Le chiffre d’affaires de la division Travel Retail du groupe Lagardère a bondi de 77 % au cours des neuf premiers mois de 2022, contre une hausse de 0,8 % pour l’autre activité principale de la société, l’édition. L’activité Travel Retail est donc à nouveau sur le devant de la scène après avoir subi des pertes considérables au plus de la pandémie.
Lagardère Travel Retail, qui compte parmi son portefeuille les enseignes Aelia, Buy Paris Duty Free et Relay, a enregistré un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros au cours des neuf derniers mois, contre 2 milliards d’euros pour Lagardère Publishing. L’activité Travel Retail augmente ainsi la part de la vente au détail pour les voyageurs dans le chiffre d’affaires total du groupe Lagardère et apporte davantage de certitudes avec la reprise du secteur aéroportuaire.
Les résultats du troisième trimestre ont confirmé que les conditions de marché, auparavant faibles, s’étaient considérablement améliorées. Au cours des trois mois précédant le mois de septembre, durant lesquels Lagardère Travel Retail a ajouté à son portefeuille une concession clé en Arabie Saoudite, les ventes ont augmenté de 54 %. Cette hausse est principalement due à l’augmentation du nombre de passagers aériens internationaux. Néanmoins, elle a également été favorisée par la présence de la division Travel Retail à l’échelle mondiale, avec un apport particulièrement important des droits acquittés dans les aéroports chinois où les voyageurs sur les vols internes ont contribué aux ventes de luxe, malgré les perturbations causées par les épidémies sporadiques de covid-19.
Les performances de la division Travel Retail du groupe Lagardère au troisième trimestre 2022 sont presque au même niveau qu’au troisième trimestre 2019. La meilleure croissance provient de la région EMEA (hors France) avec une hausse du chiffre d’affaires de 74 %. Cela s’explique par la reprise des voyages régionaux et transatlantiques ainsi que par une forte saison touristique estivale, notamment en Italie, en Belgique et au Royaume-Uni.
La prudence est de mise, car la volatilité économique et géopolitique demeure
En France, où Lagardère Travel Retail possède également des magasins dans les gares, le chiffre d’affaires a progressé de 63 % grâce au rebond du trafic aérien et ferroviaire, avec une augmentation des voyages domestiques et intra-européens. Sur le continent américain, les ventes enregistrent une hausse de 33 %, notamment grâce aux voyages domestiques aux États-Unis et à une reprise des vols attendue depuis longtemps au Canada.
La croissance du chiffre d’affaires dans la région Asie-Pacifique a été plus faible (+6,1 %), car la politique chinoise du zéro-covid a continué d’empêcher les passagers chinois de voyager à l’étranger. Dans un communiqué, le groupe Lagardère a déclaré être « bien placé pour bénéficier de la reprise des vols au fur et à mesure que les restrictions sanitaires seront levées », faisant ainsi référence aux marchés asiatiques et à la Chine. Toutefois, la politique du zéro-covid demeure en vigueur : la décision a été entérinée lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois qui s’est tenu ce mois-ci.
Le groupe Lagardère affirme que ses revenus pour l’activité Travel Retail se sont améliorés plus rapidement que les prévisions de l’association des compagnies aériennes IATA pour le troisième trimestre 2022. Cette reprise rapide s’explique par l’orientation opérationnelle locale du groupe et par son ancrage en Europe et aux États-Unis par le biais de l’activité de vente au détail de Paradies Lagardère.
Néanmoins, en raison de l’environnement volatile au dernier trimestre 2022, marqué les pressions inflationnistes et l’instabilité géopolitique due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le groupe Lagardère continue de mettre en œuvre des mesures visant à maîtriser les coûts. L’exposition financière de l’entreprise à la Russie et à l’Ukraine est limitée : en 2021, ces deux pays ont représenté moins de 0,1 % du chiffre d’affaires consolidé de Lagardère. Toutefois, le groupe dit rester vigilant, évoquant les impacts directs et indirects, notamment en matière de sanctions internationales, que le conflit pourrait avoir sur les activités de Lagardère.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Kevin Rozario
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