Le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne est certes riche d’incertitude, mais pourrait aussi constituer un effet d’apprentissage notable pour une multitude d’économies, notamment européennes.
A court terme, la réponse britannique pourrait être immédiate. Les marges de manœuvre du gouvernement britannique sont importantes. La baisse de l’impôt sur les sociétés et l’augmentation des dépenses publiques outre-Manche pourraient ainsi être les bienvenus en raison, respectivement, (i) de la tendance baissière et structurelle sur l’imposition des entreprises dans le monde, et (ii) de la faiblesse des taux.
A moyen terme, la chance du premier sortant de l’Union Européenne relève du contexte international actuel. Tous les accords commerciaux sont aujourd’hui susceptibles d’être renégociés. La menace britannique de surtaxer les exportations européennes pour favoriser leur pouvoir de négociation dans le cadre du retrait en est ainsi l’illustration.
Mais la plus grande leçon que le Brexit nous enseignera portera sur l’intérêt d’une économie à se détacher d’une union économique.
L’histoire nous a déjà enseigné que la multiplicité des États ne mène pas systématiquement à leur isolement. La genèse du commerce intra-européen s’est justement construite dès le Moyen-Âge, entre les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie. Trois futurs pays où le développement économique a été favorisé par la forte autonomie de leurs régions. Plus récemment, le cas suisse a montré qu’il est toujours possible d’associer indépendance politique, fédéralisme interne et vitalité économique. Son économie est, à ce jour, la plus innovante et la seconde plus mondialisée au monde.
Certes les années 60 ont été marquées par un Royaume-Uni en grande difficulté et qui affichait un taux de croissance deux fois inférieur à celui de la France et de l’Allemagne, les deux principaux moteurs de l’économie européenne.
Mais l’avenir nous apprendra dorénavant si ces bénéfices de l’intégration économique ne sont pas dépassés par les enjeux liés à la bipolarisation de l’économie mondiale entre les États-Unis et la Chine.
La mise en place de nouveaux accords avec le Royaume-Uni sera ainsi déterminante. Les « petites » économies, plus agiles et opportunistes, pourraient en être les grandes gagnantes à l’opposé des zones économiques de plus grand ampleur. A cet effet, le Royaume-Uni fournira un cas d’expérience intéressant pour tester l’hypothèse du « small is better ».
Si tel n’était pas le cas, l’histoire nous a enseigné que la capacité de revirement britannique n’était plus à démontrer. Trois dates en témoignent : 1957 (Traité de Rome), 1979 (Système monétaire européen) et 1992 (Traité de Maastricht). Le Brexit devrait ainsi constituer l’expérience de la prochaine décennie pour l’Europe. En cas d’échec, l’hypothèse d’un Brentrance serait surprenante mais loin d’être inédite au vu des relations historiquement instables entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni.
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