«Black Friday», « vendredi fou », peu importe le nom pourvu qu’on ait le rabais. Mais cette opération commerciale est-elle vraiment intéressante ? Une question à laquelle l’étude Wich en Angleterre, et, celle d’UFC que Choisir en France ont tenté de répondre… Chiffres à l’appui.
Quand ces deux mots « Black Friday » ne surgissent pas sur votre écran de smartphone – dans tous les recoins que les encarts publicitaires ont trouvés -, ils font l’objet d’articles de presse plutôt controversés depuis l’amendement déposé par la députée Delphine Batho dans le cadre de la loi anti-gaspillage. Une incitation à l’ultra-consumérisme « par un conditionnement mental qui les (consommateurs) conduit à des achats compulsifs inutiles, dont le bilan environnemental est désastreux » explique-t-elle au quotidien Centre Presse, et qu’elle souhaite tout simplement interdire. Dans ce contexte d’interrogation, une étude de l’association de consommateurs britannique Which a posé la vraie question : le black Friday permet-il de faire des affaires (en Angleterre) ? Pas si sûr si l’on se fie aux chiffres : 95% des produits en promotion lors du Black Friday 2018 étaient moins chers ou au même prix après la journée de soldes et 61% des produits étaient même moins chers avant le Black Friday. Dans cette enquête, qui s’est basée sur 83 produits proposés au Black Friday 2018 (49 de Currys PC World, 20 d’Amazon, 12 de John Lewis et deux de Boots), le journal dresse un constat sans appel sur « cet événement shopping populaire » qu’il considère être « un battage publicitaire où il existe peu de véritables réductions. ».
Du mini rabais aux produits les moins populaires
De quoi s’interroger sur la réalité des pratiques du « vendredi fou » en France, avec notamment la publication de l’étude l’UFC Que Choisir qui brocarde une opération commerciale où les « rabais sont au rendez-vous, mais sont loin d’être aussi importants et aussi nombreux que les marchands veulent bien le faire croire. » Pas de vraies soldes avec une moyenne de 7,5% de rabais, avec les produits les « moins en vue »… Bref, l’aubaine n’est pas au rendez-vous selon l’association qui souligne une forme d’avarice chez les commerçants qui ont raté l’occasion « de jouer quasiment comme bon leur semble sur les prix de référence pour afficher des rabais les plus élevés possibles » avec la « souplesse de la législation sur les prix de référence ». On peut mieux contrôler avec notamment une directive européenne fraîchement adoptée visant à mieux encadrer les prix de référence ? Philippe Escande, éditorialiste au « Monde » parle quant à lui d’inciter les Français « à consommer mieux ». Des collectifs de marques, comme Make Friday Green Again, ont décidé d’emboîter le pas à une sensibilisation à consommer autrement… par la consommation responsable, le commerce équitable, la production locale, ou encore le réemploi.
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