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La Russie interrompt l’approvisionnement en gaz de l’Europe

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Gazprom a interrompu les livraisons de gaz à l'Europe. | Source : Getty Images

Le Kremlin a déclaré que les livraisons de gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1 resteront suspendues jusqu’à ce que l’Occident lève ses sanctions contre la Russie et les entreprises russes.

 

S’adressant aux journalistes lundi 5 septembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a accusé les sanctions d’être à l’origine des problèmes de maintenance qui ont provoqué la fermeture du gazoduc Nord Stream 1 ces dernières semaines. Nord Stream 1 est le principal gazoduc reliant la Russie à l’Europe occidentale.

À la question de savoir si les livraisons de gaz reprendraient en cas de levée des sanctions, Dmitry Peskov a répondu « évidemment », affirmant que ces sanctions étaient la cause de la situation actuelle. Le porte-parole du Kremlin a également déclaré que l’arrêt actuel avait été forcé par le dysfonctionnement de la dernière unité opérationnelle du gazoduc Nord Stream 1, toutes les autres ayant cessé de fonctionner plus tôt cette année en raison de problèmes de maintenance.

Les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 ne devraient pas reprendre dans un « avenir proche », a rapporté le journal russe Kommersant, citant plusieurs sources anonymes.

Avant l’invasion de l’Ukraine, le gaz russe représentait plus de 40 % de l’ensemble des importations de gaz en Europe.

Actuellement, les stocks de gaz de l’Union européenne (UE) sont remplis à 81,55 %, soit légèrement au-dessus de l’objectif fixé par l’Europe de 80 % d’ici le 1er novembre. L’on ignore encore quelles seront les conséquences de l’arrêt indéfini de Nord Stream 1 sur les réserves de gaz et si l’UE devra puiser dans celles-ci immédiatement, au risque de faire passer les niveaux en dessous de 80 % avant le 1er novembre.

Les inquiétudes concernant l’approvisionnement énergétique ont pesé lourdement sur le cours de l’euro, qui est passé sous la barre des 0,99 dollar pour la première fois en 20 ans, lundi 5 septembre. Les prix du gaz en Europe ont grimpé en flèche pour atteindre les 282 euros par mégawattheure et les analystes préviennent qu’ils pourraient encore augmenter.

Vendredi 2 septembre, la société publique russe Gazprom a annoncé que l’approvisionnement en gaz via Nord Stream 1 ne reprendrait pas comme prévu et que le gazoduc resterait fermé indéfiniment. La société a imputé cette fermeture à une fuite de pétrole découverte sur le gazoduc, qui ne pouvait être réparée sans l’importation d’une technologie allemande tombant sous le coup des sanctions occidentales. La société Siemens Energy, qui assure la maintenance des turbines, a rejeté le raisonnement de Gazprom, déclarant que, « normalement, de telles fuites n’affectent pas le fonctionnement d’une turbine et peuvent être colmatées sur place. »

La suspension des approvisionnements a suscité de vives inquiétudes au sein de l’UE. En effet, l’Europe dépend du gaz russe à la fois pour son fonctionnement industriel, mais également pour la production d’électricité. Si la pénurie d’approvisionnement persiste, plusieurs grands pays européens pourraient être contraints de mettre en place un rationnement du gaz qui perturberait gravement la production industrielle. Pour éviter un effet domino sur les prix de l’énergie pour les ménages, de nombreux pays européens ont annoncé des mesures telles que le plafonnement des prix, des subventions ou des réductions d’impôts.

Lundi 5 septembre, les pays de l’OPEP+ ont annoncé qu’ils allaient réduire leur production de pétrole brut d’environ 100 000 barils par jour à partir du mois prochain. Cette décision pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix de l’énergie. Cette annonce a entraîné une augmentation de plus de 3,5 % de l’indice de référence mondial des contrats à terme sur le Brent, ce qui a fait grimper le prix du pétrole brut à 96,40 dollars le baril. Toutefois, l’on reste en deçà des niveaux records atteints plus tôt cette année (120 dollars le baril).

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray

<<< À lire également : La Russie resserre l’étau énergétique sur l’Allemagne et l’UE >>>

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