Journée de promotion importée des Etats-Unis, le « Black Friday » fait de plus en plus d’adeptes en France. Débarquée dans l’Hexagone en 2014, cette journée est l’occasion pour les marques de tirer leur épingle du jeu avant le grand « rush » des fêtes de fin d’année.
Un galop d’essai avant la tornade des fêtes de fin d’année. Véritable institution aux Etats-Unis – cette journée a généré, l’an passé, plus de 3 milliards de dollars de ventes en ligne outre-Atlantique, soit un nouveau record -, le « Black Friday » pose ses jalons en France depuis maintenant trois éditions et l’année 2014. Si la première mouture faisait, de facto, office d’expérimentation, le « phénomène » a davantage pris de la consistance l’année dernière. En effet l’année 2015 fait figure de « parenthèse » tant le « mouvement » Black Friday est largement passé inaperçu, pendant cette période, à cause des attentats de Paris. Tant et si bien que l’appellation en elle-même (littéralement « Vendredi noir ») avait été modifiée par de nombreuses enseignes, estimant celle-ci inadéquate après les attaques du vendredi 13 novembre.
Mais les Français commencent néanmoins à se prendre au jeu, comme en atteste cette étude du Centre For Retail Research (CRC) pour le site Poulpeo. Les Français devraient dépenser lors de ce week-end, 845 millions d’euros en ligne (+15% par rapport à 2016), et 4,5 milliards d’euros dans les magasins (+4%). Signe supplémentaire que la « mouvance » Black Friday gagne du terrain, selon une autre étude de l’institut CSA commandée par Amazon, « fer de lance » de l’importation du Black Friday dans l’Hexagone, 52% des personnes interrogées affirment vouloir profiter de cette journée promotionnelle contre seulement 21% en 2016. Toutes les grandes enseignes françaises – physiques ou en ligne – sont au diapason pour faire de cette journée un événement… pour leurs tiroirs-caisses. SMS, publicité, promotion défiant toute concurrence, chacun rivalise d’ingéniosité pour appâter le chaland.
« Notre plus gros chiffre de l’année »
« Le Black Friday, ce n’est pas que du marketing, comme certains pourraient le penser » affirme Emmanuel Grenier, le président de Cdiscount (groupe Casino) auprès de l’AFP. Le dirigeant s’attend ni plus ni moins à 6 et 7 millions de visites sur son site vendredi : « nous allons faire cette semaine notre plus gros chiffre de l’année », précise-t-il, bien davantage que lors des soldes de janvier. Concernant plus spécifiquement les produits « les plus prisés » durant ce « Black Friday » suivi lundi du « Cyber Monday » et essentiellement dévolus aux ventes en ligne aux Etats-Unis, ce sont la mode et le textile qui suscite le plus d’intérêt. Ce sont ensuite les produits High Tech, les équipements pour la maison et les jouets qui complètent ce panorama, selon un sondage Médiamétrie pour Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
Entré « dans les mœurs » au Royaume-Uni depuis 2010 – toujours par l’entremise d’Amazon -, le Black Friday vit néanmoins un « après-Brexit » difficile. Ainsi, Les distributeurs britanniques, dont les ventes en volume ont accusé en octobre leur plus forte baisse en quatre ans et demi, comptent sur les promotions de cette journée pour attirer de nouveau des consommateurs qui font particulièrement attention à leurs dépenses en raison de la hausse de l’inflation et de la faible augmentation des salaires après la « déflagration » Brexit. « Je pense néanmoins que ce sera notre journée la plus active de l’année », a déclaré vendredi à Reuters John Rogers, directeur général de l’enseigne Argos (jouets, électronique grand public, électroménager), propriété de Sainsbury, le deuxième distributeur britannique.
Seul L’Espagne résiste
Outre la France, presque tous les pays limitrophes ont également succombé à la fièvre Black Friday. Ainsi en Allemagne, les promotions du jour et du Cyber Monday (lundi 27 novembre) devraient bonifier le chiffre d’affaires des distributeurs d’environ 1,7 milliard d’euros, soit quasiment le même niveau qu’en 2016, selon une enquête de l’organisation professionnelle HDE. L’an dernier, 16% des consommateurs allemands ont profité des réductions du Black Friday pour dépenser en moyenne un peu plus de 170 euros par personne, a ajouté HDE. Mais dans ce concert de promotions et rabais, un seul de nos voisins résiste, pour le moment, à la déferlante Black Friday : l’Espagne. Même si néanmoins 22% des Espagnols envisagent d’effectuer des achats. Signe que si le Black Friday n’est pas officiellement implanté partout, il semble néanmoins difficile de lui échapper.
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