Chaque année, j’ai l’immense plaisir d’annoncer la publication du rapport de la CISAC sur les collectes mondiales.
Cette publication annuelle nous rappelle l’importance du travail réalisé par les sociétés de gestion collective au nom des créateurs, dans les 123 pays où la CISAC, la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs, est présente. N’oublions pas que 4 millions de créateurs à travers le monde dépendent du système de gestion collective pour pouvoir vivre de leur travail et continuer à créer.
J’ai la chance de rencontrer de nombreux jeunes créateurs de différents pays qui aspirent à réussir dans la musique. Ils ont la volonté et le désir ardent de partager leur art avec tout le monde et de permettre au monde d’apprécier leur talent artistique. Ils aspirent également à vivre de ce talent et méritent à ce titre d’y parvenir. Dans le cadre de mon second mandat comme Président de la CISAC, je me suis à nouveau engagé à aider ces futures générations de créateurs pour qu’ils puissent saisir les mêmes opportunités que moi étant jeune. Je souhaiterais que leur créativité les guide et qu’ils puissent se concentrer sur leurs créations en pouvant compter sur leurs sociétés pour collecter leur rémunération.
Le rapport 2016 sur les collectes mondiales indique que nous, les créateurs, pouvons toujours compter sur la solidité du réseau mondial des sociétés qui nous représentent. En 2015 les sociétés membres de la CISAC ont collecté plus de 8.6 milliards d’euros ; un record historique pour l’organisation. Les collectes ont augmenté par rapport à l’année précédente. Ceci m’incite à penser que l’économie mondiale a pris un nouveau tournant et que des secteurs comme la musique, qui a été fortement touchée par la piraterie en ligne, commencent à passer à la vitesse supérieure grâce notamment à la croissance soutenue du streaming.
Ces excellents chiffres sont importants pour les créateurs du monde entier. Comme tout un chacun nous devons compter sur la santé de notre économie, cependant contrairement à d’autres, nous dépendons de nos sociétés de gestion collective pour collecter nos droits afin que nous puissions continuer à créer. Nous avons besoin de systèmes efficaces qui tiennent compte de la valeur de nos œuvres en obligeant ceux qui en bénéficient à nous payer équitablement. La bonne santé des industries créatives et la possibilité offerte aux créateurs de vivre du fruit de leur travail revêtent une importance vitale aussi bien pour la culture que pour l’économie. Comme nous l’avons constaté l’an dernier avec notre étude sur les industries culturelles et créatives « Un monde très culturel – Premier panorama mondial de l’économie de la culture et de la création», les professionnels de la création contribuent de manière significative à l’emploi et aux revenus qui soutiennent et stimulent l’économie.
Grâce aux amoureux de la musique et de l’art, j’ai eu la chance d’avoir une carrière qui m’a permis de faire connaître mon œuvre aux quatre coins du monde. Le public du monde entier savoure le fruit de notre travail. En revanche tous les créateurs, eux, ne connaissent pas le même niveau de réussite : certains ont du succès, d’autres doivent lutter. Mais, partout dans le monde, leur point commun, est que : lorsque les droits d’auteur sont protégés, les créateurs peuvent prospérer et contribuer par la richesse de leur talent à la culture locale et mondiale à travers leur art et leur innovation créative.
N’oublions pas qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir dans certaines régions et que nous ne devons pas baisser la garde. Les technologies actuelles ont ouvert de nouvelles possibilités pour tous les auteurs, nous permettant de créer et de diffuser nos œuvres à des vitesses et des formats qui n’existaient pas auparavant. Dans le même temps, la rémunération des créateurs liée à ces nouvelles technologies suscite de nombreuses inquiétudes. Des grands acteurs mondiaux se sont développés en utilisant des œuvres créatives sans rémunérer équitablement les auteurs à leur juste valeur. Cette situation est tout simplement injuste. La mission de la CISAC et des sociétés de gestion collective est de protéger les auteurs des menaces qui pèsent sur l’avenir de nos œuvres créatives et mettent en danger la survie des créateurs.
En tant qu’artiste, plus je parcours le monde grâce à mon métier, plus je me rends compte de l’importance d’un cadre juridique efficace permettant aux auteurs de vivre de leur créativité.
Lorsque vous lirez notre rapport sur les collectes mondiales, il est important de garder à l’esprit qu’une meilleure protection des droits d’auteur permet aux créateurs dans les économies émergentes d’améliorer leur existence. Promouvoir de meilleures lois ainsi qu’un encadrement par la gestion collective permet de soutenir à la fois la culture et l’économie. Les générations futures nous seront éternellement reconnaissantes pour ce que nous accomplissions aujourd’hui.
Jean-Michel Jarre
Président de la CISAC
Pour plus d’infos, accéder au rapport complet de la CISAC http://fr.cisac.org/Actus-Media/Communiques-de-presse/Droit-d-auteur-Montant-record-des-collectes-mondiales-a-8-6-milliards-d-euros
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