentaux les plus exposés au marché russe, alors qu’Avtovaz est le plus grand constructeur automobile de Russie. Le président russe Vladimir Poutine a promis de prendre des mesures de rétorsion contre les entreprises qui quittent la Russie, notamment en menaçant de nationaliser leurs actifs.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
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