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La mère de P. Diddy dénonce le « lynchage médiatique » subi par son fils alors que les accusations s’accumulent contre la star déchue du rap

P. Diddy
Sean « Diddy » Combs se produit au Yardfest de l'Université Howard le 20 octobre 2023 à Washington. | Source : Getty Images

La mère de Sean « Diddy » Combs, également connu sous le nom de P. Diddy, a pris la défense de son fils dans une longue déclaration sur Instagram, dénonçant le « lynchage médiatique » subi par le rappeur. Ce dernier fait l’objet de dizaines de poursuites pour inconduite sexuelle et il sera jugé dans une affaire de trafic sexuel.

Article d’Antonio Pequeño IV et de Mary Whitfill Roeloffs pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

Chronologie

2024

6 octobre. Janice Small Combs, la mère de Sean Combs, a déclaré, par l’intermédiaire de l’avocat de la famille, qu’elle était « dévastée et profondément attristée » par les accusations portées contre son fils. Elle a déclaré que les personnes qui l’accusent sont « à la recherche d’un gain financier ». Selon elle, P. Diddy fait partie de ces personnes « condamnées à tort en raison de leurs actions ou erreurs passées ». Néanmoins, elle admet que le rappeur a « commis des erreurs » et « n’a peut-être pas été entièrement sincère » lorsqu’il a nié les accusations d’agression contre son ex-petite amie Cassie Ventura.

1er octobre. L’avocat Tony Buzbee, déclare représenter 120 accusatrices qui prévoient d’intenter des poursuites au civil dans plusieurs États, accusant le rappeur d’agressions sexuelles, de viols ou d’abus sexuels sur mineurs. Ces plaintes concerneraient également d’autres « personnalités de premier plan » et révèleraient au grand jour « de nombreux secrets ».

30 septembre. Les avocats de P. Diddy ont déposé une demande près la Cour d’appel du deuxième circuit du district sud de New York afin d’annuler la décision maintenir le rappeur en détention en attendant son procès, décision prise par le juge Andrew Carter en raison de craintes liées au fait que P. Diddy aurait corrompu plusieurs témoins contactés dans le cadre de l’enquête.

27 septembre. P. Diddy est accusé d’avoir drogué et violé une femme à plusieurs reprises. La femme, identifiée comme Jane Doe pour le procès, affirme en outre qu’elle est tombée enceinte après l’une de ces agressions.

26 septembre. Un documentaire a été diffusé en streaming sur Tubi, avec une interview de l’avocat de P. Diddy, Marc Agnifilo. Ce documentaire a repris la vidéo de surveillance montrant le rappeur bousculant et frappant son ex-petite amie Cassie Ventura. Marc Agnifilo dans qualifie les accusations portées contre son client de cabale contre « un homme noir qui a réussi » et affirme s’attendre à ce que P. Diddy accepte de négocier un accord.

24 septembre. Thalia Graves dépose plainte contre P. Diddy, affirmant que le rappeur et Joseph Sherman (ancien garde du corps de P. Diddy) lui ont offert un verre de vin en 2001, alors qu’elle avait 25 ans. La jeune femme s’est ensuite sentie « étourdie, prise de vertige et physiquement faible » avant de perdre connaissance et d’être violée par les deux hommes alors qu’elle avait les mains attachées dans le dos.

24 septembre. P. Diddy partage une cellule avec l’ancien milliardaire en cryptomonnaie Sam Bankman-Fried au Metropolitan Detention Center, selon le New York Times, alors que l’ancien magnat des cryptomonnaies purge une peine de 25 ans de prison.

18 septembre. Les avocats de P. Diddy ont dénoncé les conditions de détention « horribles » du Metropolitan Detention Center de Brooklyn, à New York, pour justifier une demande de libération sous caution du rappeur, qui comprenait une offre de caution de 50 millions de dollars, une surveillance GPS et plusieurs restrictions strictes sur les visiteurs. Cette demande a été rejetée par le juge Andrew Carter, qui a déclaré que les conditions n’étaient pas suffisantes pour assurer la sécurité de la société.

