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L’Arabie saoudite : nouvel eldorado pour les entreprises françaises ?

CANNES, FRANCE - 2024/03/13: Businessmen watch an on-screen presentation of Saudi Arabia's Trojena project at the MIPIM in Cannes. The MIPIM Fair in Cannes, southern France, is considered to be one of the world's largest real estate exhibitions. The event highlights real estate from around the globe and pledges "to be a pioneering event in matters of sustainability". More than 22,000 delegates are expected to attend from 90 countries. (Photo by Laurent Coust/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

En visite dans le Royaume du 2 au 4 décembre, Emmanuel Macron a réussi à décrocher des contrats pour la France dans le cadre du projet de diversification de l’économie voulue par le prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS). 

Pour les deux pays, il s’agit d’étoffer le partenariat. Loin du tumulte hexagonal, qui a vu le gouvernement de Michel Barnier après le vote d’une motion de censure, Emmanuel Macron s’est rendu en Arabie Saoudite du 2 au 4 décembre. Si la rencontre a principalement tourné autour d’une sortie de crise à Gaza et au Liban, les enjeux commerciaux ont y pris une place importante. D’un côté du prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS), il s’agit de transformer le tissu économique du pays. Une opportunité à saisir pour le chef de l’Etat Français. Pour le moment, les entreprises françaises emploient 12000 personnes, avec plus de 150 filiales dans le royaume. 

« La France n’est pas, aujourd’hui, un acteur central en Arabie saoudite, mais comme il y a une volonté de diversification du côté du royaume, elle veut placer ses pions », souligne David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’IRIS. L’Hexagone peut offrir son expertise dans plusieurs secteurs. » Notamment dans celui des énergies renouvelables. Dans le cadre du projet Vision 2030, le prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS) entend réduire la dépendance du pays au pétrole, premier exportateur au monde. Alors qu’il pèse actuellement pour 40% du PIB, l’objectif est qu’il ne compte plus que pour 10% d’ici cinq ans.

« Savoir-faire » 

Les accords signés entre l’Arabie saoudite et la France vont dans ce sens. Des contrats ont été finalisés pour trois projets de centrales solaires totalisant une capacité de 1 700 mégawatts. EDF Renouvelables a obtenu deux projets, en partenariat avec une société chinoise, pour des installations de 1 000 et 400 mégawatts. De son côté, Total Energies s’est vu confier la construction et l’exploitation d’une centrale solaire de 300 mégawatts, en collaboration avec une entreprise saoudienne. Total Energies prévoit de raccorder cette dernière au réseau d’ici 2026. plusieurs partenariats ont été dévoilés dans le domaine de la gestion des déchets. Veolia prévoit de collaborer avec Saudi Investment Recycling Company (SIRC), une société appartenant au fonds souverain d’Arabie saoudite, pour gérer les déchets ménagers, industriels et dangereux dans le pays. 

Avec la multiplication de grands événements, comme les jeux asiatiques d’hiver en 2029, ou encore la coupe du Monde de football 2034, l’Arabie saoudite entend devenir un hub commercial et touristique. « Dans ce cadre, la France veut vendre son savoir-faire dans la mise en valeur de sites patrimoniaux », expose David Rigoulet-Roze. GL Events, un leader dans le secteur de l’événementiel et prestataire clé des Jeux olympiques de Paris 2024, prévoit d’acquérir une participation majoritaire dans Add Enterprise, une entreprise saoudienne spécialisée dans l’organisation d’événements. 

Critiques 

« En revanche, cette visite risque de provoquer un sentiment de déception pour le secteur de l’armement  », avance le chercheur. Si Emmanuel Macron a déclaré mardi que  la France et l’Arabie saoudite avaient la « volonté d’avancer » vers la conclusion d’un contrat de vente d’avion de chasse rafales, peu de chance que cela aboutisse pour David Rigoulet-Roze. « On veut absolument vendre nos rafales mais le marché de l’armement est facilité par les Américains », signale-t-il.  Plus de succès concernant le secteur du transport maritime. L’armateur français de porte-conteneurs CMA CGM a signé un partenariat avec le ministère saoudien de l’Investissement en vue de développer des terminaux portuaires ainsi que des plateformes logistiques.

Cette coopération renforcée entre la France et un pays où le respect des droits de l’homme est mis à mal continuellement a également suscité des critiques. Néanmoins difficile de se passer de Ryad selon le chercheur.  « Aujourd’hui, on ne peut faire l’économie de l’Arabie saoudite. Géopolitiquement c’est un pays clé de la région. Compte tenu du chaos qui y règne, La France est contrainte de garder un contact avec Ryad », observe-t-il.  


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