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Le gouvernement dévoile son plan pour endiguer la potentielle « invasion » des petits colis venant de Chine

Le ministre français de l’Économie Eric Lombard souhaite imposer des « frais de gestion » sur chaque colis de faible valeur entrant en Europe dès 2026. Ce dernier craignant un afflux de colis venant de Chine, soumis à de nouveaux frais de douanes de la part de Donald Trump aux États-Unis. 

 

« En anticipation de la réforme de l’Union douanière en 2028, la France défendra l’instauration rapide au niveau européen d’un mécanisme de frais de gestion sur chaque petit colis entrant en Europe. L’argent récolté servirait au financement des contrôles. », a déclaré la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin lors d’un déplacement à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ce mardi. Pour elle, l’idée est de faire « payer aux importateurs, aux plateformes, et non pas aux consommateurs, un petit montant forfaitaire sur les colis ». Il s’agirait donc de « quelques euros » par colis, expliquait-elle aux côtés des ministres Éric Lombard (Économie et Finances), Véronique Louwagie (Commerce et Artisanat notamment) et Clara Chappaz (Intelligence artificielle et Numérique).

Cette annonce intervient alors que la hausse des droits de douane lancée par Donald Trump, notamment sur les petits colis de Chine qui passent de 30% à 90%, pousse la crainte d’un afflux de ces derniers vers l’Europe. Une peur que partageait Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique d’E.Leclerc : « C’est certain, il va y avoir une invasion (en provenance) de la zone indo-pacifique », avait-il affirmé sur France Inter.


 

La fast fashion directement visée

L’Union européenne souhaite supprimer en 2026 l’exonération de taxe douanière sur les colis de moins de 150 euros, arrivant depuis des pays étrangers. La mesure du gouvernement tricolore intervient donc au moment opportun, puisqu’elle serait appliquée à partir de 2026 et jusqu’en 2028. Et pour cause. En 2024, ce sont 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros qui sont entrés en Europe, dont 91 % en provenance de Chine. La France, bonne cliente, a reçu 800 millions de ces colis.

Les principaux responsables de l’explosion de la fast fashion dans l’Hexagone, ce sont sans surprise les deux géants chinois de la fast-fashion, Shein et Temu, qui représentent avec Amazon pas moins d’« un quart des ventes de mode en ligne en France », selon Eric Lombard. Ces derniers, soupçonnés par la Commission européenne de ne pas suffisamment lutter contre la vente de produits qui ne respectent pas les normes européennes, sont donc dans le viseur du gouvernement. Dans un communiqué, la plateforme Shein a affirmé qu’elle « respecte l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales en vigueur dans chacun des marchés où nous opérons, y compris en France ». « Le succès de notre entreprise repose sur notre modèle unique de production à la demande, et non sur des exonérations de droits de douane », a-t-elle ajouté.

Pour pallier l’exonération des taxes sur les petits colis de l’UE, le gouvernement ne compte pas faire cavalier seul. « Nous ne pouvons agir seuls, parce que si nous agissons seuls, les flux iront dans un autre pays », a affirmé Éric Lombard, déclarant que « les Pays-Bas sont très intéressés ». « Nous espérons réunir le plus vite possible un groupe de pays qui puisse mettre en place cette mesure », a ajouté la ministre des Comptes publics.

 


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