17 septembre. Un mémo déposé auprès du juge new-yorkais Robyn F. Tarnofsky accuse P. Diddy et d’autres personnes d’avoir mis le feu à une voiture à l’aide d’un cocktail Moltov, une accusation qui corrobore la version de l’ex-petite amie du rappeur, Cassie Ventura, qui a déclaré l’année dernière que P. Diddy avait fait exploser une voiture appartenant au rappeur Kid Cudi.

17 septembre. Un tribunal fédéral de Manhattan ouvre des poursuites contre P. Diddy pour racket, trafic sexuel et transport à des fins de prostitution, accusant le rappeur d’avoir « abusé, menacé et contraint des femmes et d’autres personnes de son entourage à satisfaire des désirs sexuels, à protéger sa réputation et à dissimuler sa conduite ».

16 septembre. P. Diddy est arrêté à Manhattan après avoir été inculpé par un grand jury.

29 mai. Les enquêteurs fédéraux veulent faire témoigner les accusatrices de P. Diddy devant un grand jury et la plupart des plaignantes qui ont porté plainte contre le rappeur ont déjà été interrogées par les enquêteurs, ont indiqué plusieurs sources à CNN.

24 mai. Dans une plainte déposée à New York, April Lampros accuse P. Diddy d’agression sexuelle à la suite de quatre « rencontres terrifiantes » entre 1995 et 2001, dont trois viols et un cas où le rappeur l’a forcée à prendre de l’ecstasy.

22 mai. L’ancienne mannequin Crystal McKinney dépose une plainte devant le tribunal fédéral de Manhattan, accusant le rappeur de l’avoir droguée et agressée sexuellement dans son studio d’enregistrement new-yorkais en 2003.

19 mai. Cassie Ventura, l’ex-petite amie de P. Diddy, s’exprime après que CNN a obtenu une vidéo datant de 2016 montrant le rappeur attaquant sa conjointe dans un couloir d’hôtel. Sur Instagram, Cassie déclare que la violence domestique dont elle a été victime l’a « brisée » et qu’elle « sera marquée à vie ». P. Diddy a par la suite présenté ses excuses.

26 février. Le producteur Rodney « Lil Rod » Jones poursuit P. Diddy en justice et affirme qu’il a été « victime d’avances non sollicitées par des associés du rappeur directement sous sa direction » et qu’il a été forcé d’avoir des relations avec des travailleuses du sexe qu’il a embauchées. Dans une série d’accusations largement diffusées, le producteur affirme que P. Diddy organisait régulièrement des « soirées de trafic sexuel » avec des mineures et des drogues illégales, et laisse entendre que les dirigeants de la maison de disques qui détournaient le regard bénéficiaient financièrement de l’accès à des célébrités et à des dignitaires comme le prince Harry.

2023

6 décembre. P. Diddy fait l’objet d’une autre plainte pour agression sexuelle en décembre, accusant le rappeur d’avoir drogué et participé à un viol collectif d’une femme, dont l’identité n’a pas été révélée, en 2003, alors que la victime était âgée de 17 ans.

23 novembre. Une femme du nom de Joie Dickerson-Neal affirme que P. Diddy l’a droguée, agressée sexuellement et a enregistré secrètement l’agression alors qu’elle était étudiante à l’université en 1991.

23 novembre. Une plaignante anonyme accuse P. Diddy et l’auteur-compositeur-interprète Aaron Hall de l’avoir violée, ainsi qu’une amie, après une rencontre lors d’un événement organisé par MCA Records à New York.

17 novembre. Le procès intenté par Cassie Ventura contre P. Diddy est réglé le lendemain de son dépôt pour un montant non divulgué. Cassie Ventura déclare à CNN qu’elle a choisi de « résoudre cette affaire à l’amiable », tandis que l’avocat du rappeur déclare que le règlement n’est « en aucun cas une reconnaissance d’actes répréhensibles » et que cela ne change en rien sa ligne de défense.

