La déshérence d’une partie de la population mondiale oubliée par la marche en avant de la mondialisation illustre les multiples raisons qui ont scellées cette tragédie. Le train de l’évolution de l’Homo Sapiens fonce à pleine vitesse. Nous sommes quelques dizaines de millions à surfer confortablement sur cette déferlante, mais ceux qui restent à quai sont prêts à tout pour survivre. Certains préfèrent même mourir.
Partout dans le monde, les plus fragiles ou les plus belliqueux emportent avec eux des centaines de milliers de victimes innocentes, pris dans leur folie meurtrière. En combattant ou défendant les mythes qui les arrangent.
On ne compte plus les âmes perdues fuyant les pays ravagés par les conflits. Des politiciens marchands de peur et de haine fleurissent partout sur la planète. Des barbares en tous genres ravagent l’héritage de l’humanité. A coup de bombes, de kamikazes, de kalachnikovs ou de drones. Ceux qui ont eu les cartes en main de notre futur, depuis la fin du dernier désastre planétaire des années 40, ont globalement échoué. Tous. Certains plus que d’autres. Mais tous portent la responsabilité de notre échec collectif à éradiquer la violence et les larmes. Les conséquences des changements climatiques que nous devrons affronter n’arrangeront rien.
L’humanité a toujours tendu vers la création d’une culture globale reliant tous ses membres entre eux. Les empires successifs sont tous nés avec cet objectif et sont tous morts de leur impossibilité à se propager sur la planète entière.
Pourtant, je crois sincèrement que l’humanité ne trouvera la paix que lorsque nous aurons atteint cette globalisation.
Les chaos que cette vision ultime apporte aujourd’hui sont innombrables. Les intérêts individuels et notre incapacité à gérer notre impact sur l’environnement seront peut être fatal. Notre cupidité ruine la faune et la flore sur tous les continents. Notre extinction en tant qu’espèce est désormais largement envisageable. Notre planète, elle, s’en remettra sans problème. En 200 ou 300 ans, toutes les traces de la mainmise de l’humain sur notre monde disparaîtraient.
Et pourtant, après plus de 100 ans de croissance irraisonnée, nos technologies devraient nous permettre aujourd’hui d’envisager le meilleur destin qui soit pour notre humanité.
Le travail sur notre conscience collective reste immense : mais nous savons parfaitement comment nous libérer de notre dépendance vis à vis des énergies fossiles, nous savons comment changer notre alimentation pour limiter notre impact dévastateur sur la chaîne alimentaire tout entière. Nous avons créé des modes de communication et donc d’éducation applicables à l’échelle de toute la planète. Nous pouvons, en deux ou trois générations, amener toute l’humanité à un même niveau de connaissances. Nous avons les moyens de construire une économie mondiale au service de l’humanité et donc d’éradiquer les conflits. Nous pouvons même poursuivre le voyage commencé par l’homme il y a plus de 2 millions d’années vers d’autres planètes, d’autres galaxies.
Puisque tous les systèmes politiques ou économiques référents ont failli les uns après les autres, il est temps de reprendre le pouvoir sur nos destinés.
Nous avons les moyens d’y parvenir. La matrice de l’évolution humaine a toujours connu des avancées et des pas en arrière. Cette matrice s’est récemment très largement emballée tout en nous donnant paradoxalement les moyens technologiques de la contrôler. Internet en fait parti.
Je suis un des 3 fondateurs de KissKissBankBank. Nous venons de finaliser une étude d’impact de nos 7 années d’activité : plus d’un million d’hommes et de femmes ont financé entre eux leurs projets personnels, professionnels, artistiques, innovants ou solidaires. Résultat : plus de 15000 emplois créés, plus de 3000 associations ou entreprises fondées, des dizaines de milliers d’heures de contenu diffusées. Et des tonnes de confiance en soi, en l’autre et d’empathie partagée.
Reprendre le pouvoir sur notre créativité nous permettra de récupérer la main sur notre destin. Aujourd’hui, il existe des centaines de plateformes comme la nôtre dans le monde. Si les premiers millions d’utilisateurs deviennent des milliards demain, l’impact sera gigantesque. Cette intelligence collective reliant les individus directement les uns aux autres fait partie des antidotes possibles contre la morosité, le pessimisme et les dangers de notre héritage culturel pyramidal cloisonné et injuste.
Depuis un an, KissKissBankBank me permet de continuer à croire en l’humanité, même si je l’avoue, j’ai parfois vacillé.
Un an jour pour jour après avoir côtoyé les ombres, je veux toujours croire que notre propre définition de nous même, symbole de notre orgueil infini, « Homo Sapiens », l’homme sage, résonnera comme une prophétie.
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