Selon Bloomberg, la France est le pays où les milliardaires se sont enrichis le plus rapidement depuis le 1er janvier dernier. Une « bonne fortune » essentiellement imputable à l’excellente tenue du secteur du luxe puisque Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, et François Pinault, à la barre de Kering, ont vu, à eux deux, leur fortune progresser de 19,4 milliards d’euros au total.
Kering et LVMH, porte-étendards du luxe à la française, font également la bonne fortune de leur propriétaire respectif. Selon Bloomberg, la fortune des treize premiers milliardaires français s’est appréciée de 23,5 milliards d’euros (+12% soit près du double de l’augmentation des grandes fortunes japonaises) depuis le début de l’année calendaire… dont 19,4 milliards de progression pour les seuls Bernard Arnault, 69 ans, et François Pinault, 81 ans, anciens « meilleurs ennemis ». Rien d’étonnant, à y regarder de plus près : tous les feux sont au vert pour les entités LVMH et Kering qui ont vu leur rentabilité largement progresser en ce début d’année, grâce notamment au redressement de la demande pour les produits de luxe en Chine, sans compter une présence encore plus accrue dans le commerce électronique. Deux paramètres qui ont tiré les ventes vers le haut. Dans le détail, LVMH, première capitalisation du CAC 40, a vu, sur le seul premier trimestre, ses ventes s’envoler de 13% en croissance organique (9% attendu par les analystes) à 10,85 milliards d’euros, après 12% au quatrième trimestre 2017, signe que LVMH continue sur sa belle lancée du « millésime » 2017. Une fois n’est pas coutume, le « cœur du réacteur » Louis Vuitton, plus important foyer de profits du groupe, a été fortement mis à contribution pour obtenir une telle performance.
L’ensemble des divisions du groupe aux 70 marques ont également brillé de mille feux, de la maroquinerie (+16% en dépit de bases de comparaison très élevées, les ventes ayant grimpé de 15% l’an passé à pareille époque) à la parfumerie en passant par les spiritueux. Les montres et la joaillerie (Bulgari, Tag Heuer, Hublot) ne sont pas en reste, avec un bond en avant de 20% (après +9%). La démonstration est tout aussi éloquente pour Kering, propriété de François Pinault. Ainsi, sur les trois premiers mois de l’année, l’ex PPR a vu ses ventes grimper de 36,5% à taux de changes constants à 3,10 milliards d’euros. Une progression très largement supérieure aux estimations des analystes qui tablaient sur « seulement » 24% de croissance sur la période. Une performance impressionnante à plus d’un titre qui est surtout à mettre à l’actif de Gucci (qui pèse pour 60% des ventes) qui a, une fois de plus, signé un premier trimestre de toute beauté. En effet, la griffe italienne, en dépit d’une base de comparaison particulièrement exigeante – la croissance organique avait atteint 48% l’an passé à pareille époque -, a vu ses ventes s’envoler de… 49% à changes constants. Loin des 32% attendus par le marché… mais également des 45% enregistrés sur l’ensemble de l’exercice 2017.
Le luxe au sommet
Autre élément à mettre au crédit de François Pinault, la hausse des ventes d’art de Christie’s (6 milliards en 2017), également propriété de l’entrepreneur breton, qui a permis à celui-ci d’enrichir également son patrimoine. Outre ces deux « locomotives » que sont Bernard Arnault et François Pinault, la fortune des treize premiers milliardaires français a progressé de 23,5 milliards. Le « tandem » se taille la part du lion – avec un patrimoine aujourd’hui estimé à 76,4 milliards de dollars (65 milliards d’euros) pour Bernard Arnault , contre 35,5 milliards de dollars (30 milliards d’euros) pour son rival, François Pinault.
Outre ces deux « locomotives », les frères Weirtheimer, propriétaires de Chanel ont vu leur fortune grimper de 2,04 milliards d’euros, toujours depuis janvier, tandis que Françoise Bettencourt Meyers, héritière du groupe l’Oréal a vu son patrimoine s’enrichir de 3,1 milliards d’euros. Mais tous les milliardaires français ne sont pas à loger « à la même enseigne » et certains d’entre eux ont signé un début d’année loin d’être aussi faste. Ainsi, Xavier Niel a vu sa fortune « fondre » de 2,2 milliards d’euros, la faute à la déliquescence boursière d’Iliad, propriétaire de l’opérateur télécom Free. Mais l’année est loin d’être terminée.
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