Le gouverneur de la Banque de France veut « lever le tabou sur les hausses d'impôts »

François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a jugé ce mardi « pas réaliste » l’objectif d’un retour du déficit public sous 3% du PIB en 2027.

À l’occasion de la présentation des prévisions économiques de la France, le patron de la Banque de France a livré sa position. Il estime qu’il faut « combiner réduction des dépenses et certaines mesures fiscales » afin de diminuer la dette de la France. Pour lui, pour trouver 20 milliards d’euros par an sur cinq ans, la réduction des dépenses doit aller de pair avec une hausse de la fiscalité des plus aisés et des grandes entreprises, « tant qu’on n’est pas revenu sous 3 % de déficit. »

« En trois ans, d’ici 2027, ce ne serait pas réaliste et cela mettrait un coup d’arrêt à la croissance. Mieux vaut se fixer un cap de cinq ans, qui reste compatible avec les règles européennes. Il est temps de parler avec vérité, puis de tenir nos engagements avec crédibilité », a affirmé François Villeroy de Galhau, dans une interview au Parisien. « Il faudra (…) lever le tabou sur les hausses d’impôts, sans toucher si possible les classes moyennes ni les PME », a affirmé François Villeroy de Galhau, jugeant aussi que « la France n’a plus les moyens » des baisses d’impôts « non financées » mises en place après l’arrivée à l’Elysée d’Emmanuel Macron.

Plutôt que les classes moyennes et PME, il préconise donc « un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et certains gros contribuables ». En 2024, le PIB serait tiré par le commerce extérieur, tandis que la consommation des ménages, pilier traditionnel de la croissance française, resterait atone, encore pénalisée par la forte inflation passée et un taux d’épargne demeurant élevé.