16 novembre. Cassie Ventura porte plainte contre P. Diddy. Elle accuse le rappeur de l’avoir violée en 2018 et de l’avoir soumise à une relation abusive durant plusieurs années avec des violences physiques et un « contrôle total » sur sa vie personnelle et professionnelle.

 

Contra

P. Diddy a nié toutes les accusations portées contre lui et ses avocats ont qualifié certaines des actions en justice de tentatives d’extorsion de fonds, de plaintes « sans fondement » et « écœurantes ».

 

À surveiller

Le producteur Curtis « 50 Cent » Jackson a déclaré avoir décroché un contrat avec Netflix pour une série documentaire sur les récentes accusations d’abus, de viol et de trafic sexuel contre P. Diddy. 50 Cent a ensuite confirmé dans un tweet que Netflix avait acheté la série produite par G-Unit Film and Television sur P. Diddy, ajoutant que « si d’autres victimes continuent à se manifester, je vais avoir besoin de plus d’épisodes ». Les recettes du documentaire iront aux victimes d’agressions sexuelles, a déclaré 50 Cent en novembre.

 

Dans le reste de l’actualité

P. Diddy a publié un message sur Instagram en mai pour s’excuser de son comportement « dégoûtant » dans la vidéo de surveillance qui le montrait en train d’attraper, de traîner et de donner des coups de pied à Cassie en 2016. La vidéo semble confirmer une grande partie des accusations de Cassie Ventura. Le bureau du procureur du district de Los Angeles a qualifié la vidéo d’« extrêmement troublante » et de « difficile à regarder », mais a déclaré qu’aucune accusation ne serait portée parce que le délai de prescription était dépassé. Dans sa vidéo d’excuses, P.Diddy a déclaré que les événements s’étaient produits durant « l’une des périodes les plus sombres » de sa vie et qu’il était « sincèrement désolé » pour son comportement. Meredith Firetog, l’une des avocates de Cassie Ventura, a par la suite qualifié ces excuses de fallacieuses dans un communiqué et a déclaré qu’elles étaient « plus axées sur lui-même que sur les nombreuses personnes qu’il a blessées ». Dans le procès intenté par Cassie Ventura en novembre, la chanteuse a accusé P. Diddy d’avoir payé 50 000 dollars à l’hôtel dans lequel la vidéo de surveillance a été enregistrée pour obtenir les images.

 

Fait surprenant

L’ancienne cuisinière personnelle de P. Diddy, Cindy Rueda, a accusé le rappeur durant un procès pour harcèlement sexuel réglé en 2017. Elle affirme que le rappeur lui a demandé de préparer et de servir de la nourriture à lui et à ses invités pendant qu’ils se livraient à des activités sexuelles ou juste après.

 

Contexte

Les accusations contre P. Diddy remontent aux années 1990, lorsqu’il a fondé son propre label, Bad Boy Records, que Rolling Stone a qualifié de « l’un des labels hip-hop les plus influents de tous les temps ». Le label a signé des artistes majeurs comme The Notorious B.I.G., Janelle Monáe et Cassie, et a sorti plusieurs albums de P. Diddy lui-même, dont Press Play et Last Train To Paris. En 2005, P. Diddy a vendu une participation de 50 % dans Bad Boy à Warner Music Group pour un montant de 30 millions de dollars. Le rappeur a bâti sa fortune grâce à Bad Boy Records, à plusieurs marques d’alcool, à une marque de mode et à d’autres entreprises. Il a vendu ses parts dans la marque de tequila DeLeón pour 200 millions de dollars au début de l’année. En 2022, il figurait au 14e rang du classement Forbes des artistes les mieux payés, avec des revenus estimés à 90 millions de dollars cette année-là. L’une des maisons du rappeur perquisitionnées est située à Holmby Hills, un quartier aisé où P. Diddy a acheté une maison pour 40 millions de dollars il y a dix ans.

 


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