L’activité économique du secteur privé de la zone euro s’est contractée pour le deuxième mois consécutif en août – suscitant des craintes de récession – dans un contexte d’inflation record et d’incertitude quant à l’approvisionnement énergétique, la région craignant un arrêt de l’approvisionnement en gaz naturel en provenance de Russie.
Faits marquants
- Selon les données publiées par S&P Global mardi, la production économique de la zone euro s’est à nouveau contractée en août, atteignant son plus bas niveau depuis 18 mois.
- La production économique de la France s’est contractée pour la première fois en 18 mois, tandis que le secteur privé de l’Allemagne a enregistré son deuxième mois consécutif de contraction.
- La contraction de la zone euro est principalement due à ces deux économies, la production économique dans le reste de l’Union européenne ayant continué à croître « marginalement », ajoute le rapport.
- La baisse de l’activité économique a été principalement attribuée au secteur manufacturier ainsi qu’à une chute du tourisme et des loisirs due à l’inflation.
- L’effondrement de l’activité économique pourrait être le signe que la zone euro glisse vers une récession alors même qu’elle s’efforce de lutter contre des prix à la consommation historiquement élevés, rapporte Bloomberg.
- Sur une note légèrement plus positive, le rapport de S&P Global suggère que l’impact de l’inflation sur l’économie de la région pourrait avoir déjà atteint un pic.
Citation essentielle
« Les données de la zone euro indiquent une économie en contraction au cours du troisième trimestre de l’année. Le reste de l’année 2022 s’annonce donc difficile pour les entreprises de la zone euro », a déclaré Andrew Harker, directeur économique de S&P Global Market Intelligence.
Contexte clé
Les dernières données renforcent les inquiétudes concernant l’économie de la zone euro et une éventuelle récession dans la région. Le mois dernier, la zone a fait état d’un taux d’inflation annuel de 8,9 % – un record absolu pour le bloc de 19 pays qui utilisent l’euro. Cette hausse est principalement due à l’augmentation du coût de l’énergie depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le gaz naturel en provenance de Russie est d’une importance cruciale pour la fabrication industrielle et la production d’électricité dans le bloc, et Moscou a continué à réduire lentement son approvisionnement, faisant grimper les prix. Les contrats à terme sur le gaz néerlandais, référence européenne en la matière, ont bondi de plus de 13 % pour atteindre 276,74 euros par mégawatt-heure lundi, après que l’entreprise énergétique publique russe Gazprom a annoncé qu’elle interromprait une nouvelle fois l’approvisionnement en gaz naturel de la région pendant trois jours pour effectuer des travaux de maintenance dans le courant du mois.
À surveiller
Le mois dernier, la Banque centrale européenne a annoncé une hausse de 50 points de base de son taux d’intérêt – sa première hausse en 11 ans – afin de juguler l’inflation. La banque centrale doit se réunir à nouveau en septembre et a signalé que d’autres hausses de taux pourraient intervenir, même si elles sont moins importantes. Toutefois, le ralentissement de l’activité économique pourrait l’obliger à revoir sa position.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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