La Marque Saab Disparaît Définitivement De La Circulation

NEVS, le repreneur chinois du constructeur suédois, vient d’officialiser la commercialisation d’un nouveau véhicule électrique sous sa propre marque. 

Saab est le maillon faible, au revoir. Le groupement d’entreprises sino-suédois National Electric Vehicle Sweden (NEVS), qui avait racheté le constructeur suédois, alors en difficulté 2012, vient d’officialiser ce mercredi 22 juin 2016, qu’il utiliserait désormais sa propre marque pour produire des véhicules. «Le premier produit de l’entreprise, le modèle 9-3 en version électrique, sortira en 2017 et sera commercialisé sous le nom NEVS. Cela signifie que NEVS n’utilisera plus la marque Saab», a précisé le holding chinois dans un communiqué.

Cette décision provoque l’arrêt immédiat des sorties, de l’usine historique de Trollhättan, en Suède, de véhicules affublés du logo au griffon couronné utilisé depuis 1985. «Nous voulons être reconnus pour ce que nous sommes: un fournisseur de solutions mobiles déterminé à améliorer l’environnement grâce à un plan de croissance précis, avec sa propre marque comme pierre angulaire», a précisé le directeur-général de NEVS, Mattias Bergman.

#Saab est morte ! 🙁 Retour sur la première voiture du constructeur suédois : https://t.co/0WbqMPiE1Q@SaabPlanet pic.twitter.com/CYmB1WfEh9

— L'AutomobileAncienne (@autoancienne) June 23, 2016

Plusieurs tentatives de relance de la marque

La décision avait déjà effleurée l’esprit du dirigeant suédois l’année dernière. En 2012, NEVS rachète l’usine de Trollhättan et les brevets de Saab après sa faillite au cours de cette même année. Le groupe de défense – Saab AB – fait preuve de rétention et garde sous sa coupe les droits de la marque. Les dirigeants de NEVS se voient dans l’obligation de relancer la production de véhicules sous le sigle de Saab. La décision est appliquée six mois entre la fin 2013 et mai 2014, date à laquelle les dirigeants de NEVS décident de stopper la production. La trésorerie n’est pas alimenté et le consortium est placé en liquidation judiciaire.

Ce n’est qu’en 2015 que le holding sort la tête de l’eau grâce à des nouveaux investisseurs. Il remporte notamment fin 2015 un contrat de quelque 11 milliards d’euros pour fournir 250.000 véhicules au loueur chinois Panda New Energy. Il signe aussi un accord de coopération avec le constructeur chinois Dongfeng, partenaire de PSA Peugeot Citroën. Son but: fabriquer des véhicules 100% électriques avec le savoir-faire suédois, essentiellement destinés à la Chine. Mais le groupe de défense Saab AB, propriétaire de la marque, reste circonspect. NEVS ne réussira jamais à le convaincre de l’autoriser à utiliser le nom prestigieux de Saab.

Le renouveau arrive en 2015 avec l’arrivée de nouveaux investisseurs au sein du groupe sino-suédois. Un contrat d’un montant d’environ 11 milliards d’euros est conclu pour fabriquer 250 000 véhicules au compte du loueur Panda New Energy. Quelques mois plus tard, NEVS convient d’un accord de coopération avec le constructeur chinois Dongfeng, un des partenaires du groupe français PSA Peugeot Citroën. Le contrat porte sur la fabrication de véhicules 100 % électriques élaborés grâce à l’expérience de Saab. PSA et NEVS s’accordent pour accoler le logo Saab aux voitures produites mais le groupe de défense Saab AB ne l’entend pas de cette oreille. Le projet capote.

La marque suédoise fondée en 1949 après une séparation avec un groupe de défense créé 12 ans plus tôt se meurt à petits feux depuis la fin des années 2000. Une lente agonie débutée en 2010 après la vente de Saab au néerlandais Spyker par l’américain General Motors. La firme de Détroit avait mis le grappin en 1990 sur le fleuron de l’industrie automobile suédoise avant que Saab ne dépose le bilan sous pavillon néerlandais en 2012 et ne disparaisse définitivement quatre ans plus tard. « We don’t make compromises, we make Saabs », scandaient en 2011 les salariés du constructeur suédois. Cinq ans, Saab se conjugue bien au passé.